Avignon Off 2017. Ce Blues Chocolat qui met en appétit
Quand un titre de spectacle aguiche le festivalier encore affamé ou déjà repu, à 15h45, avec le mot « chocolat » sur fond jaune-Banania… il faut, même sous cette chaleur de plomb, se laisser succomber à la tentation. On se dit « par 37°2 le matin, il va être tout fondu, le chocolat ! » Eh bien, non : en Avignon, toutes les salles sont désormais climatisées. Pas d’excuses bidon pour ne pas rentrer… surtout que, finalement, le spectacle s’avère jazzy, savoureux, croustillant et voluptueux. Un délice pour les épicuriens (et un délice tout court, puisque les spectateurs sont invités à déguster moult confiseries et pralines belges tout au long du spectacle…).
Juliette Gréco l’avait chanté : « Puis viendra le temps mignon / Du poivre et sel et du mironton / Celles-là auront appris / La cuisine / Qui retient les petits maris / Qui s’débinent. »
Marie-Christine Maillard nous apporte la preuve que les vieilles recettes sont toujours d’actualité. En une quinzaine de chansons qu’elle a écrites et composées (avec P. Michaux et Fred), aidée par les rythmes et le chant d’Alain de Campos, son percussionniste virtuose, elle chante sur tous les tempos possibles –jazz, blues, tango, bossa…- un hymne à la gourmandise, à la satisfaction des sens.
Parce que lorsqu’elle parle « cuisine », elle parle aussi « couple »… Alors on comprend que le « J’mange, j’aime ça je mange / J’mange, je suis gourmande / J’mange, je n’y peux rien » ne concerne pas QUE le contenu du frigo… D’ailleurs le conte de Karen Blixen à l’origine du film Le festin de Babette, sujet d’une des chansons, ne mélange-t-il pas, lui aussi, la symbolique religieuse et celle de la chair fraîche : les mets, diablement sophistiqués, ont le goût de toutes les tentations. Ce festin est aussi celui des sens. Au point de « gaver » Alain, qui décide d’aller butiner ailleurs. Il faut dire que le régime tendance sumo de Marie a des effets pervers et des dommages collatéraux.
En conséquence, nous aurons droit à un petit déjeuner au lit, à une ode à la crème fraîche, à la confection d’une mayonnaise Maël-maison, à quelques allusions sur les régimes, à un strip-tease, une rumba-tequila et à la recette du gâteau au chocolat… tout ça dans une bonne humeur communicative. Cuisine et couple… couplets-cuisine, couple et cuisine… L’histoire finit bien : Reviens, Alain ! J’ai les mêmes à la maison !
Blues Chocolat, c’est tous les jours (sauf le 25) à 15h45 au Clash théâtre… Recommandé même aux diabétiques… Le site de Blues Chocolat, c’est ici.
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