Valérie Ambroise décédée, tristesse chez Brassens
Impasse Florimont, Valérie Ambroise avec, derrière lui, Gibraltar, en partie masqué par la guitare (photo DR)
Si encore les gazettes se fendaient d’un entrefilet, trois quatre lignes pour simplement nous informer de son décès. Mais c’est dans un grand silence que Valérie Ambroise disparaît. Alors, parlons-en. Ambroise ? Seuls les fins amateurs de Brassens savent qui est cette dame, dont pourtant la carrière ne peut uniquement se résumer à l’excellente et intransigeante repreneuse qu’elle fut du chanteur à la pipe, non en en faisant sa propriété, mais… C’est par Brassens qu’adolescente elle se découvre vocation pour la chanson. Elle débute comme interprète en 1961 Chez le marquis, un des nombreux cabarets de la Rive-Gauche qu’elle écume ensuite. Luc Bérimont la programme dans ses émissions radiophoniques, notamment La fine fleur de la Chanson française.
Valérie Ambroise surprend d’abord par sa voix, basse et chaude, profonde et chaleureuse, un de ces timbres qu’on ne risque pas d’oublier. La chanteuse Mireille dira d’elle qu’elle est « comme un violoncelle qui monte et qui descend ». L’atout est appréciable qui sonde plus encore l’émotion.
Il faut attendre son quatrième album, en 1987, pour qu’enfin elle enregistre Brassens, avec la complicité de Pierre Nicolas, son célèbre contrebassiste (deux de ses premiers 33 tours de Valérie Ambroise sont des textes de Maurice Bourdet qu’elle a mis en musique ; un autre, Places publiques, célébrant les poètes canailles et bourlingueurs que sont Mac Orlan, Carco, Bruant et Rictus). Pierre Nicolas, dit d’elle : « Des chansons ont traversé les siècles… Elles sont encore vivantes. Qui les a chantées ou écrites ? On s’en fout. Elles vivent. C’est ce qu’il faut réaliser avec les chanson du « Vieux », et c’est pour cela que j’ai repris ma contrebasse: j’ai voulu donner à Valérie le plus possible de ce que j’avais reçu et vécu durant vingt-neuf ans avec Brassens. Tu dois continuer à les chanter, accroche-toi, c’est à toi désormais de témoigner et de donner ce que je t’ai donné. » Elle-même dira de Pierre Nicolas : « D’abord, il y a des séries de barrés qui sont plutôt acrobatiques ! Essayez sur Les funérailles d’antan ou la Supplique, c’est infernal ! J’ai eu la chance de travailler d’abord avec Pierre Nicolas, qui m’a beaucoup aidée à devenir plus exigeante. Il ne me passait rien ! Il me faisait recommencer je ne sais combien de fois. »
C’est par monts et par vaux qu’elle chante Brassens et le fait voyager partout dans le monde, en tous lieux, devant toutes sortes de publics. A la mort de Pierre Nicolas, c’est Pierre Mortarelli qui lui succède et reprend sa contrebasse. Puis c’est accompagnée d’Olivier Moret (contrebasse) et de Francis Jauvain (accordéon) qu’elle poursuit… Elle fêta ses quarante ans de chanson en 2001.
Valérie Ambroise fut d’une fidélité absolue au vieux. A la virgule près. Avec cependant une notable exception. Si elle chanta Une jolie fleur, jamais elle ne put – c’était trop pour elle – reprendre le couplet où Brassens dit que « pour l’amour on ne demande pas / aux filles d’avoir inventé la poudre » : elle n’était pas d’accord.
Aujourd’hui, bien d’autres et innombrables artistes peuvent s’enorgueillir d’avoir repris Brassens, d’en avoir même gravé de nouveaux et nombreux disques. Souvent avec pertinence, avec talent. Parmi eux, Valérie Ambroise se taille la part d’une lionne, inégalable, magistrale. Il serait bien qu’elle reste, un peu, un peu plus même, dans nos mémoires.
Bel hommage au talent et à la personnalité de Valérie, merci M. Kemper !
Merci pour cet homage, vous deviez bien la connaitre, votre article me touche ennormement, elle nous manquera, sa générosité, son amour de l’autre, de ‘art bref de la vie, elle est partie sereine entouré de son petit fils Jordan et moi son fils, a ceux qui l’on connu, ou entendu chanter, notre famille vous embrasse tendrement, Philippe.
On pense à vous, Philippe, ainsi qu’à Jordan.Et on vous embrasse affectueusement. Annie et Joël
Que de souvenirs avec toi Valérie..
Avec ta guitare devant la cheminée où il n’y avait jamais assez de bûches pour tous les feux de l’Amitié..
Dans ta maison de plein soleil..
Comme tu nous manques déjà..
Mais j’en connais quelques uns qui t’attendent là haut avec impatience..
