Fête de l’Huma 2017 [1/4] T’as le look, coco
Vous y êtes habitués maintenant, chers Enlectrices et Enlecteurs, ne reculant devant aucuns sacrifices, NosEnchanteurs vous offre rituellement une immersion totale dans les méandres de la Fête de l’Huma, pour ceux d’entre vous qu’un éloignement géographique ou un attachement sans bornes à l’aura charismatique de François Fillon tiendrait un peu trop éloignés de cette magnifique grand-messe païenne… Pour cela, rien de tel que 72 heures d’affilée à zigzaguer entre les stands, entre les différentes scènes musicales et, notre santé dût-elle en souffrir, entre les spécialités culinaires des quatre coins de la planète. C’est donc tentes sur le dos que notre petit groupe se retrouve en ce vendredi après-midi pour investir ce haut lieu de la fraternité. Au vu de notre troupe, il serait plus indiqué d’ailleurs de parler de sororité… Quoi qu’il en soit, nous installons le campement, chacun déjà avec à la lèvre un doux chant : qui Mélanie (Brassens), qui Charlie (Diterzi) qui Sacha (les Rita Mitsouko), qui Andréa (Boby Lapointe), qui Émilie (Eskelina), qui Dans les yeux de Clément (Tachan)… Sans oublier un bon traditionnel, Perrine était servante, ou bien, last but not least un Portrait d’Aude par Jacques Bertin…
Changement brutal d’atmosphère avec le premier concert d’une looooongue série : histoire de nous décrasser un peu les oreilles de cette bonne vieille chanson française, direction la fosse déjà boueuse de la Grande Scène pour la performance de Gojira (photo ci-dessus), groupe de métal reconnu et pour le moins extrême, dissimulant pudiquement sous des riffs ravageurs une véritable sensibilité spirituelle et écologique. Mais il faut le savoir… D’emblée, les déflagrations soniques martiales nous crucifient le cervelet pour mieux le rincer et le libérer dans un déluge de décibels acérés. Black is black ! Au sein des premiers rangs devenus un chaudron bouillonnant, un pogo d’anthologie s’aligne sur les rythmes oppressants des laminoirs martelant les corps et les cœurs en un blitzkrieg sans pitié… Prouvant qu’il a plus d’une corde à son arc-en-ciel, le soleil se mêle de la partie entre deux ondées tièdes, tandis qu’une demi-douzaine de tortues Ninja traversent la foule en hurlant ! Nous aurons l’occasion d’autres rencontres inattendues durant ces trois jours… Tandis que les canons à fumée entrent en action et que le chanteur pilonne le micro de son marteau-speaker, je me réfugie momentanément backstage, comme on dit en bon français. L’occasion d’assister au spectacle impressionnant du service d’ordre, débordé mais bienveillant, évacuant par-dessus les barrières de sécurité les victimes collatérales de ce gigantesque head-gang-banging collectif et capillaire ! La vue de derrière la scène est proprement hallucinante, avec cette foule déchainée à perte de vue et ces premiers rangs de fans aux visages blafards et peinturlurés, sympathique cohorte de zombies protéiformes… Incrédule, alors que ma bière victime des vibrations ambiantes s’explose du rebord où je l’avais imprudemment posée, je vois la sécurité évacuer un pogoteur émérite, en combinaison de plongée sous-marine intégrale et les bottes de caoutchouc aux pieds. Sans conteste, la palme du sur-équipement !
Rien de mieux pour se remettre d’aplomb que de communier ensuite autour d’un petit aligot/tripous (si, si, avec un S) et de quelques boissons rafraichissantes et néanmoins quelque peu houblonnées. L’occasion de constater, à nouveau qu’il est rigoureusement impossible de tout voir et de tout entendre sur la fête, témoin les concerts de Lo’Jo et d’Ultra Vomit (ah, rien que ce nom…) qui passeront malheureusement à la trappe de nos plans musicaux. Ce ne seront pas les seuls !
Le temps de croiser moult connaissances de tous horizons au hasard des allées du parc de la Courneuve, et la soirée se terminera fort avantageusement en se déhanchant sur les rythmes groovy endiablés de Fat Bastard Gangbang (ah, rien que ce nom…), improbable rock fusion balkanique (non, pas Patrick…) à l’énergie hautement communicative. De quoi prendre des forces pour affronter la nuit qui s’annonce noire et blanche et dont la narration détaillée vous eût certainement tenus en haleine, chers petits amis. Malheureusement, nous voici arrivés au terme et de cette journée, et subséquemment, de ce papier.
Mais demain est un autre jour…
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