Printival 2017. Flow, le luxe de tout donner

Flow (photo André Hébrard)

13 avril 2017, Printival Boby Lapointe, Théâtre de Pézenas,

Flow est là, sur scène, avec son guitariste, toute simple. Elle nous parle des enfants, des propos qu’elle récolte auprès d’eux quand elle leur demande « C’est quoi le plus important dans la vie ? »

L’amour, le manger, le boire, et c’est parti avec sa voix grave, arrachée à la Terre, qui entonne sa détresse et celle de ses habitants : « On a plus que la peau à se mettre sur les os ». Flow ne se cache pas. Dans la nudité du verbe, elle lance : « On ne naît pas monstre, on le devient ».

La danse continue. L’indignation de la chanteuse est là, palpable, énorme, jamais pesante. Cet être déchiré de la rue porte la voix des quartiers de « pauvres » avec Comme c’est dur l’intégration. Et ce personnage qui veut qu’on l’appelle Alexandre plutôt que Mohamed !

Elle écrit ses chansons avec des pierres de bitume, salue Piaf, et c’est comme orage qui gronde dans ses paroles. Une pluie de mots, d’histoires bien concrètes, qui dénoncent, décrivent, dessinent. Avec les contrechants du guitariste qui mettent magnifiquement les textes en valeur, donnent une dimension puissante, qui prend aux tripes.

Elle n’a rien à perdre, Flo : c’est peut-être déjà fait. Alors son luxe à elle, c’est de tout donner : elle aime ça. Nous aussi. Seul bémol : dans des attitudes corporelles un peu bréliennes, on regrette que certains textes manquent de hauteur.

« Quelle heure il est  ? 40 ans ! ». Avec des sons de rochers qui claquent, griffent sans jamais nous faire mal, juste pour nous réveiller de cet amour grandiose, de cette vie qui est en elle.

Elle ne manque pas d’esprit et on comprend bien que son univers de punk, c’est la rue, la vérité du petit peuple. Et les enfants qui sont le fil rouge de son engagement.

Le site de Flow, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.