Jacques Higelin « Je ne peux plus dire je t’aime »
Je ne peux plus dire je t’aime
Ne me demande pas pourquoi
Je ne ressens ni joie ni peine
Quand tes yeux se posent sur moi
Si la solitude te pèse
Quand tu viens à passer par là
Et qu’un ami t’a oubliée
Tu peux toujours compter sur moi
Je ne peux plus dire je t’aime
Sans donner ma langue à couper
Trop de serpents sous les caresses
Trop d’amours à couteaux tirés
Si dure que soit la solitude
Elle te ramène à ton destin
La loi du grand amour est rude
Pour qui s’est trompé de chemin
Je ne peux plus dire je t’aime
Ne me demande pas pourquoi
Toi et moi ne sommes plus les mêmes
Pourquoi l’amour vient et s’en va
Si la solitude te pèse
Quand le destin te mène ici
Et qu’un ami t’a oubliée
Tu peux toujours compter sur moi
Et qu’une amie vienne à manquer
Tu peux toujours compter sur moi
Jacques Higelin
Paroles et Musique Jacques Higelin. Extrait de l’album « Caviar pour les autres » (1979). Cette très belle version INA date de 1992 (Concert Urgence Sida).
L’harmoniciste qui l’accompagne est le japonais Chikara Tsuzuki, un des musiciens qui l’accompagnaient sur l’album Illicite (1991). Les autres sur cet album de 1991 étaient Paul Personne à la guitare, Doudou N’Diaye Rose aux tambours, avec la chorale de Julien Jouga.
Nous arrivons au double album-culte « Champagne pour tout le monde… Caviar pour les autres » à l’origine publié en deux albums séparés la même année, le premier à être sorti étant… le second. A partir de 1985 ils ont été réédités en double CD. On retrouve Higelin à l’écriture de tous les titres sauf de la fantaisie anglophone très jazzy, presque Trenet, Hold tight, de Lenny Kent et Gerry Brandon, ici avec Samy Ateba aux percussions en 1981. Higelin aborde tous les styles, conte des histoires et les met en scène dans la folie qui lui est propre.
C’est l’album de la chanson titre Champagne déjà publiée, qu’il chantait dans presque tous ses concerts, comme à La Cigale en 2010 ou interprétée ici par une belle assemblée féminine en 2015.
Et bien sûr de l’emblématique Tête en l’air, que nous avions partagée en 2015 dans une version de 23 minutes au Bataclan en 2007 avec Izia et Arthur. Ici avec Diabolo et Lockwood au Festival de Jazz d’Antibes en 1986.
Le premier album du diptyque comprend également Cayenne c’est fini, Dans mon aéroplane blindé, ici dans une archive chez Higelin avec son fils Kên, Ah la la quelle vie qu’cette vie, Hold tight, L’attentat à la pudeur, décadente vidéo avec Serge Derrien et Élisabeth Wiener, Captain bloody samouraï qui commence comme le Boléro de Ravel avant de dériver sur un rock puissant tout en distorsions, et Vague à l’âme.
Le second album, disque d’or comme le premier, est moins resté dans nos mémoires, on y trouve cette très belle ballade Je ne peux plus dire je t’aime, déjà publiée en version duo avec Adjani. Et puis Mamma nouvelle Orléans, Trois tonnes de TNT en 1982, Ci-git une star au RockPalast en 1986, Avec la rage en d’dans, Beau, beau ou laid, Entre deux gares, Le fil à la pâte du caméléon, Rappelle-moi et On a rainy sunday afternoon.
Merci pour ce beau florilège de chansons d’Higelin postées depuis quelques jours sur votre site. L’écouter et fredonner ses airs, cela me semble en effet être le meilleur hommage qui soit et c’est sans doute le meilleur remède à la mélancolie qui nous tient depuis sa disparition, même si certaines chansons – comme celle-ci – sont également teintées de mélancolie.
Ah Jacques Higelin … ! Il a débarqué sur le tourne-disque de mon adolescence avec Alertez les bébés et j’ai immédiatement aimé dans sa musique et dans sa personnalité son goût de la démesure, de la fantaisie et de la liberté. J’espère que son œuvre si humaine et joyeuse durera longtemps, très longtemps après sa mort.