Patrick Font, 1940-2018
Ainsi donc Patrick a eu la mauvaise idée de nous abandonner sur le chemin. Le même jour qu’Higelin, en plus ! Déjà qu’en temps normal son décès n’aurait pas bouffé tout l’espace dans les médias…
Pour un aperçu de sa vie son œuvre, je vous renvoie au très bel hommage que lui rend Eric Mie, qui nous a gentiment permis de vous le reproduire.
Moi, j’avais plus simplement envie de rendre hommage à Font et Val. Oui, ce dernier a mal tourné, mais sans lui, Patrick Font aurait-il été si connu et si fécond ? On peut en douter un peu, tant on devine qu’il y avait une émulation incroyable entre les membres du duo et que c’est cette alchimie unique qui est la clé de leur succès.
Font et Val. On oubliait les prénoms tant ils formaient une entité. Ils ont sévi de la fin des années 70 au milieu des années 90 (une dizaine d’albums, de 1977 à 1995). Totalement underground. Faut se rappeler qu’à l’époque, on n’entendait pas des comiques déblatérer des gros mots en prime time. Coluche faisait tout doucement sauter les verrous, mais les autres n’avaient pas encore voix au chapitre.
Leurs disques et spectacles étaient un mélange hétéroclite de chansons rigolotes (surtout Patrick Font), de grandes envolées lyriques (là, c’était plutôt le domaine de Val), de sketches corrosifs brocardant l’armée, la religion ou la télévision, de chansons politiques (bon dieu, qu’est-ce que Giscard – toujours nommé, pas de fines allusions ! – a pu prendre dans sa gueule…) et d’improvisations hasardeuses. Forcément, y’avait à boire et à manger, à prendre et à jeter. Quelques perles subsistent néanmoins dans ma mémoire : Baader (extraordinaire chanson anti-flic), Villa-mon-cul (« Un magistrat soulevant sa robe alla jusqu’à crier « mon zob »…), Premier amour (qui fait rimer « trouille » avec « couille » : une rime riche, une rime de chez Panzani), La rivière (une chanson que Patrick Font avait écrite pour Graeme Allwright mais il en avait pas voulu, alors il la chantait), La vieille, L’isoloir… Et c’est quand même Patrick Font qui nous a fait cette révélation essentielle à une bonne compréhension de la chanson française : Bernard Lavilliers a une TOUTE PETITE BITE !!!
Avec le recul, on remarque que les chansons vraiment marquantes étaient signées de Patrick Font. Alors que Val paraît aujourd’hui souvent moralisateur et prétentieux, la poésie simple et l’humour de Font n’ont guère pris de rides, juste un peu de patine.
So long, Patrick. Et surtout, n’oublie pas :
« Quand on s’embarque en mer, ma doué
Il est bon d’emporter
Tout au fond de son havresac
La bouteille de cognac »
Pol de GROEVE
Lire ici l’interview de Patrick Font et Evelyne Gallet sur NosEnchanteurs
L’Hommage d’Eric Mie
ADIEU PAPA
Difficile de résumer la vie et l’histoire de Patrick Font. Il a tellement fait de choses : chansons, sketchs, pièces de théâtre, chroniques pour la radio… Tellement fait de métiers : comédien pour le cinéma (« Le roi des Cons » et « Paulette ») et le théâtre, instituteur (à l’école publique puis dans ses propres écoles), chansonnier, animateur, formateur (c’est lui qui a lancé Jean-Jacques Péroni, l’un des auteurs actuel de Laurent Gerra), concepteur d’émissions de télé (notamment pour l’émission Le Luron du Dimanche de et avec Thierry Le Luron) et négre-parolier (toujours pour Le Luron et pour d’autres comiques qui le pillent allègrement…).Il a même fait de la prison… c’est dire…
Mais Patrick Font a surtout inventé un style, un ton nouveau pour le café-théâtre et la chanson. Et ce, en même temps que Coluche et bien avant Renaud. Un ton mordant, provocateur, libertaire, proche de l¹esprit d’ « Hara-Kiri » des années soixante mais sur la scène. Il a, par ce biais, influencé pas mal d’humoristes comme Christophe Alévèque, Didier Porte, Laurent Violet ou des chanteurs et des groupes comme les Wriggles, Lobo & Mie, Les Épis Noirs, Les Malpolis et Nicolas Bacchus.
