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Fête de l’Huma 2017 [3/4] Réveil la tête dans la cul…ture

Léopoldine HH à la Fête de l'Huma (copie d'écran)

Léopoldine HH à la Fête de l’Huma (copie d’écran)

Mmm, qu’ils sont bons les pains au chocolat tout chauds, tout droit sortis d’un fournil fourni et odorant… Alors que notre petit campement émerge assez péniblement des brumes de la soirée, après avoir enjambé négligemment deux ou trois corps endormis là où ils sont tombés (coucou, toi !), je me perds avec délices dans les allées encore à peu près vides, juste avant le gros rush grégaire d’une foule bigrement bigarrée…

Souvenir ému devant le désormais célèbre « Humacumba », la boîte de nuit géante fort judicieusement installée à un jet de merguez du camping. Notons à ce sujet que les tentes font une excellente caisse de résonance pour les infrabasses ! Beaucoup plus loin, à l’entrée de la fête, le spectacle est pour le moins surréaliste.

Les gigantesques lettres en relief qui formait les mots « Fête de l’Humanité » n’ont pas survécu aux turpitudes de la nuit : démantibulées comme par un ouragan social déchainé, elles gisent lamentablement en un tas disparate formant bizarrement le mot « HETEFLEDUTAIMEN »…

Au carrefour de deux allées, flash étonnant d’un manège d’auto tamponneuses quasi désert, à l’exception d’un aveugle, canne blanche et lunettes noires, faisant des ronds sur la piste à la recherche d’hypothétiques concurrents. On se croirait dans une chanson de Thiéfaine…

Petit thé à la menthe sous une tente berbère. Douceur. Peu à peu arrivent en rang serrés des cohortes de familles et de vieux militants croisant les teufeurs vacillants présent sur le site depuis deux jours : quel est le plus étonné des deux ?

Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence (photo DR)

Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence (photo DR)

Petit passage devant le chapiteau des Arts Vivants devant lequel nous nous sommes cassés le nez hier soir. Impossible en effet d’assister à la grand’messe des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, les organisateurs ayant largement sous-estimé l’attrait phénoménal généré par leur présence. Rappelons ici l’extraordinaire travail de prévention et d’information qu’effectue cette irremplaçable association dans les milieux LGBT et autres, notamment pour promouvoir les sexualités joyeuses et la promotion du sexe sans risques. Espérons que l’an prochain cet appel sera entendu comme il se doit… Et pourquoi pas sur la Grande Scène, comme cela s’est déjà fait à Solidays ? Des bisous, les frangines !

La foule se fait plus compacte, les rencontres de hasard toujours plus agréables… Bizarrement me vient à l’esprit le titre d’un excellent roman de Frédéric H. Fajardie, « Jeunes filles rouges toujours plus belles»…

Léopoldine HH (Photo d'archives Vincent Capraro)

Léopoldine HH (photo d’archives Vincent Capraro)

Après un autre petit déjeuner robourratif (j’écris ce que je veux), c’est le moment de retrouver mes charmantes voisines de tente devant le concert de Léopoldine HH. Aaaaah, Léopoldine, tout un poème ! Mais un poème surréaliste, dadaïste, furieusement déjanté et pourtant totalement maitrisé dans sa belle folie furieuse… Ils sont trois sur scène, enfin, plutôt trois et demi, à en juger par l’état intéressant de la jeune chanteuse. Une de mes voisines, qui s’y connait, me glissera durant le concert que monter en scène enceinte jusqu’aux dents (enfin, presque…), moulée dans un seyant maillot de bain une pièce bleu à pois blancs est un bien beau message féministe. Pour l’heure, décorée comme un sapin de noël schizophrène d’une robe à pompons très psychédélique, Léopoldine s’époumone devant un parterre chatoyant de petits moulins à vent emportant en charmant chaos tourbillonnant les mots et les esprits multicolores.

A ses côtés, aux claviers et machines, deux extraordinaires musiciens, escogriffes impassibles aux tenues improbables, elles aussi. Sous les auspices littéraires de Topor, Arrabal et bien d’autres encore, les mots cascadent, gouleyants et gourmands, sur des comptines électro aux beats lancinants, mêlés parfois de dub-step lourd de sens entendus et de sens interdits…

Origines alsaciennes obligent, elle réussit le tour de force de faire faire au public, plutôt que des petits cœurs avec les mains (tellement surfaits !) de ravissants petits bretzels en un rare moment de communion. Toute une chaine de bretzels bien vivants, même ! Aucun doute, pour peu que vous vous sentiez un tant soit peu zozo lala (couci-couça, quoi !), rien de tel qu’un concert de Léopoldine HH pour vous remettre d’aplomb sur les chemins de traverse… Et puis, avant une exceptionnelle séquence de hula-hoop pour le moins sensuellement acrobatique, c’est l’occasion pour elle de dévoiler une passion coupable pour les publics nudistes et de déshabiller littéralement les premiers rangs de la foule. Non, je ne vous dirais pas si j’y étais !

 

Délinquante (photo d'archives DR)

Délinquante (photo d’archives DR)

C’est peu dire que l’enchaînement fut délicat pour les deux chanteuses-musiciennes de Délinquante, qui pour talentueuses qu’elles fussent, eurent bien du mérite à se produire dans la foulée… Elles sont deux en scène, tout de noir court vêtues, accordéons en sautoir et petite pointe d’accent chantant du Sud, l’ensemble évoquant irrésistiblement l’univers vocal des Belles Lurettes. A noter, le washboard astucieusement intégré à l’un des deux accordéons. Et nous voilà subitement accrochés par un titre confession, J’ai peur. Un ukulélé fait son apparition. Et nous voilà subtilement troublés quand elles chantent vouloir du subtil et du trouble… Devant la scène, au beau milieu du public, une alsacienne (encore !) en grande tenue traditionnelle se trémousse au rythme d’un cha-cha-cha effréné, tandis qu’une des fameuses cigognes déjà croisées dodeline du cou et du bec.

L’heure approche de découvrir enfin Renaud sur la Grande Scène, avec la crainte réelle que pour la dernière date de sa (dernière ?) tournée, il aille au casse-pipe devant un public pour qui il incarnerait le social-traitre par excellence. Mais vous savez quoi ? On va se garder le dernier épisode pour très bientôt, petits impatients…
 
Car demain est un autre jour.
 
 
Le site de Léopoldine HH, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Le site de Délinquante, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs à déjà dit de ce duo, c’est là. Le site des Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, c’est là.
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