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Barjac 2017. Missonne, des loupiottes dans le noir

Missone à Barjac (photo Anne-Marie Panigada)

Missonne à Barjac (photo Anne-Marie Panigada)

Si elle pouvait voir un son… Un son qui sonne. Le son, elle l’a. Non le la. Le mi. Parce qu’elle aime plus que tout le mi, Léa s’en est donné le nom qui sonne : Missonne. Dans l’obscurité de sa vie, Missonne s’est créé un monde, parfois tendre souvent fantasque, peuplé de gens, surtout de proches, qu’elle personnifie dans ses chansons, quitte à les faire parler. C’est parlé, c’est cité, nécessité. Elle vit ses sentiments à l’abri de vos regards, dans la pénombre, anime des ombres : « Il est infirme, mon amant / C’est un firmament ». Ça fait lumière dans des idées noires, petites loupiottes qui malicieusement clignotent dans des chansons souvent insolites, bizarres, des presque pas chansons qui en prennent cependant l’air et l’allure.

Bizarre, oui, ça l’est. Tant qu’on peut ne pas accrocher à l’art de Missonne, question de fréquence qu’on ne sait ou ne peut toujours moduler. Force est de constater qu’elle a tout de même bien impressionné une grande partie du public. S’il fallait lui trouver une parenté autant que la légitimité de sa programmation à Barjac m’en chante, ce serait manifestement Liz Van Deuq et ses incongruités chantées qui, l’an passé, au même endroit, même case horaire, a fait comme jurisprudence. Missonne lui ressemble un peu. On peut dire d’elle aussi qu’elle s’éloigne du carcan trop étroit d’une certaine esthétique de la chanson qui, il y a peu encore, prévalait à Barjac, mais un grand pan de l’actuelle programmation répond, certes différemment, à ce choix.

Non, avec Missonne, on est dans un monde, comment dire… dans son monde. Où on avance à tâtons, où on tétonne, on s’étonne. D’une voix coutumière, d’une autre étrangère, on se fait tout un monde, des scénarios en veux-tu en voilà. On visualise vaille que vaille des situations, des souvenirs, des émotions. Le flou s’estompe peu à peu à mesure qu’on se familiarise avec la jeune femme, qu’on avance désormais sans canne blanche, dans un fondu au noir intrigant mais finalement confortable. « Tournement, tourne, tourne ma chanson ». Ses gags, parfois éculés, font comme ses vers : jolis calmants effervescents, évanescents, pour calmer ses tourments. Je me dois de dire que je n’ai pas, loin de là, été convaincu par la prestation de Missonne. Mais il y a quelque chose en elle qui rayonne, qui brille, presque vous aveugle. Rien que pour ça, c’est bravo.

 

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Une réponse à Barjac 2017. Missonne, des loupiottes dans le noir

  1. Patrick Engel 11 août 2017 à 14 h 04 min

    Bien vu !

    Répondre

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