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Tony Melvil : il n’s’ra jamais vieux

Tony Melvil (photo Nicolas Blanchard)

Tony Melvil sur la scène de Venelles (photos Nicolas Blanchard)

7 janvier 2017, MJC de Venelles,

 

Inclassable, Tony l’est, Melvil le dit. Pince-sans-rire, avec ses intermèdes à l’humour absurde baptisés Chroniques d’un chanteur désarmé. Comme ce dialogue improbable entre un Donald Trump vendeur d’avions de chasse et un petit chanteur à fléchette. Qui annonce un très bruyant et réaliste Tango des armes à feu. « Pour qu’on ait le droit d’avoir une arme à feu » Provocateur, lucide, innocent, enfant nostalgique de ses rêves. Et sacré musicien. Le violon à quatre ans, le conservatoire à huit. La guitare. On ne perd pas. Et ne sont pas en reste ses acolytes, Maxence Doussot aux percussions, secouées, frottées, battues, toms et tambours plus que cymbales, veste étriquée, pantalon vert, mix entre Boby Lapointe et Barcella. Et Delbi (Romain Delebarre) « à la guitare en fer » (dobro), au sampleur et percussions légères. Comme tous les clowns, ce sont des musiciens aguerris, funambules des portées, rockeurs flotteurs des occasions perdues.

QUAND JE SERAI PETIT Comme Tony a décidé de garder son âme d’enfant jusqu’au bout, il a conçu avec Usmar, qui manipule à merveille les claviers, boîtes à rythmes et machines électroniques, un spectacle pour jeune public (de 7 à 77 ans) Quand je serai petit, qui peut faire grincer quelques dents de lait et donner à réfléchir à des parents trop pressés. Il tourne dans toute la France (prochain spectacle au Tréport le 2 février) et a fait l’objet d’un CD (L’Autre distribution) réalisé et mixé par Delbi avec livret joliment illustré par Marieke Offroy. Des enfants de CM1 ont co-écrit Les mots ; qu'ils concluent par « Qu’est ce qu’on serait sans les mots ? / On serait des animals ». D’autres jouent les chœurs. C’est frais, charmant, intelligent. Des questionnements sur l’avenir où l’on sort des clichés pour envisager les métiers les plus gratifiants comme les plus insolites, « Mais ce qui est sûr c’est que j’serai pas / Un pirate, un mercenaire en col blanc », où l’on évoque le temps qui « roule en marche arrière. Un Annabelle Œil très Lapointe toujours. Des souvenirs, un Mange ta soupe contestataire qui convoque le Fais pas ci, fais pas ça de Dutronc, des rêves d’Aventure magique où se croisent cent contes et films, où se mêlent joies et peurs.  Des regrets d’adulte prêt à un nouveau départ, un nouvel amour. Le pire n’est pas caché, l’abandon, l’inceste « J’aurais dû le dire / il n’y a rien de pire / Que garder ça pour soi ». Le souci actuel de chacun d’entre nous « Quand je serai Président ». Comme Tony on a tous envie de répéter « J’ai toujours voulu vivre en grand ». La musique achève de nous convaincre, riche en instruments acoustiques, électroniques et insolites. Enfin un spectacle pour enfants où les grands ne doivent pas s’ennuyer.

QUAND JE SERAI PETIT
Comme Tony a décidé de garder son âme d’enfant jusqu’au bout, il a conçu avec Usmar, qui manipule à merveille les claviers, boîtes à rythmes et machines électroniques, un spectacle pour jeune public (de 7 à 77 ans) Quand je serai petit, qui peut faire grincer quelques dents de lait et donner à réfléchir à des parents trop pressés. Il tourne dans toute la France (prochain spectacle au Tréport le 2 février) et a fait l’objet d’un CD (L’Autre distribution) réalisé et mixé par Delbi avec livret joliment illustré par Marieke Offroy.
Des enfants de CM1 ont co-écrit Les mots ; qu’ils concluent par « Qu’est ce qu’on serait sans les mots ? / On serait des animals ». D’autres jouent les chœurs. C’est frais, charmant, intelligent. Des questionnements sur l’avenir où l’on sort des clichés pour envisager les métiers les plus gratifiants comme les plus insolites, « Mais ce qui est sûr c’est que j’serai pas / Un pirate, un mercenaire en col blanc », où l’on évoque le temps qui « roule en marche arrière ». Un Annabelle Œil très Lapointe toujours. Des souvenirs, un Mange ta soupe contestataire qui convoque le Fais pas ci, fais pas ça de Dutronc, des rêves d’Aventure magique où se croisent cent contes et films, où se mêlent joies et peurs. Des regrets d’adulte prêt à un nouveau départ, un nouvel amour. Le pire n’est pas caché, l’abandon, l’inceste « J’aurais dû le dire / il n’y a rien de pire / Que garder ça pour soi ». Le souci actuel de chacun d’entre nous « Quand je serai Président ». Comme Tony on a tous envie de répéter « J’ai toujours voulu vivre en grand ». La musique achève de nous convaincre, riche en instruments acoustiques, électroniques et insolites. Enfin un spectacle pour enfants où les grands ne doivent pas s’ennuyer.

