Vaison-la-Romaine 2017. L’héritage Brel

Bruno Brel à Vaison-la-Romaine (photos Jean-Luc Dieu)

24 avril 2017, festival Georges-Brassens de Vaison-la-Romaine,

L’héritage et la descendance, tel est le titre de ce spectacle de Bruno Brel, que NosEnchanteurs a déjà chroniqué. Et ça colle parfaitement à ce qui se passe sur scène. Bruno, le neveu, arrive sur l’énergie des premiers accords d’Amsterdam et il chante avec une pile energizer dans le corps. Bruxelles, Madeleine, Les vieux, Chanter, Hé m’man… l’émotion est au rendez-vous… Car, en effet, c’est un peu l’âme de Grand Jacques que l’on retrouve ici. Si certains gestes sont les mêmes, cela ne sonne jamais faux. Pourquoi ? Peut-être parce c’est là, effectivement, une question d’héritage.

Héritage et transmission aussi que ce livre « Brel » dans la collection « A la plume et au pinceau », écrit par Bruno Brel, dessiné par Jean-Marc Héran (photo ci-dessus), que les deux auteurs ont dédicacé à ce festival Brassens (dans la même collection : un Brassens justement, ainsi qu’un Renaud et un Hallyday). Le Brel par Brel est particulier, avec de vrais morceaux d’émotion, des souvenirs intimes, des qu’on ne connaissait pas avant que Bruno ose les coucher sur le papier. Jean-Marc Héran était à Vaison-la-Romaine pour dédicacer avec l’ami Bruno ce livre (et les autres) et pousser la chansonnette. Notons que ces ouvrages, indisponibles depuis quelques mois dans le commerce, vont ressortir, chez un autre et nouvel éditeur : le Brassens et le Renaud en ce mois de mai 2017, le Hallyday à l’automne 2017 et le Brel au printemps 2018. Auxquels s’adjoindront deux nouveautés : un Barbara à l’automne 2017 et un Souchon au printemps 2018. Avant bien d’autres et passionnantes productions.
MK

« Ils ont au fond de leurs yeux un peu du ciel de chez eux / Ils ont encore dans leur mains un peu de terre de leur coin… » Bruno Brel chante aussi ses propres chansons. Certaines, comme Les émigrants ou La rivière Bambou, ont déjà quelques paires d’années au compteur, mais leur actualité est toujours aussi brûlante, aussi prégnante. Très belles poésies, ainsi cette chanson où l’enfant Bruno se souvient de la main douce et confiante de sa mère, La seule femme que j’aimais, qui l’amenait à sa première école, qui l’amenait à la première séparation avec l’amour total… Oui, il y a une histoire de descendance. On est collé aux gestes, aux paroles de cet autre Brel. Qui offre ce qu’il a sans calculer. Et nous reprend, d’une magistrale interprétation, le Fils de…, histoire familiale.

L’idée me vient : Jacques Brel pourrait-il réussir dans le contexte actuel de la chanson ? Rien n’est moins sûr. Tant d’autres Brel, d’autres talents, sont délibérément ignorés, mis à l’écart des projecteurs… Comme Bruno Brel, qui, par les chansons de son tonton et pour tous ceux qui n’ont pas pu voir Jacques, nous fait vivre l’héritage. Et, par les siennes, cette descendance qui nous offre bien d’autres textes qui ne déparent pas de l’illustre patronyme.

J’aurais peut-être aimé voir quelques chansons comme Orly ou La ville s’endormait, des chansons que Jacques n’a pas fait vivre sur scène. En tout cas, l’air a vibré ce soir entre un chanteur et son public à Vaison-la-Romaine ! Même après car, en échangeant avec Bruno, on a confirmation que c’est un homme bon, qui est lui-même tendre et généreux et partage autant qu’il voyage : « Ils ont au fond de leur cœur, des accents venus d’ailleurs ».

Le site de Bruno Brel, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est ici.