Barcella, l’hymne à la joie
Sauvé dans En scène, L'Équipe, Pol De Groeve
Tags: Barcella, Nouvelles
Woluwé-Saint-Pierre (Belgique), le W:Halll, 23 février 2018,
Il y a des artistes, c’est terrible ! Par exemple, Barcella.
Dans un monde idéal, mon article pourrait s’arrêter là. Barcella serait tellement populaire et aurait déjà été applaudi par tellement de gens, qu’il suffirait de ces quelques mots pour que tout un chacun se remémore le jour où il l’a vu, sur scène ou à la télé, et se dise « waoh, c’est vrai qu’il est génial !». Comme ce n’est pas encore le cas (mais cela ne saurait tarder, ou alors il n’y a plus de justice), je me vois forcé de pousser l’explication un peu plus avant, ce qui ne m’arrange pas forcément, j’ai piscine dans 2 heures !
Voici donc un Zébulon moderne, une espèce de nouveau fou chantant, qui a pu gérer les influences des grands anciens (coucou Souchon !) pour mieux les accommoder à sa sauce, faite d’une dose de chanson, d’une rasade de slam, d’un chouïa de rap. Mélangez énergiquement et ajoutez quelques piments. Attention : ne supporte pas la tiédeur ! Les personnes présentes dans la salle seront donc priées de porter celle-ci à une température ambiante proche de la fournaise. Qu’on se rassure, l’exploit s’atteint sans même s’en rendre compte.
Précisons d’emblée : si Barcella n’a pas encore atteint le niveau de popularité que son talent mérite, il est loin du chanteur méconnu résumant son public à une poignée d’aficionados. Beaucoup de monde l’attendait (vu la nombreuse demande, le concert avait même dû être déplacé dans une plus grande salle) et cette nouvelle tournée qui débute – c’était la 4ème date – rencontrera, soyons-en sûrs, un succès au moins équivalent à celle qui a suivi son album Puzzle (plus de 150 concerts). Petit à petit, le bouche à oreille fait son œuvre et son audience ne devrait qu’aller croissant. A voir le sourire qui illuminait toutes les figures des personnes présentes ce vendredi soir, comment ne pas croire à la contagion de ce bonheur ?
Le nouvel album de Barcella s’intitule Soleil et sort le 30 mars. Nous y reviendrons évidemment en temps utile. Primeur nous aura toutefois été donnée de 8 extraits de celui-ci. A la première écoute, retenons particulièrement la très poétique Les chevaux sauvages, sensuelle ode à la liberté. Ces nouvelles chansons se sont mêlées aux plus anciens faits de gloire de l’artiste, dont la grande majorité était issue de son album Charabia. L’âge d’or (jolie balade nostalgique dans le pays de l’enfance), Claire fontaine (merveille d’écriture sur les amours d’un stylo et d’une feuille de papier), La symphonie d’Alzheimer (ou la triste dégénérescence d’une mamie), Salope (pourquoi être poli avec la mort ?)… Autant de chansons qui nous emmènent au pays de l’émotion. Qu’on ne quitte que pour aborder les rivages du rire, par les multiples interventions parlées entre les titres (l’homme est un parfait disciple d’Achille Talon et n’hésite pas à se lancer dans des formulations aussi alambiquées que drôles), qui l’auront vu taquiner les enfants du public ou vanner les abonnés du théâtre. Ou par certaines chansons plus ouvertement humoristiques, comme ce tango sur les ogres bienveillants ou son déjà classique Queue de poisson, sur les malheurs du gars aux attributs virils malencontreusement peu fournis…
Grimpé sur le piano, juché sur son tabouret ou parcourant les travées de la salle, le feu-follet ne reste en place que l’espace de quelques chansons plus douces où il s’accompagne à la guitare. Pour le reste, ça déménage et on n’est pas bien loin de la perfection, qu’il s’agisse de la superbe mise en lumière du spectacle, de la gestuelle précise du chanteur ou de son flow impressionnant quand il s’adonne au rap. Les trois comparses qui l’entourent et le soutiennent (claviers-guitare-batterie) maintiennent le cap imperturbablement, tandis que le capitaine gonfle les voiles de son bateau au vent de la folie. Showman accompli, il entraîne avec lui le public, moussaillons comme vieux loups de mer, qui ne se fait guère prier pour chanter, battre des mains, se lever ou agiter les mains. Plaisir simple d’être ensemble réunis par un si bel artiste.
Juste avant les rappels (dont un endiablé L’amour à la machine emprunté à la Souche, on y revient), Barcella nous offrira son quasi-tube Ma douce : Mais que veux-tu ma douce/Un coup de pouce, un baiser sur la bouche ? Elle, je ne sais pas, mais nous, ce qu’on veut, c’est retourner l’applaudir dès que possible !
La page facebook de Barcella, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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