Donc, Tony n’est pas là pour nous faire plaisir mais pour se poser des questions sur le monde et sur lui en particulier : « Qu’est ce que j’fous sur cette île, putain j’ai l’air con ». De plus, depuis que des spectateurs à cheveux blancs ont émis des doutes sur son humour, il a décidé leur mort par tous les moyens : en début de concert une horrible histoire de chien qui dévore les vieilles. Puis par Mourez, les vieux, en dansant sur une musique dissonante, avec critique du vieux chanteur qui s’accroche : « Elle est de trop cette tournée ». Heureusement, les anciens ne sont pas rancuniers, ça ne prend pas et on sait bien qu’il n’a pour eux qu’une tendresse légèrement désabusée. Comme la plupart de ceux de sa génération (35 ans), il a du mal à convaincre les jeunes habitués à l’électro-dance de s’intéresser à sa musique étiquetée « chanson ». Alors, pour les séduire, il se lance dans un « Nia nia nia » en Sol La Do Ré Mi Fa Si bémol…

S’il faut des références, il y a du Boby Lapointe dans ces jeux (« Je t’humilie Emilie, et tu t’enfuis Emilie… »), du Nicolas Jules (« Tu es jolie Emilie, comme un radis Emilie, un clafoutis, Emilie, un enterrement »). Du Boule aussi (« On m’a dit ça ira mieux lundi »). Et du Gainsbourg.

Tournant en rond sur le carrousel de son enfance en désespérant d’attraper le Pompon (texte Thibaud Defever), enfermé dans un Wagon à bestiaux, ou dans une cellule de 3m2 : « Ma mère qui m’aime. Je tiendrai pas ». Glacés, on n’a plus envie de rire. Si le violon joue la sarabande, c’est pour mieux découvrir d’horribles secrets cachés dans les Miroirs à l’envers de nos maisons ; si la guitare gently weeps sur les percussions entêtantes, c’est qu’il convient de se taire Sans langue, sans visage sur des « silences, poisons issus des soupentes, des cloisons », avec final décoiffant au violon électrique.

MELVIL Tony Debi guitaresDe Tentative d’évasion en Cavale, Tony a fini par émerger en Plein jour, et ce sont les titres de ces trois premiers EP qu’il nous présente ici, dans une version dopée à la vitamine musicale, folie tantôt tendre (ah ce « Bien avant, j’aurais dû te le dire », arpèges, percussions frottées et boucle planante finale), tantôt féroce. Pour nous récompenser de notre attention, de notre participation, de notre patience (il lui sera beaucoup pardonné pour son aveu « J’aurais pu être meilleur »), il nous fera distribuer par Maxence un baume passé sur nos visages avec douceur tel le Saint-Chrême ! On réécoute cette douce profession de foi « J’ai cru en mon courage, j’ai bien tenté de changer mon monde, mais la dette est trop immonde, après tout chacun sa cage /  File le temps, les rêves, les rires d’enfant, la relève, et maintenant qu’a sonné l’heure, pas le temps pour cette fleur… » On attend avec impatience l’album promis pour début 2018 !

 

Le site de Tony Melvil, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. Prochains concerts les 12 et 13 janvier 2017 au Bijou à Toulouse.

« Sans langue sans visage », 2010 en concert Image de prévisualisation YouTube

« J’aurais pu être meilleur », 2016, clip  Image de prévisualisation YouTube 

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