Les Nouvel sont bonnes !
« Tu m’croiras ou non : deux mètres de Floflo sur un album, c’est osé, mais ça rentre ! Osé, parce Florent Nouvel, c’est un sourire lancé au monde comme un défi. Un parti pris selon lequel la vie est plus légère en riant, et plus douce en chantant. C’est ça, le Nouvel album. Quand ça bloque dans la vie, quand ça coince quelque part, Florent cherche une porte, une cabriole, un autre point de vue. Et ça repart. Florent a l’art du sourire et de te faire retrouver le tien. L’art de la tendresse aussi, de regarder le monde en face mais avec optimisme. » Nous n’avons pas l’habitude à NosEnchanteurs – ça se sait et s’apprécie – de copier-coller les bios et prières d’insérer jointes aux disques. Mais là, c’est de Nouvel, du pur autoportrait de Florent Nouvel. A la différence notable qu’il ne mesure qu’1,99 mètre et ne tutoie donc pas tant que ça les nuages. Mais, c’est vrai, on le reconnaît dans la foule. Même par le bas, cause à ses pompes jaune. Tant que sur la pochette, sur la galette aussi, on ne voit que ça.
Qu’y a-t-il de nouveau dans le Nouvel tout neuf ? « Un pied de nez à ton cerveau quand il pense trop en oubliant de sentir, un pied de nez à tes maladresses quand tu fais du ridicule un atout ». Ça et d’autres préoccupations qui, parfois, font le buzz à la radio et du foin sur les réseaux. Comme J’suis amoureux d’Cécile de France où l’éloge à la bicyclette partagée qu’est La vélib’ération (jadis une première version de ce titre nous avait révélé la grandeur d’âme et le souci communautaire de Florent Nouvel). Car Nouvel est coutumier de tels faits d’arme qui, indépendamment de sa taille, le font sortir du lot. Son Petit homme public (la chanson originale en début puis la suite en fin de quinquennat) sur Sarkozy ou son Quitter Facebook ? ont nourri pas mal de conversations et pas que sur les réseaux sociaux. Et ce presque géant de la chanson s’amuse à glisser dans ses paroles des noms (Florence Aubenas…), des codes qui souvent font mouche. Citer Patrick Cohen au hasard (?) d’un vers, n’est-ce pas espérer être un de ses invités aux infos du matin sur Inter comme à celles du soir sur La Cinq ? Un peu comme Delerm qui parsème ses chansons de noms, et pas n’importe lesquels. Si l’un est Fanny Ardant, l’autre est Cécile de France…
Nouvel est un tendre Gulliver au regard presque cinématographique. Caméra fluide et nostalgique pour La dame d’Amsterdam : « Seuls ces quelques mots / Flottent sur les canaux / De la ville d’Amsterdam / Seuls ces quelques signes / Sous la courbure des lignes / De cette grande dame ». Son stylo est souvent vidéo, mais quand il parle de lui c’est selfie avec le nez peint en rouge. Tout fait aventure dans sa vie : c’est même musique western quand, contraint, il va à la piscine, bassin souillé de pipi d’écoliers. Plus joyeuse est La chanson du coton-tige qui facilement se glisse dans nos oreilles. Ou celle dédiée à Alphonse, son alter-ego hamster. Moins facile est d’aborder l’amour version séparation : lui le fait avec retenue et grâce, comme dans un film qui finit presque bien, même si c’est la boule au coeur. C’est rien que de l’humain, qui se débrouille avec la vie, s’en accommode comme il peut. Souvent avec autodérision, sa signature.
Au Nouvel an, achetez le Florent, il vous fera bon usage tout le long de l’année.
Florent Nouvel, Le Nouvel album, autoproduit/L’Autre distribution 2017. La page facebook de Florent Nouvel, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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