Printival 2017. Tony Melvil, sorti de sa boîte de Pandore
12 Avril 2017, Printival Boby Lapointe, Théâtre de Pezenas,
Ce fut excellent ! Parions que Tony Melvil sera un des meilleurs moments de ce festival.
Il entre sur scène et directement joue avec le silence. Accompagné de ses deux musiciens, dans la pénombre, on attend et, dans l’air, flotte déjà le sentiment d’une présence bien particulière… Suspense !
Avec son batteur Maxence Doussot jouant continuellement debout et son guitariste, taciturne et intérieur, Romain Delebarre, ils embrayent l’histoire d’un Wagon a bestiaux puis d’un Sourire, avec un chien et une vieille, le clébard mange l’aïeule, le tout enrobé d’un humour caustique.
Tony Melvil prend sa guitare et visite son ami le vide silencieux, s’y pose et nous fait tomber dans 3m2, La prison, où il donne corps au personnage, la musique transcende le texte, sur la phrase « je tiendrai pas ». S’élève alors le son de son violon qu’il vient de troquer contre la guitare, et c’est comme un cri déchirant l’espace, un cri de détresse, c’est fort, poignant.
Il nous balance Donald Trump en pleine figure, avec un peu d’acide, pour introduire Le tango des armes à feu : le guitariste se met à hurler sur le refrain de manière bien ordonné et en cadence. Tout ça prend un relief délirant et on bascule dans le loufoque, avec le batteur qui entonne Mon mec à moi de Patricia Kaas et son acolyte de musicien qui se met à faire de la percussion sur un pupitre à barreaux en forme de prison. Là on est tout proche de l’asile psychiatrique au goût du génial. Surtout que ça continue, on se dit.
La musique prend des accents rock bien marqués sur certains passages comme Mourez les vieux, Tony devient alors une sorte de diable pris par une transe métaphysique. Puis bascule sur des accents baudelairiens en demi-teintes dans Sans langues, sans visages sur des mots comme « bien avant que le vent ne m’emmène… » accompagné par Maxence qui percussionne avec un sac en plastique. L’émotion devient palpable, on pourrait s’en découper quelques morceaux dans l’air ambiant.
Tony introduit dans son show des personnages de son quotidien, coiffeuse ou boulangère, pour traiter à sa manière de sujets politiques ou sociétaux. Il nous garde rivé au monde bien concret et actuel sans jamais rien nous imposer de ses idées ! Et nous fait, en rappel, une chanson de Thibault Defever, Presque Oui, celui qui l’a pris sous son aile au début de sa carrière et dont il se détache pour prendre son envol.
Ce Tony Melvil est un petit bijou sorti de sa boite de Pandore.
Le site de Tony Melvil, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Le site de Kosh, c’est ici.
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