Damien Jourdan, aimer c’est regarder le ciel dans sa direction
Par Tamara Védrine,
Le disque vient d’être inséré dans le lecteur. Ça fait un moment qu’il est attendu car grâce aux réseaux, on est maintenant informé tôt du démarrage d’une nouvelle aventure et c’est enthousiasmant, la plupart du temps. Là, on dépasse, et de loin, l’enthousiasme.
Le son arrive et aux premières notes on reconnaît l’univers tant apprécié dans le précédent opus Orchidées, alors on se laisse aller sur le chemin de l’écoute, on ouvre les vannes des sens et on se laisse emporter dans la découverte de l’album Je regarde le ciel.
Dans son ensemble, cet album donne envie de traverser des vallées, volume à fond, sachant que chaque kilomètre avalé nous éloigne des écueils du quotidien, souhaitant que tournant en boucle, les mots de Damien Jourdan et la musique de ses partenaires incrustent profondément en nous la légèreté et l’innocence qui nous habitent au commencement de chaque nouvelle histoire. Cet album nous met dans cet état béat, vierge et confiant, et on voudrait que ça dure.
On démarre avec une belle envolée et cette phrase qui revient en boucle « ça va tenir »… On y croit, on s’y accroche tel un mantra « ça va tenir ». Dans la vie ça tangue, mais on tient bon. Ce pourrait être l’hymne des périodes incertaines qu’on va tous chanter à tue tête et en choeur, parce qu’on ne trouve pas qu’un espoir, contenu dans ces mots; il y a, en profondeur, la certitude qu’on va y arriver. C’est plus qu’un hymne. Et c’est magnifique.
« Attends moi sur le bas côté, le temps d’éclaircir mes idées » propose Damien Jourdan dans L’engrenage. Entraînante, cette chanson comme la précédente, donne du cœur à l’ouvrage, du courage pour affronter les défis, pour oser reprendre la main de l’autre, et avec lui, ou elle, entrer dans l’engrenage et le défier… c’est tout une aventure qui s’ouvre à nous. « Je te promets un bel été, le temps que je sorte de l’engrenage » et on a envie de le suivre.
La sublime J’ai vu l’aube démarre avec un très bon son qui tourne en boucle, régulier comme une vague. Ça monte délicatement, les instruments s’enchaînent, s’entraînent, s’entre-mêlent. Et alors le soleil se lève…
Je suis le seul, Le fil de velours, Je regarde le ciel réunissent introspection, dégringolade & remontée, espoirs… ce sont des merveilles. Leur équilibre est parfait, entre les mots doux et la musique, on se sent enveloppé dans un nuage, tout en confiance on est prêts à se laisser emporter.
Et puis il y d’autres chansons, telles que À la Garde Adhémar, Des milliers de roses, Sens en alerte qui méritent de votre part plusieurs écoutes, au calme, pour danser sur leur rythme et entrer profondément dans leur prose, elles ne se laissent pas apprivoiser facilement. Je vous laisse donc trouver vos voies dans ces mots et ces sons. Mais je vous suggère, vraiment, de vous offrir ce temps-là.
Voilà. Même sans faire des kilomètres, je vous invite à écouter cet album de chanson rock, il n’y a qu’à fermer les yeux. N’attendez plus que la radio seule vous instruise. Sortez des sentiers battus. Vous ne le regretterez pas. C’est une promesse.
- Tamara VEDRINE
Damien Jourdan, Je regarde le ciel, Fat Tuesday Recordings 2017. Le Bandcamp de Damien Jourdan, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a dit, là.
L’engrenage, session 2019
Des milliers de roses, session 2019
Mise à jour 24 avril 2024
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