Je pense que Claudine Buffet a tout dit…
R.I.P. amie Valérie…
Valérie Ambroise nous quitte aussi ! Que de souvenirs en Essonne avec elle ! Brassens bien sûr, mais son beau, son très beau spectacle Place publique
Merci Valérie pour ces moments autour de ta table dans ta belle maison avec André ! Pensée…
Philippe,
Lucette mon épouse et moi garderons toujours un merveilleux souvenir d’elle comme chanteuse et extraordinaire interprète de Brassens. Nous n’oublierons jamais non plus cette journée et ce repas auquel d’ailleurs tu étais présent. Nous nous étions perdus de vue depuis quelques temps mais son image était restée intacte dans nos cœurs et nos mémoires.
Jacques Munoz avec qui elle a quelques fois chanté se joint à nous pour te présenter nos plus sincères condoléances.
Cordialement à toi et toute ta famille.
Beaucoup de tristesse. J’avais eu plusieurs fois l’occasion de la voir et de l’entendre, dans la Drôme et ailleurs. Je me souviens de la gourmandise avec laquelle elle expliquait le nombre d’accords de Brassens pour telle ou telle chanson, ou encore, dans « l’orage » comment l’auteur avait fait rimer « huis » avec « costume de nuit ». Merci Madame
Une grande dame, généreuse, au coeur immense et quel talent !
Je ne connaissais pas Valérie Ambroise mais je connaissais si bien
Georges Brassens et son répertoire. Elle est venue à Aoste en
Italie pour un hommage à Brassens, je crois quinze ans après son décès, j’étais curieuse, et je dois l’avouer un peu sur mes gardes, elle a commencé à chanter et j’ai ressenti une émotion inoubliable, ma soeur près de moi m’a dit « je pleure déjà »‘c’était incroyable bien sûr ce n’était notre Brassens mais on le retrouvait quand même, ce fut une soirée magnifique. Un chanteur italien était venu également chanter Georges Brassens en Italien en 2e partie, et je me rappelle quand il a demandé à Valérie Ambroise de le rejoindre pour chanter avec lui, à son entrée il y a eu un « haa… » de joie de la salle, qui pourtant n’était pas très familiarisée avec ce répertoire. Elle nous a parlé du « vieux », c’était superbe. Son décès m’attriste, dommage pour ceux qui ne l’ont pas connue et c’est vrai, on n’a pas assez parlé de cette grande artiste.
Merci pour ce bel hommage. J’ai eu la chance d’entendre Valérie Ambroise au début des années 90, au Chambon-Feugerolles, et j’en garde un formidable souvenir. Juste une petite remarque amicale. À moins que j’ai mal compris, « On ne demande pas aux filles d’avoir inventé la poudre » n’est pas un extrait de « P. de toi » mais d’ »Une jolie fleur ». Un tout petit détail qui n’ôte rien à cet article nécessaire en un temps où les homophoberies navrantes d’Hanouna défraient la chronique et où l’on passe sous silence la disparition d’artistes telles que Valérie Ambroise. J’aime particulièrement sa version des « Châteaux de sable » sur une musique de Gérard Bourgeois, plus belle, à mon sens (une fois n’est pas coutume) que celle de Jean Bertola.
Oups ! vous avez tout à fait raison, Pierre. Je me suis gourré. Selon la formule « nos lecteurs auront corrigé d’eux-mêmes ». C’est le cas.
Je pense pouvoir dire à Pierre Thévenin que la musique est sûrement de Brassens sur cette chanson posthume. C’est du moins ce qu’en dit la « bible » originale Poèmes & Chansons (celle des Éditions 57 créée par Brassens et Gibraltar) qui nous l’indique.
Cordialement.
Oui, une page se tourne.
La famille Arslanian perd ses derniers liens avec l’Arménie dont Valérie et Jeannine nous parlaient avec tant d’amour et de nostalgie.
Que de bons moments passés auprès de nos chères amies Jeannine et Monique
J’espère qu’elles se sont enfin retrouvés au paradis, elles se manquaient tant
Que de bons souvenirs avec l’ARAVA (Angerviliers 91) et ces spectacles qui se succédaient ou nous avions tant de rencontres avec des artistes (Mimi Mati,Pierre Nicolas, Gustave Parking Pasqualito, et beaucoup, beaucoup d’autres ) moments de convivialité, montage des chapiteaux,le beuf le dernier soir avec tous les bénévoles.
Sans oublier les spectacles de Valérie chantant Brassens accompagnee de Pierre Nicolas ou marticle livré
Quel régal
Une voix quelques instruments. …..
