Maurane, 1960-2018
Née Claudine Luypaerts à Ixelles (une des communes de l’agglomération bruxelloise) dans une famille de musiciens, pianote et violone depuis l’enfance. Et chante. Premiers pas dans le futur métier de chanteuse à douze ans à la Radio Télévision Belge, dans l’émission Feu Vert, jeunes talents. Mais c’est trois ans plus tard qu’on peut situer ses véritables débuts quand elle remporte le concours du Microsillon d’argent. A cette époque elle faisait la manche, en chantant il va de soi : du Brel, du Graeme Allwright… Et s’appelait alors Claude Malva. Mais se nomme Claudie Claude deux ans plus tard lorsqu’elle se présente à un autre concours, où elle gagne le second prix. Sous le nouveau nom de Claude Maurane, elle s’adjuge le premier prix d’un concours, en 1980. Et c’est sous celui de Maurane qu’elle deviendra la vedette que l’on sait, après toutefois un spectacle collectif consacré à Brel, des chœurs sur les disques de ses amis Jofroi et Philippe Lafontaine, plusieurs 45 tours et d’autres prix, autres récompenses. Jusqu’à cette Victoire de la musique, en 1994, dans la catégorie « meilleure artiste francophone ». Qui a déjà vu Maurane en scène sait que de tels lauriers sont amplement mérités. C’est Une fille très scène comme l’atteste le titre d’une de ses albums en public.
La carrière de Maurane fut pour longtemps tout en haut de l’affiche, au fronton de l’Olympia et de partout, salles et festivals. Seule et souvent avec ses amis avec qui elle aimait partager la scène : Fugain, Zazie, Le Forestier, Lara, Souchon, Barouh, Cabrel… Parmi les « enfoirés » des Restos du cœur aussi. Même à la Nouvelle star, où elle officiera avec un peu de maladresse deux saisons durant.
Onze albums studio (dont, en 2009, Nougaro ou l’espérance en l’Homme, en hommage au Toulousain de la chanson qu’elle admire plus que tout), cinq en public, et Starmania, l’opéra-rock de Plamondon et Berger, dont elle fut une des interprètes en 1988, Maurane laisse une forte empreinte dans la chanson. Non forcément par des chansons précises, encore que (Toutes les mamas, Le prélude de Bach…), mais par sa façon de les interpréter, voix forte et timbre chaud, si blues, en en faisant plus que tout autre une matière vivante, émouvante au-delà des mots.
On a retrouvé Maurane, 57 ans, sans vie, sur son lit. Sa dernière apparition publique fut ce 6 mai sur une place de Bruxelles, pour y chanter Brel, pour lequel elle projetait de rendre un hommage discographique. C’est une belle voix que nous perdons avec Maurane. Plus qu’une voix, c’est une belle âme. Sincère, honnête. Et follement talentueuse.
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