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Chor’Hommes, marins en terres intérieures

15419468_1182133855206570_1623753483_oFaire entrer la mer dans les Ardennes. A bien à réfléchir, l’idée n’est pas si saugrenue. Y’en a bien qui font entrer des bateaux dans des bouteilles. Et d’autres – je veux pas cafter mais – qui aimeraient assécher des zones humides et condamner un paquet d’espèces animales pour faire entrer des très gros z’avions à Notre-Dame-des-Landes. Donc, pour rester dans le loufoque, la mer en Ardennes… De deux choses l’une : ou vous construisez un gros canal genre Suez ou Panama et dépensez plein de sous. Ou vous créez une chorale de chansons de marins. Qui, pour le coup, le seront d’eau douce. Ce fut le choix de Chor’Hommes – ils sont quatorze, ils l’ont atteint –. A ne pas confondre avec Corps d’hommes, une liqueur je crois.

Le répertoire, vous le connaissez. Il suffit de vous balader de Concarneau à Quimper, et à Lorient la première quinzaine d’août. Il suffit de posséder l’intégrale discographique de Djiboudjep et de Mikaël Yaouank, il suffit d’aimer Michel et son Tonnerre de Brest. L’homme est un loup de mer pour l’homme ; du reste, c’est pas lui qui prend la mer, c’est elle qui prend l’homme. Et la mer est intérieure, au plus profond de nous.

Certes, ces quatorze-là chantent parfois plus lentement : en mer, par gros temps, ils expédieraient couplets et refrains bien plus vite. Mais n’en possèdent pas moins la force de gars – disons de marins – chantant ensemble, qui plus est des vers virils.

Sur le bord de la Loire, sur le bord du ruisseau, y’a toujours des belles qu’il faut séduire, embarquer dans la barque ou le navire, à moins que ce ne soit galère. Chor’Hommes ne nous apprend rien de nouveau, tout au plus nous remet-il en tête, en bouche, quelques thèmes célèbres, quelques toiles marines, quelques tubes qu’on en dirait presque des périscopes. De ces refrains qu’à leur départ, les marins emportaient aussi sûrement que des gonzesses en posters et des bouteilles de rhum, pour affronter le gros temps en attendant les ports d’escale : « Rue des trois matelots / A Nantes il y a des filles / Rue des trois matelots / Des filles qu’ont le sang chaud ».

C’est un beau travail choral que celui de Chor’Hommes, des gens dont la Bretagne et la mer irriguent la tête un peu à la manière d’un liquide amniotique. Je ne sais si vraiment on a tous en nous un peu de Tennessee, mais il est sûr, même si on ne porte pas un nom breton, qu’on a tous en nous un peu beaucoup de Bretagne.

 

Chor’Hommes, Marins d’eau douce, autoproduit. Le site de Chor’Hommes, c’est ici.

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