Le Moro de Montmorillon
Sorti d’Opa Tsupa, une espèce de bric-à-brac gypsy-swing burlesque, où il a travaillé son art pendant quinze ans, Nicolas Moro s’est lancé tout seul, à sa manière, avec une guitare en bois, une gestuelle adaptée, une gueule de séducteur qui n’y croit pas, une simplicité d’apparence qui cache un réel talent de musicien et d’auteur.
Il fait ses chansons tout seul, se présente tout seul sur scène et personne ne s’en plaint. On a l’impression, lorsqu’il arrive, que le public va le manger tout cru. S’il joue les fanfarons, personne ne le prend au sérieux et c’est précisément ce qu’il veut. Il nous a bluffés et très vite on rentre dans son jeu. Le faux looser est un vrai pro. Il n’a pas la voix d’Otis Redding, il n’a pas le son de Led Zeppelin, mais il a bien plus que le Montmorillon swing. On a l’impression qu’il s’est nourri de rock, de zouk, de salsa, de musette, de tout ce qui peut agiter les pieds et le reste. C’est étonnant comme une simple guitare peut créer une telle fête. Il faut croire qu’elle est en bonnes mains.
Ne vous fiez pas à son style de chanteur pour feux de camp ou pour soirées entre copains. Cette apparente décontraction n’est là que pour mieux vous étonner lorsque vous écoutez ses chansons. Le verbe est précis, vif, direct, avec une touche de poésie. On pense davantage à Boris Vian qu’à Mallarmé, et c’est tant mieux. Il puise ses chansons dans des tranches de vies qui sentent le vécu. L’anti-héro de BD qui s’y exprime est-il compatible avec le chanteur exigeant et talentueux qui les met en scène ? Oui, sans doute, puisque ça marche.
Parti de Montmorillon pour tourner avec Opa Tsuma dans les plus grands festivals en France et ailleurs, il repart en solo, dans la proximité de ces petites salles qui résistent, là où l’on peut échanger les regards, où la connivence et la complicité savent dégager l’essentiel de la chanson.
Moro, Le Montmorillon swing, ep autoproduit 2016. Le site de Nicolas Moro, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Son contact, c’est là.
Un très bel article pour un très bel artiste!
« C’est étonnant comme une simple guitare peut créer une telle fête. Il faut croire qu’elle est entre bonnes mains … »
Bien dit Michel!
Ça swingue dur, et j’aime çà !
Merci.