Alain Lanatrix, 1954-2018
Alain Lanatrix s’est absenté…
Originaire de Paris où il a pris le goût de la chanson française, Alain a longtemps vécu dans le Jura, avant de choisir la région de Saintes, où il a travaillé dans l’Hôtellerie et notamment tenu plusieurs bars.
Une double vocation sans doute venue à l’adolescence, où il n’avait que la rue à franchir pour aller de son école au bar de Théo, fréquenté par de nombreux artistes tels Christian Delagrange, Michel Mallory ou Jacques Brel. Théo, ancien international de football, de l’Equipe de France et de Monaco dans les années 60, avait ouvert ce bar après sa carrière professionnelle dans le ballon rond. On y trouvait d’excellents guitaristes, avec lesquels Alain a appris ses premiers accords, qui reprenaient notamment des chansons de Georges Brassens telle Le Bistrot.
Alain a donné ses premières notes en public à Barbizon avec Bernard Sauvat, puis fréquenté la gloire locale du grand-Ouest, Binuche le poète celtique lussantais, et participé aux tremplins des Francophonies de la Rochelle en 1998 du temps du regretté Jean-Louis Foulquier.
Aussi discret que généreux, il chantait sous le qualificatif de Barde authentix sur des scènes ouvertes, ou chez l’habitant dans ses Auberges gauloises – appellation plus juste en ce qui le concerne que celle d’auberge espagnole – un répertoire d’une trentaine de chansons en scène (et autant dans ses tiroirs) allant de la satire politique et de l’humour doux (comme cet hymne à sa région d’adoption, la Charente cool) à la poésie tendre.
Souvent dédiées à des ami(e)s, ce furent des chansons comme Pour qui ou Haïr d’aimer : « Juste un coup de poignard / D’une lame acérée / Qui saigne la mémoire / D’une âme lacérée ». Il y rajoutait quelques reprises de Brassens qu’il admirait particulièrement.
Alain aimait travailler avec d’autres artistes en des bœufs mémorables, et participer à des événements avec des peintres, des poètes, des conteurs.
C’était aussi un maître en aïkido, un art martial pacifique, qu’il enseignait dans un club de Saintes, pour lequel il avait également créé une activité Handisports.
Nous avions rencontré Alain Lanatrix en 2016 à NosEnchanteurs grâce à ses commentaires fidèles, amicaux et mesurés sur les artistes que nous partagions, et Alain avait collaboré à notre publication en chroniquant le dernier concert des Binuchards, créateurs du style Rock agricole, qui quittaient la scène, article qui avait eu le plus grand succès. Un seul regret, que notre rencontre n’ait été que virtuelle.
Son dernier concert fut une scène partagée en avril à L’Escarmouche musicale à Saintes avec Melvin dans les nuages (photo).
Nous adressons à sa famille, ses amis et tout particulièrement à ses enfants, dont son fils Théo Lanatrix qui a repris le flambeau du spectacle et de la musique de son père, nos plus attristées condoléances.
Obsèques le mardi 26 juin à 15 h au funérarium de Pesmes en Franche-Comté.
Sa famille et ses amis organisent « « une fête à Alain » dans sa chère région, à Saintes le mardi 10 juillet à partir de 18H30 à l’Escarmouche musicale (café artistix qu’il affectionnait tout particulièrement…). Tout le monde sera le bienvenu pour jouer de la guitare, boire un verre, manger et chanter pour l’honorer au mieux. Tenue colorée souhaitée »
Quelques extraits d’une auberge gauloise à Saintes en 2016, qui ne donnait à son goût qu’une idée imparfaite de son spectacle
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