Tout en étant très dur avec ses contemporains, il est, aussi, l’auteur de plus d’une centaine de chansons tendres et poétiques proches en qualité d’un Brassens, d’une Anne Sylvestre ou d’un Félix Leclerc.
Mais commençons par le début:
On peut dire que tout est grâce à sa maman. Puisqu’elle lui offre pour ses seize ans sa première guitare d’occasion. Le lendemain, il avait déjà écrit sa première chanson « L’Age bête » qui annonçait la couleur : « Si moi c’est l’âge bête, Bah, vous c’est l’âge con… »
Il passait ses journées d’ado à écouter ses maîtres en matière de chanson : Brassens (le détonateur de sa vocation), Roger Riffard, Guy Béart, Anne Sylvestre, Patachou, Marie-José Neuville, Pierre Destailles (le chansonnier auteur de « Tout ça parce qu’au bois d’Chaville qu’il reprendra plus tard) bref tous les bons auteurs des cabarets rive-gauche des années 50. Puis il essayait d’en faire autant sur sa guitare. Il remporta même un premier prix dans un concours opposant des chanteurs amateurs et organisé par la lessive OMO. Les radios crochets étant à la mode à la fin des années 50, il tentait sa chance à chaque fois. Sur l’un de ses plateaux il fit la connaissance de Jean Bertola (chanteur connu et reconnu à cette époque et grand ami de Brassens) qui l’encouragea sur cette voie en lui donnant quelques ficelles du métier. Mais comme il faut bien vivre et que la chanson ne nourrit pas encore son homme, Font devient instituteur en 1961. C’est une profession qu’il aime et qu’il défendra au cours de toute sa carrière. C’est en tant qu’instituteur qu¹il enregistra ses premiers disques : des chansons écrites pour les enfants et interprétées par lui et sa classe sur le label Déva. Mais c’est en juillet 1966 qu’il fit véritablement ses débuts de chansonnier en étant embauché au Caveau de la République pour trois chansons et 20 francs par soirée. C’est dans ce cabaret, véritable antre des chansonniers, qu’il fera son apprentissage de la scène et qu’il créera son style unique « toujours vulgaire, jamais grossier !… ». Et cela tout en poursuivant parallèlement sa carrière d’instit’ jusqu’en Février 1968, année où il traite un inspecteur de l’Éducation Nationale de « vieux con ! ».
Pendant les événements, Font court d’un cabaret à l’autre répandre ses bonnes paroles (Théâtre de Dix-Heures, L¹Échelle de Jacob, l’École Buissonnière, Chez ma cousine, le Caveau de la Bolée…). Il y rencontre Minou Drouet avec qui il chantera, se mariera puis divorcera.
Il y rencontre, aussi, l’imitateur de droite Thierry Le Luron avec qui il se lia d’amitié et dont il deviendra le parolier attitré avant de céder sa place à Bernard Mabille à la fin des années 70.
Arrive enfin l’année 1970, année importante dans la vie de Font, celle de sa rencontre avec Philippe Val. C’est le Coup de foudre artistique. Val, en 70, c’est un gros pull en laine troué, une moustache à la Brassens, des cheveux longs mal coiffés et des chansons pessimistes et destructrices qu’il crache à la gueule du public avec une rage non dissimulée. Dès le début de leur rencontre ils ont envie de monter un spectacle ensemble. C’est ainsi qu’en Janvier 1973, au Théâtre de Dix-Heures, aura lieu la première du duo « Font & Val ». Le public est coupé en deux : les anarcho-gauchistes abonnés à vie à « Charlie Hebdo » sont heureux, tous les autres sont radicalement contre. Mais la machine est lancée et personne ne peut l’arrêter, ni la presse critique ni la profession choquée. En cette même année 1973, Patrick Font montre sa bonne tête de rigolo à lunettes tous les dimanches à la télé dans Le Luron du Dimanche, sorte de « Petit rapporteur » avant l’heure. Line Renaud, invitée de l’émission, le remarque et l’apprécie. Elle aime surtout le Poète et lui offre la possibilité d’enregistrer son premier vrai disque dans les studios de son mari, Loulou Gasté. Le disque reçu le prix de l’Académie Charles Cros mais fut un échec commercial. Avec Val, il créait une troupe de café-théâtre et écrit quelques pièces qui deviendront des références dans le genre : « En ce temps-là les Gens mouraient » en 1973 et « Sainte-Jeanne du Larzac » en 1974. En Novembre 1974, après avoir squatté à La Pizza du Marais, la troupe s’installe au Vrai Chic Parisien, café-théâtre fondé par Coluche. Dans ce lieu mythique, se jouera « La Démocratie est avancée » troisième pièce de la troupe. En 1977 débutent les premières tournées Font & Val en province et sort leur premier disque : « L’autogestion ». Grâce au soutien du Charlie Hebdo de l’époque et de quelques animateurs de France Inter (Bouteiller & José Artur), ils remportent un beau succès. Ensuite tout s’accélère, les spectacles comme les disques. Font & Val deviennent de plus en plus célèbres.