Tu nous manques déjà
A bientôt la haut
Je « débarque » bien après tout le monde et je le regrette tellement! J’ai découvert Valérie Ambroise très tardivement, puisque seulement en 2017… C’est au hasard de mes recherches, dans un vide-grenier, que j’ai trouvé l’un de ses 2 disques 33T. Je ne connaissais absolument pas son nom, mais j’eus assez de curiosité pour l’acheter et, après l’avoir attentivement écouté, je suis tombé sous le charme! C’était donc l’année de sa disparition dont je n’ai eu l’information que deux ans plus tard! Pour moi qui était décidé à tout faire pour la rencontrer, le désappointement fut grand! J’eus même de la peine, car j’étais sûr d’avoir « raté » quelqu’un de rare et de passionnant. Heureusement Youtube est là, avec quelques documents vidéos et audios
Valérie Ambroise avais dans le cœur la générosité des ses interprétations. J’ai proposé a des amis de venir écouter Valérie Ambroise a Vanves où l’avait invité Jean-Louis Beydon. Mon ami Robert était enchanté, mais sa femme est venue juste pour l’accompagner. Car elle n’était pas vraiment fan comme son mari et moi de Brassens. Quelle ne fut pas ma surprise lors d’un repas chez eux ou Robert prenait sa guitare pour me laisser chanter des chansons de Georges, quand Nathalie s’est positionnée derrière lui pour m’accompagner a chanter. _ « Mais je croyais que tu n’aimait pas Brassens lui dis-je »_ »Oui répondit-elle mais depuis que j’ai écouté Valérie Ambroise j’ai changé d’avis ». Je n’ai pas manqué de raconter l’anecdote la dernière fois que je l’ai vue se produire a Paris. Elle m’a dit chaleureusement. « Ca me fait plaisir que tu me dises ca »
BONSOIR.
JE ME PERMET DE VOUS LAISSER UN COMMENTAIRE CAR JE SUIS DEPUIS TOUJOURS UN TRES GRAND FAN DE MR BRASSENS ET POUR CAUSE.J AI ETE BERCER DEPUIS MON ENFANCE A L MAISON DE MES GRAND PARENT A VILLEJUIF DANS LE 94 PAR VALERIE ANBROISE FAISANT PARTIS DE NOTRE FAMILLE.J AIS DE NOUBREUSE PHOTOS QUE JE VIENS DE RECUPERER SUITE AU DECE DE MON PERE JEAN PIERRE COMTET PARTIS LE 26 DECEMBRE 2020. DES PHOTOS DE MOI PETIT SUR LES GENOUX DE VALERIE ET C A TOI PHILIPPE QUE J AIMERAIS M ADESSER ET RETROUVER. JE VIENS DE VOIR QUE TU AS LAISSER UN COMMENTAIRE SUITE AU DECE DE TA MAMAN QUE JE VIENS D APPRENDRE CE SOIR. »MON DIEUX QUEL TRISTESSE »JE PENSAIS POUVOIR LUI PARLER.JE SUIS TRES TRISTE.CA FAIS TRES LONGTEMPS QUE NOUS NE NOUS SOMMES PAS VUE.J AIS DES PHOTOS DE TOI ET MOI PHILIPPE AU JARDIN D ACCLIMATATION FAISANT DES BULLES JE DEVAIS AVOIR 5 ANS ET TOI SUREMENT 10 OU 11 ANS.PEUT ETRE T EN SOUVIENS TU?ALORS NE SACHANT COMMENT FAIRE POUR TE RETROUVER.JE LAISSE UN COMMENTAIRE EN ESPERANT QUE PAR LE BIAI DE CE SITE ET UNE REPONSE DE TA PART NOUS POURONS NOUS RETROUVER.BIEN AMICALENT
MR CHRISTOPHE COMTET
Très heureuse de trouver cette page vibrante d’hommages et témoignages.
La délicieuse chanson « Portrait autocritique » (paroles Maurice Bourdet) passera bientôt sur notre radio locale (émission en cours de préparation), je me réjouis de la diffuser et de présenter Valérie Ambroise à cette occasion.
J’ai intimement connu Valérie dans les VVF que j’ai dirigé au Pradet et à Giens dans le Var. Ceci entre 1978 et 1990. Ele était accompagnée par André Marié et leur spectacle était très apprécié surtout par les retraités.
Sur la fin des années 80 elle chanta Georges Brassens accompagnée par Pierre Nicolas, contrebassiste pendant près de 30 ans du « vieux » comme il le surnommait.
A plusieurs reprises elle nous invita chez elle à Angervilliers en région parisienne, lors de sa soirée organisée avec de nombreux artistes connus ou inconnus.
Elle nous a aussi emmené dans les cabarets parisiens où elle avait chanté, notamment à » Nos ancêtres les gaulois » où, au bout d’un moment elle s’est emparée d’une guitare et s’est mise à chanter son répertoire ! Quelle soirée !Quel souvenir !
Et puis je suis parti en Guadeloupe en 1990 comme directeur pour ré ouvrir l’hotel Fort Royal, à Deshaies. Et elle est venue, logée chez moi, avec André et Philippe. Elle en a profité pour faire une soirée chansons, est passée pour une interview sur Radio Guadeloupe et ce fut encore une grande soirée à laquelle a participé un chanteur de Brassens en créole :Sam Alpha.
Puis ensuite nous nous sommes perdus de vue et c’est bien dommage.
Mais que de très très bon souvenirs !
Merci Valérie et merci de nous avoir fait connaître Pierre Nicolas.
Merci aussi à André et sans oublier aussi l’espiegle Philippe encore adolescent à cette époque .
Bonjour, j’anime sur une radio locale une émission autour de la chanson française et je n’arrive pas à trouver à quel âge est décédée Valérie AMBROISE ! Quelqu’un peut-il m’aider ? D’avance merci.
Nous n’avions pas à cette réponse au moment de sa disparition. http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2017/05/10/valerie-ambroise-decedee-tristesse-chez-brassens/