Spa 2017. Gérald De Palmas, toujours sur la route
20 juillet 2017, Francofolies de Spa,
L’époque où Gérald De Palmas squattait la tête des meilleures ventes semble révolue. Certes, l’artiste est loin d’être tombé au fond du trou (je connais nombre de ses confrères qui se contenteraient du dixième de son succès), mais reconnaissons qu’aucun tube ne s’est dégagé de ses derniers opus. Oserais-je dire que ce léger désintérêt du grand public l’a libéré artistiquement ? C’est en tout cas l’impression qu’il m’a donnée hier, en comparaison avec les deux autres occasions qui m’avaient déjà été données de l’applaudir.
Il rentre en scène sans falbalas : jean et tee-shirt noir, svelte, souriant, la barbe légère. Notre quasi quinqua vieillit mieux que bien et reste extrêmement séduisant, mesdames (et messieurs aussi, why not ?). Trois musiciens l’entourent : clavier, basse, guitare. Le chanteur s’empare de sa guitare, qu’il ne lâchera plus, et c’est parti.
C’est parti pour un beau voyage d’une heure et quart au pays où les guitares sont reines et qu’on ne croyait arpenté en France que par Daran. Car ce sont bien elles les vedettes incontestables de ce tour de chant, à la fois traditionnel (Johnny Cash à la rescousse !) et moderne par ces percussions électros remplaçant la batterie habituelle. Chaque morceau est étiré au maximum – de cinq à dix minutes par titre – pour le plus grand plaisir des amoureux de la six cordes. C’est rythmé, voire dansant (sa chanson Regarde-moi bien en face, au rythme syncopé, m’a fait penser à Michaël Jackson, c’est dire !), toujours inventif. Le plaisir des musiciens est visible et communicatif. Du show-biz à taille humaine, quoi, comme on l’aime.
Portés par la voix de De Palmas reconnaissable entre toutes, mi cassée-mi rocailleuse, avec ses petites accents nasillards, mêlés aux chansons plus récentes de son très réussi dernier album La beauté du geste, les titres de gloire de l’artiste vont défiler : Tomber, Au bord de l’eau (très jolie version, où la guitare du chanteur est juste soulignée d’un clavier et accompagnée de battements de mains en guise de percussions), Au paradis, Elle habite ici, J’en rêve encore… Autant de morceaux connus de tous qui font mesurer combien la renommée de l’artiste est réelle et justifiée.
En guise d’ultime rappel, c’est bien évidemment son célébrissime Sur la route (1994 déjà !) qui mettra un point final à la prestation. Celle d’un artiste généreux et éminemment sympathique, populaire mais jamais putassier, qui sait se réinventer sans désorienter ses fidèles. Particulièrement idéal en festival. J’en veux encore.
Le site de Gérald de Palmas, c’est ici. Le facebook de Mathilde Fernandez, c’est ici ; celui de Tim Dup, c’est là.
On peut écouter ça aussi de De Palmas, Il faut q’on s’batte :
https://www.youtube.com/watch?v=M3dOFRiFRiQ
Et ça de Mathilde Fernandez, Un sexe plus grand que le ciel, impressionnante Mathilde :
https://www.youtube.com/watch?v=r2Y6DN5XdjY
Quant à Tim Dup, nous le connaissons sur NosEnchanteurs :
http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2016/09/17/tim-dup-vers-les-ourses-polaires/