En mai 1977, il ouvre sa première école du spectacle dans un chalet en Haute-Savoie. C’est l’aventure de « La compagnie du Chalet » avec ses spectacles, son journal et ses disques. L’occasion pour Font de faire chanter ses chansons plus tendres par de jeunes gens talentueux et de les faire découvrir à un public surpris par tant de poésie. Entre 77 et 86, Font & Val vivent leurs heures de gloire. Il n’y a pas un festival de la chanson où on ne les voit pas, pas une année sans la sortie d’un nouveau disque et d’un nouveau spectacle. Charlie Hebdo leur consacre même une double page entièrement dessinée par l’ami Cabu, qui signera également la plupart de leurs pochettes de disques et affiches. En 1986, Font sort son cinquième disque solo « Patrick Font, 19 Chansons ». Album qui deviendra vite culte auprès des amateurs de la bonne chanson française abonnés à « Paroles & Musiques » puis « Chorus ». Entre 1986 et 1991, Font & Val vivent, comme la plupart des chanteurs des années 70, une petite période dans le creux de la vague. Leurs albums « Votez Sensuel » (unique double-album de Font & Val entièrement réalisé dans un studio avec un disque Val et un disque Font) et « Bientôt l’Europe » se vendent peu.
En 1991, Laurent Ruquier et Jean-François Remonté recherchent des chroniqueurs pour animer une émission radiophonique et satirique de deux heures, en direct et en public, qui aura lieu tous les dimanches sur France Inter dès septembre. Ruquier, étant un grand fan du gugusse frisé à lunettes, fait appel à Patrick Font et c’est le début de l’aventure de « Rien à Cirer » qui va durer 5 ans et qui va relancer sa carrière et celle du duo. Il va choquer des centaines d’auditeurs et recevra des tas de lettres d’insultes à cause de petites formules du genre : « Jean Luc Lahaye, quand on entend ce qu¹il chante, on comprend les parents. » ou « Sachant que la pine à de Gaulle mesurait 18cm en érection, pouvait-il traverser la Manche sans le secours de la marine anglaise ? ». Mais si Font énerve les plus puritains d’entre nous, il sera, en partie, responsable du grand succès de l’émission. De son côté, et après avoir été l’un des piliers de « La Grosse Bertha », Philippe Val relance l’hebdomadaire « Charlie Hebdo » et en devient le rédacteur en chef. Un rôle qui va lui prendre plein de temps et permettre à Font d’en avoir plus pour ses projets personnels et d’ouvrir une deuxième école dans ses montagnes : L’Ecole Marie Pantalon. Font créait également un deuxième duo avec son grand ami Daniel Gros qui est, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, un formidable comédien et un auteur subtil (Titres des spectacles de Font & Gros : « Walter et John » et « Actu Massacre »). Font refera un petit tour à la télé toujours pour « Rien à Cirer »… mais on le coupera souvent au montage et ça ne marchera pas.
Le Vendredi 16 Août 1996, je lis dans mon journal régional qui est « L’Est Républicain » : « Font a été arrêté, mis en examen et écroué sur plaintes de plusieurs familles pour des affaires de mœurs à l’encontre de filles mineures. L’animateur a admis avoir noué des relations avec des jeunes filles mineures, faits qui correspondent à deux chefs de mise en examen retenus à son encontre (attentats à la pudeur et attouchements sur mineures de moins de 15 ans par personne ayant autorité) mais a catégoriquement nié toute autre accusation. » Pendant ce temps, Val expliquait à la presse « je sais très peu de choses sur lui ». Il fera 4 ans de prison. Par la suite, il fera une thérapie. Le monstre qui vivait en lui, et qu’il a, malheureusement, laissé faire, dans un déni total de son humanité, était une partie qui lui avait été inoculée dans sa propre histoire d’enfant. Il ne s’est jamais victimisé.
