Printival 2018. Féloche, l’équilibriste !
20 avril 2018, Foyer des Campagnes à Pézenas,
- Bonjour Féloche, ou bien Félix le Bars pour la carte d’identité. Ce soir tu nous as offert un extrait de ton prochain spectacle avec Iga, l’italienne de Rome, à la basse et aux choeurs, ainsi que la jeune Naïf à la danse, aux choeurs et à divers instruments rythmiques. C’était une première ?
- Oui, nous avons répété chacun de notre côté, puis quelques jours ensemble.
- C’est peu. Pourtant, quelle prestation explosive ! Et puis les chorégraphies sont au cordeau. On aimerait le revoir à la vingtième ! Comment conçois-tu la création d’un tel spectacle ?
- C’est une prise de risque permanente sur scène. Je cherche avec le public ce qui marche ou pas. Même si je sais m’appuyer sur des ressorts où je n’ai pas de doutes sur le résultat. Je veux que la vie soit toujours là, en puissance, totale. Je veux créer ce que j’aimerais voir d’un spectacle en tant que spectateur. Un espace où chaque seconde est un moment de partage ; où le visuel sert les mots et rend la matière active.
- Merci Féloche. Et à bientôt.
Oui, Féloche est une boule d’énergie vivante qui débarque sur scène avec sa belle mandoline. Il a ce regard de grand gamin amusé qui pénètre son auditoire pour échanger avec lui sa Chimie vivante (« Je suis une chimie vivante / Je me crée et je me transforme / Je suis une chimie vivante / Je me regarde et je m’étonne / Je suis une arme lourde / une structure atomique / Je suis une arme lourde / une ambition biologique »). Il aime l’image. Celle qui donne du corps. D’ailleurs, la danseuse hip-hop Naïf en est une de ses émanations, elle donne le sentiment visuel d’un mouvement perpétuel. La bassiste, quant à elle, est la représentation sensuelle du corps qui bouge. Féloche, lui est un équilibriste qui danse sur de multiples fils et remplit l’espace d’une présence et d’une joie sans limite. L’assistance peut se prendre à son jeu.
Ce qui est marquant chez cet artiste, c’est qu’il nous ramène ses trésors de voyage, nous les faisant vivre avec lui. C’est ici et pas ailleurs que cela se passe.
Ses textes sont simples et efficaces, sans prétention : « Tara-Tari je te confie ma vie / Mon bateau, ma béquille / Là-bas, ici, la force des petits / Du courage jusqu’à l’infini ». Chez Féloche, l’émotion est dans sa façon unique d’être sur scène. Il nous entraîne dans cette folie poétique par son rapport au corps, à la musique et au visuel. On comprend, quand on le voit, qu’il ait été nominé en « révélation scène » des Victoires de la musique, en 2015 ; on se réjouit déjà d’un prochain album à venir – son troisième – en septembre de cette année.
Aujourd’hui à Pézenas, dès la première minute où il a tendu un lien avec son public, il ne l’a plus lâché. Il se baigne dans cette énergie et nous y invite chaleureusement. Il aime le risque et se tient en équilibre sur les mots, les notes. Il se déploie sur scène et vient même dans la fosse pour jouer avec les spectateurs. Car chez l’artiste tout est plaisir et jeu : aucun risque de s’ennuyer. Ce lutin chantant avec son instrument rare est un magicien qui envoie son public dans les étoiles.
Le site de Féloche, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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