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Prémilhat 2017. Lou Casa : choc !

Lou Casa à Prémilhat (photo Michel Kemper)

Lou Casa à Prémilhat (photo Michel Kemper)

27 octobre 2017, Rencontres de la Chanson à Prémilhat,

 

Trois à se partager la scène : Marc Casa, le chanteur, Fred Casa aux claviers, et Julien Aellion à la basse. Et par procuration, une autre présente : Barbara. Un public, chaleureux, enthousiaste. Et une salle, étonnement vivante, qui, rebelle ou consentante, fait entendre sa voix, participe à sa manière, gronde, colère, explose en artifices.

D’abord, cet insolite accueil, qui fait songer à Londres dans le brouillard, Tokyo dans la pollution. La machine à fumée a fait du zèle. On tousse, on s’installe à tâtons, on devine les artistes en scène. Le concert a pris du retard, beaucoup. L’orgue à pété les plombs, grillé. Le hall s’est même assombri, à mesure des visages eux aussi. Ce concert est une aventure : on pèse autant le poids de l’émotion que celui du risque. Ça pétera encore, sons incongrus, assassins, au mitant des chansons. Roulement de percussions, vibration de cymbales. De la brume de scène surgit un géant, 2 mètres 2. De longs bras qui prolongent les mots, les accompagnent, les accomplissent. Et une voix douce, calme. Nous sommes Sur la place : « Sur la place chauffée au soleil / Une fille s’est mise à danser… » Brel pour aborder Barbara… Par la voix de Marc Casa, nous sommes dans l’épure, l’évidence, l’enfance et la genèse du chant. Nous venons entendre Barbara et c’est Brel et c’est Casa qui s’interposent, qui plus est en des arrangements différents, qui osent des sons différents. Une autre proposition…

« Ô mes printemps, ô mes soleils, ô mes folles amours perdus… » Si nous allons vivre Barbara, ce ne sera que par de lointains échos, des réminiscences, nos souvenirs de disques ou de scènes. Là, Lou Casa s’empare d’un répertoire qui, certes, nous offre des chansons connues, communes (Dis quand reviendras-tu ?, Nantes, Göttingen, Le mal de vivre, Perlimpinpin, L’enfance), mais va volontiers sur la part d’inconnu, de méconnu de la chanteuse : de ces titres qui, sauf à avoir chez soi l’intégrale discographique, n’ont pas rencontré, ou pas souvent, nos oreilles. Des chansons laissées dans l’obscurité, des péchés de jeunesse, des remords de vieillesse… C’est Barbara… et ça ne l’est pas. Non, l’image de la chanteuse ne s’impose pas à nous : ce spectacle ne tourne pas autour de la statue, de l’icône. Il nous en préserve même. Par fines touches, d’une apparente et infinie simplicité (c’est ce qu’on ressent, c’est bien plus complexe à l’intérieur, par le travail effectué), Lou Casa nous fait pénétrer, si ce n’est l’intime de Barbara, au moins celui de ses créations. Y’a pas lecture, mais relecture, qui plus est par une voix masculine, haut perchée (Marc est grand, je vous l’ai dit), d’un autre chant de vision.

Il y a beaucoup de pleurs dans les textes de Barbara. Et beaucoup de larmes coulant sur nos joues. L’émotion est rare, à la fois spontanée et travaillée. Même Marc Casa s’y prend parfois au piège. Nombre d’artistes, c’est de saison, c’est un commerce, s’emploie à reprendre Barbara. Souvent dans un copié-collé de plus ou moins mauvais goût. Lou Casa ne s’embarrasse pas de ce pesant cahier des charges : il chante et son chant perce car il n’a rien à voir avec le paraître, le conforme. De fait, c’est un des plus beaux hommages qu’on puisse rendre à Barbara.

 

Le site de Lou Casa, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Prémilhat 2017. Lou Casa : choc !

  1. Odile 28 octobre 2017 à 17 h 56 min

    Combien j’aurai aimé être là!
    Je les adore!
    Merci Michel pour ce rapport de scène…

    Répondre

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