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France Gall, 1947-2018

R-889489-1257237872.jpegDe quelle France Gall nous souviendrons-nous ? De cette écolière-chanteuse (comme le fut Sheila) qui, le jour de ses seize ans à la télévision, eut l’idée folle de chanter Charlemagne ? (en fait, ce fut surtout l’idée de son papa, auteur de chansons à succès, à qui on doit entre autres La Mamma, chantée par Aznavour). De celle qui, alors innocente, déglutit les mots de malice sirupeuse de Gainsbourg en suçant des sucettes à l’anis ? Ou de celle qui, bien plus tard, renaquit aux bras de Michel Berger, qui en fit tant sa femme que son égérie, pour deux décennies d’une nouvelle et brillante carrière ?

Née Isabelle Gall (elle abdique son prénom car la maison de disques qu’elle intègre a déjà une Isabelle – Aubret – à son catalogue), notre poupée de cire, poupée de son (prix Eurovision 1965) est décédée ce matin d’une rechute de cancer. Retirée de la chanson depuis la fin du siècle passé (elle mit un terme à sa carrière en 1997, après le décès de sa fille), elle remonta sur scène une fois, à l’Olympia en août 2000, pour interpréter en duo avec Johnny Hallyday Quelque chose de Tennessee, chanson écrite pour l’idole des jeunes par Michel Berger.

Les titres de gloire de France Gall sont aussi intéressants que mémorables : La déclaration d’amour, Viens je t’emmène, Il jouait du piano debout, Tout pour la musique, Cézanne peint, Babacar… Et Starmania. Rien que du Michel Berger : c’est dire si la mort de celui-ci, en 1992, la laisse alors sans voix.

Pour la petite histoire, ses ruptures sentimentales d’antan auront fait naître des chansons chez des artistes éconduits : Comme d’habitude (en 1967) et Reste (en 1968) pour Claude François ; Souffrir pour toi n’est pas souffrir (en 1975) pour Julien Clerc. Michel Berger ne fut pas en reste qui écrivit sur elle deux chansons : La déclaration d’amour, que France Gall chante en 1974, puis Lumière du jour, en 1983.

En 2015, une comédie musicale, Résiste, parcourt l’Hexagone, faite des chansons de Michel Berger pour France Gall. Nul doute que la chanteuse va connaître désormais Le paradis blanc de son pygmalion : « Je m’en irai dormir dans le paradis blanc / Où les nuits sont si longues qu’on en oublie le temps / Tout seul avec le vent / Comme dans mes rêves d’enfant ». De sa vie de séparations, de bonheurs et de drames, on tirera bien un jour un biopic, lui laissant alors une place confortable dans la légende de la chanson.

Paradis blanc Image de prévisualisation YouTube

Les sucettes Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à France Gall, 1947-2018

  1. Ben 7 janvier 2018 à 17 h 31 min

    Bel article sensible et tout en retenue.

    Répondre

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