A sa libération, il aura du mal à s’en remettre et ce n’est que timidement qu’il retournera sur scène. Heureusement pour lui, des potes humoristes du temps de « Rien à Cirer » mais aussi une toute nouvelle génération de chansonniers et d’humoristes, dont il est le père inspirateur, le poussent à remonter sur scène et a recréer des nouveaux sketchs, chansons et spectacles. D’abords au théâtre du Lucernaire puis au café-théâtre « Le Grenier » où il retrouve le chansonnier Thierry Rocher (l’ancien éditeur de ses deux derniers livres avant sa détention) avec qui il va fonder un nouveau duo qui se fera embaucher par le théâtre des chansonniers « Les deux ânes » à partir de 2007. C’est aussi à cette période qu’il commencera à écrire tout un répertoire de chansons pour la pétulante Evelyne Gallet.
En décembre 2005, il fonde « Les Auteurs Réunis », une association regroupant ses compagnons de scène. Les Auteurs Réunis sont à l’origine de l’hebdomadaire satirique « Le Coq des Bruyères » sur internet. En 2010, avec Martial Paoli et Anthony Casanova, il sort un disque enregistré en public : « Si tu n’as rien à dire chante-le à la télé ! » dont la pochette est signé par le dessinateur Babouse.
En 2015 il sortira un très émouvant dernier disque numérique, qui sera comme son chant du cygne, arrangé er dirigé de main de maître par le jeune chanteur Lucas Rocher : « L’Épouvantail et l’Hirondelle » (éd. Bacchanales Prod).
Le 06 Avril 2018, Font meurt à l’hôpital de Chambéry. Une ancienne élève de son école, devenue sa grande amie puis sa seule famille, l’a secondé, avec force et vigueur, pendant ses derniers mois de vie. C’est Priscilla. Et je pense fort à elle aujourd’hui et à tous ceux qui ont aimé cet éternel cancre et poète.
Je t’aimais « Papa » !…
Adieu « Papa » !…
Eric MIE
Eh bien, c’est le printemps, mais ca tombe du cote de nos balladins. “C’est dur de mourir au printemps, tu sais”, chantait Brel dans le Moribond. Sur que Font n’aurait probablement pas occupe les unes de Match et consorts comme Johny pour sa derniere escapade.Merci a “Nos enchanteurs” de rappeler qu’il a ecrit de belles chansons, et nous a fait rigoler avec d’autres et des sketches irreverencieux: je me rappelle de « Adieu Papa », avec autant de plaisir que « Villa mon cul » ou « Le candidat des cons”. Et la bien-pensance, “on s’en branle”.
Bien des années avant d’offrir de magnifiques chansons à Evelyne Gallet, Patrick Font a écrit quelques pépites.
Par exemple, dans les années 70, « Automne » dont on a une reprise récente dans la vidéo ci-dessus et « Ma maîtresse d’école », les deux textes mis en musique par Minou Drouet.
https://www.dailymotion.com/video/xb1vg2
https://www.dailymotion.com/video/xb1vci
FONT m’a toujours fait rigoler et émue aussi
néanmoins je trouvais « étranges » (étonné que « ça passe ») certaines chansons :
« ….Et ce soir, je dors dans tes bras
Attention, y’a la famille qu’y s’en mêle !
Ta mère m’a dit au téléphone :
« Hé, ça y est, ma fille a des seins ! »
J’y ai répondu : « Enfin, Simone
Cela ne me concerne point »
Car nos amours sont platoniques
Je ne mange pas de ce pain-là
Toute ma famille est catholique
Et ce soir, je te bouffe le cul !…. »
Il certes dérapé grave , il a été puni à juste titre, pour des faits commis à une période où il était interdit d’interdire, où les biens pensants d’hier, devenus bien pensants d’aujourd’hui, laissaient passer ces paroles, sans le stopper dans son délire (apparemment dû à 1 traumatisme d’enfance). D’autres avaient le même genre de délire…(D. C. B. qui aurait écrit -que c’était cool de se faire déshabiller par des petites filles de 2 ans )…ou un R. P………..et d’autres…..bref un ‘grand bazar »
suite à tout cela, il paya ses crimes et ne fit pas le malin 1 fois sa peine purgée (ce n’est pas le cas d’un B.C. ayant tué sa compagne…, soutenu par la bienpensance actuelle, au nom de….la liberté…il est interdit d’interdire etc.)
