Sept autres chansons de François Budet
L’auteur et journaliste Daniel Morvan qualifie François Budet d’« auteur discret d’une chanson éternelle », et c’est bien cela. Budet ? Il suffit de tendre l’oreille à ce qui se chante en Bretagne pour connaître ne serait-ce que Loguivy de la mer (en vidéo ci-dessous), chanson publiée il y a cinquante ans, qui décrit le port de pêche de Loguivy, à Ploubazlanec, devenue depuis un des très grands classiques de la chanson bretonne (on se rappelle notamment, parmi une trentaine d’autres interprètes, la superbe reprise de ce titre par Louis Capart). François Budet sortira huit albums, de 1973 à 2002. Et trois compilations.
« Et puis le temps venu nous avions espéré / Que semailles d’amour un peu hors de saison / Viennent récompenser l’attente de cueillir / Au déclin de l’été des vendanges tardives ». Vendanges tardives ? C’est à peu près ça. C’est sous amicale pression familiale que, seize ans après, François Budet est retourné en studio, pour sept nouvelles chansons. D’ailleurs, tout ici est fait en famille. Sa fille Julie (par ailleurs chanteuse sous le nom de Yelle) fait duo avec lui sur un titre ; son fils Pierre a dessiné la pochette et le livret ; son gendre s’est occupé de l’enregistrement.
C’est du bel ouvrage, musiques comme paroles, où on peut reconnaître tant l’ADN de la chanson celte, irlandaise en particulier, et de son pendant américain. Folk-song ou folk-celte, chansons menées tambour battant par une équipe qui, pour resserrée qu’elle puisse être (contrebasse, guitares et claviers, percus et synthés), est d’une réjouissante efficacité.
Joli portrait de dame (Lady Rose de Guernesey, Flaherty, et cette sœur du Petit Prince au cœur du Tassili), éloge des pousseurs de poils dans la main et trahison des fleurs de la passion, quête du savoir… la dernière cueillette de François Budet va d’une évocation l’autre, avec douces mélancolies et l’apanage de l’âge qui peut se permettre une utile philosophie. « Et puis le temps venu nous avions espéré / Que semailles d’amour un peu hors de saison / Viennent récompenser l’attente de cueillir… »
Certes, cet album ne bouleversera pas le bel ordonnancement de la chanson : seuls ceux qui savent l’œuvre de ce Breton s’y intéresseront. Il n’y a que les plus curieux qui profiteront de l’occasion pour aller (re)découvrir Budet sur Youtube : Ils ne savent plus, Simple comme bonjour, Loguivy de la mer, Etrangers, Je veux voir les étoiles, Le pas des mendiants… on découvrira alors un des auteurs-interprètes parmi les plus attachants et intéressants de l’Ouest.
7 nouvelles chansons de François Budet, Ardol/CoopBreizh. Le site de François Budet, c’est ici.
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