Les Roches Celtiques 2017 : d’la bière, du celte et d’la musique nom de dieu !
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Ça a beau être l’estivale saison des festivals, celui-ci est particulier qui, à presque 900 bornes de Kemper, en Finistère, nous parle de musiques bretonnes. Et, plus loin encore, de musiques, de chants et de danses celtes. Comme un annuel sommet celte en ce lieu finalement improbable qu’est Saint-Etienne, entre Les Condamines à Saint-Victor-sur-Loire, le centre-ville de la cité ligérienne et la bien-nommée Rochetaillée.
Sans pour autant être les premiers occupants de notre territoire, nos ancêtres les Gaulois étaient tous Celtes. Qu’un festival celtique vive et prospère loin des actuels pays celtes ne doit donc pas surprendre. Ce qui peut par contre surprendre, c’est la pertinence et la richesse de sa programmation. S’il fut un temps où Les Roches Celtiques additionnait une programmation faite de bric et de broc pourvu qu’elle sonne celte, l’actuel directeur artistique, Djamel O’Touil, en connaît bien plus sur la question que tout autre et nous déniche des perles, souvent en totale exclusivité. Il suffit de lire le programme (avec gourmandise, il ne peut en être autrement).
Le néophyte retiendra pour incontestée vedette de ce millésime 2017 le groupe breton Soldat Louis et c’est sans doute vrai. Ce serait passer sous silence la venue des quelques autres pointures. Ainsi Jamie Clarke Perfect qui, comme son nom ne l’indique pas forcément, nous vient d’Allemagne. Jamie Clarke a jadis fait ses armes à Londres dans diverses formations comme Innocence Lost ou les emblématiques Pogues, avec lesquels il a parcouru le monde et partagé ses talents d’auteur et compositeur. Comme sur le dernier album studio Pogue Mahone, avant d’être happé outre-Rhin en composant le Jamie Clarke’s Perfect. Leader, impétueux guitariste et producteur hors pair, outre l’héritage des Pogues, il a su créer son propre style qu’il a baptisé « Folkabilly », un mélange de rock sixties, de country et de irish folk aux essences de folk-punk-rock.
Ainsi les italiens Inisfail (terme qui signifie « L’île de la destinée ») dont rares sont les musiciens d’Irlande et d’ailleurs qui n’ont pas eu écho de ce groupe. Ils ont tellement multiplié les partages et rencontres, chacun par son talent respectif, que peu d’albums ne portent pas une trace d’arrangement ou de solo.
Quant à Soldat Louis, l’histoire a débuté il y a trente ans. Première bordée avec l’universel Du Rhum des Femmes avant de hisser le pavillon noir en 1990 pour voguer autour du monde. Une escale toute particulière à Dublin en 1993 où les plus célèbres navigateurs du moment, Shane Mac Gowan des Pogues, Davy Spillane et la grandiose Sinead O’Connor montent à bord. Au fil des albums, le groupe folk-rock s’inscrit définitivement dans le paysage musical car ce groupe est loin d’être une addition de coups, de tubes mais bien une formation puissante qui poursuit avec talent une tradition bretonne aux senteurs d’iode et de sel marin. Un groupe désormais entré dans le cercle des grands classiques, comme peuvent l’être Tri Yann, Stivell, Katé-Mé, Servat ou Red Cardell.
Au programme :
A Saint-Etienne même
Mardi 27 juin, 20 h 30 à la Cathédrale Saint-Charles : Siobhan Owen ;
Mercredi 28 juin, 18 h 30 : Cisalpipers (déambulation en centre-ville)
A Rochetaillée
Jeudi 29 juin, 18 h 30 : Cisalpipers ; 20 h 30 : Urban Folky Pirates ; 21 h 45 : Tara’s folk ;
Vendredi 30 juin, 18 h 30 : Siobban Owen ; Eglise de Rochetaillé à partir de 19 h 30 : Cisalpipers, Celtic Sailors, Transpher ;
A Saint-Victor-sur-Loire/Les Condamines
Samedi 1er juillet, 10 h : Master-class ; 18 h : Cisalpipers ; 19 h 30 : Keane Delany Quatuor ; 21 h : Soldat Louis ; 23 h 15 : Jamie Clarke’s Perfect ;
Dimanche 2 juillet, 16 h : Cisalpipers ; 17 h : Inisfail ; 18 h 15 : show L’Oub’ of the dance avec Ouberet et l’American Dancin’ School.
A noter que ce festival, organisé par la Ville de Saint-Etienne, est entièrement gratuit (mais pas les bières !). Le site des Roches celtiques, c’est ici.
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