La chanson la plus dérangeante après coup est très certainement « Saint Nicolas ». Il y chante quand même :
« Que ceux qui font la gueule en m’écoutant ce soir
Observent bien leur gueule au fond de leur miroir
Et qu’ils me disent si leur visage inquiétant
Est plus joli à voir que le cul d’un enfant »
Certes, la chanson prône l’amour libre entre enfants, mais la frontière est floue…
https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/un-enfant-de-6-ans-a-t-il-sa-place-dans-un-clip-de-rap_118553.html
on trouve ce genre de clip sur la toile
c’est vrai qu’on y trouve n’importe quoi
héritage…il est interdit d’interdire………..
Eh bien non, décidément, je ne veux pas m’associer à ceux qui font l’éloge de Ph Font récemment disparu. Je l’ai apprécié dans ses divers registres vers les années 70 ; je suis même allée le voir sur scène (avec son compère Ph Val…) et j’ai apprécié.
MAIS, depuis , des choses inaceptables sont survenues et ont été portées à notre connaissance. La grand’mère que je suis devenue ne peut absolument pas lui pardonner ses actes indignes sur des enfants. Oui, il a été jugé et sanctionné…Normal, non ? Mais de là à regretter sa mort comme je pleure Jacques Higelin, NON mille fois NON !
Pour Loisel L, Yann et Laurent
Et Trenet ? Vous l’aimiez Trenet ?
Higelin l’adulait… mais que je ne sache pas qu’il se soit appesanti sur les travers du personnage… il avait de la pudeur, lui…
Alors foutez moi la paix avec votre véhémence haineuse et laissez moi pleurer sur Patrick
Marre de ces moralisateurs aigris qui pollue un hommage sincère
et objectif et bravo à Michel et Christian pour leurs réponses
Le Duo Font -Val sous Giscard et début des années 80 on se gavait de rires !! Mais quel drame lorsque nous avons su pour ces enfants !!!!! Et l’an dernier j’apprenais qu’un de mes vieux oncles avait eu également des attouchements avec ces petites-filles !…. Donc je peux imaginer les douleurs non pas de ces pervers mais la douleur des jeunes victimes …..Font nous a quitté – pas de larmes pour lui
Eh bien non je me refuse à minimiser les faits si graves que ceux qui lui ont été reprochés.
Je suis psy depuis trente ans et je vois chaque jour les dégâts que provoquent les attouchements sur mineurs et la souffrance engendrée par ces actes . (*)
Le le succès n’excuse rien, au contraire il oblige.
Patrick Font m’a déçu a la hauteur de l’admiration que je lui portais.
(*)Voyez le film « les chatouilles » pour en avoir une petite idée ou bien « l’ombre d’un doute » avec le regretté Alain Bashung .
Je n’ai pas l’impression que quiconque cherche à minimiser des faits avérés que la justice à condamné. On peut néanmoins rendre hommage à un artiste disparu, qui plus est un artiste de talent dont on mesure mal, il me semble, l’importance dans la chanson des dernières décennies. Faut-il commencer TOUS les articles sur Patrick Font par le rappel des faits qui lui ont valu sa condamnation ? Faut-il commencer le moindre papier sur un chanteur, le cas échéant, par l’évocation de ses écarts pour des affaires de moeurs, d’exil fiscal ou que sais-je encore, par un extrait de son casier judiciaire ? Je ne le souhaite pas.
Accord profond avec la réponse de Michel Kemper à « Laurent ». Un artiste doit-il satisfaire à un ensemble de critères de conduite de vie pour mériter notre attention ? Faut-il enquêter sur la vie privée de nos psy avant de leur accorder notre confiance ? L’artiste est un citoyen et un justiciable. Les fautes de Patrick Font ne font plus débat et c’est tant mieux. Il n’y a donc aucune raison de censurer aujourd’hui son importante contribution artistique. L’excès de zèle en matière de censure, marque parfois d’un conformisme d’époque, ne saurait déboucher que sur une « culture » aseptisée dont il faudrait éradiquer bien des créateurs… De l’air !