Bazar & Bémols, pour trancher du métro-boulot-dodo
Les nouveaux médias ont eu pour effet de multiplier l’offre musicale tout en nous éloignant progressivement de la chanson. Jazz, groove, reggae, rythmes latins… : eh oui, pour s’imposer, on grignote les parts de marché ! Bazar & Bémols, eux, font l’inverse : au lieu de séparer, de morceler, ils rassemblent. Dans un tout-en-un pour le moins dynamique qui sonne vrai.
Bazard & Bémols ? Trois gars (Chach’ aux chant et guitares ; Nine aux chant, contrebasse et guitare jazz ; Raphaël aux chant, trompette, bugle, cajon et percussions) bardés de talents, qui nous viennent de l’université la plus populaire qui soit, la plus efficace aussi : le métropolitain. C’est d’ailleurs par Le métro, premier titre de ce CD qu’ils rendent singulier hommage à ce haut lieu de formation professionnelle : « J’avais en main le ticket d’usage / Pour aller étudier et lire mon bel avenir / Je compostais mon droit de voyage… » Et voilà comment on devient un tel groupe enviable.
Dix ans après leur création, c’est leur deuxième album, « bariolé d’humeurs musicales et de thèmes variés », et c’est une réussite. Agréable et probant sur disque, il donne l’envie de prolonger cette impression par la scène où ils ne peuvent être qu’excellents.
Au demeurant, rien de ce qu’ils chantent n’est tout à fait original. J’veux qu’on rie à mon enterrement a, peu ou prou, déjà été écrit avant qu’eux le fassent à leur tour. D’ailleurs tous les sujets possibles ont déjà été un jour chantés. Mais, par Bazar & Bémols, c’est frais et avenant, sympa (et leur swing, et les effluves jazz, humm, comme c’est bon…). Même le grave qui groove n’est jamais tout à fait pris avec sérieux. C’est d’autant plus méritant que leur positionnement dans la chanson se niche dans un espace déjà bien encombré par d’autres formations (qu’on ne citera pas ici : il y en a, sinon trop, au moins beaucoup). En écoutant un tel disque, on a envie d’aller plus loin et de les applaudir en vrai, en chair et en notes, sur la scène de leurs exploits. D’autant qu’on sent par eux une proximité, une modestie de moyens et de décibels, compatible en tous lieux, toutes situations. A votre fournisseur de concerts habituels, mettez les Bazar & Bémols à l’oreille, comme on le ferait d’une puce. Relancez-le au besoin. C’est rien que pour le plaisir, pour se faire du bien.
Bazar & Bémols, Habillés d’humeurs, Quart de lune/Inouïe distribution 2017. Le site de Bazar & Bémols, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.
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