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Mathieu Boogaerts, rêverie d’un promeneur en solo

Mathieu Boogaerts (photo Thibault Montamat)

Mathieu Boogaerts (photo Thibault Montamat)

Vingt ans déjà que Mathieu Boogaerts trace sa voie toute personnelle, loin des autoroutes de la chanson, sans pour autant être totalement à l’écart du grand show-bizz. C’est que son œuvre commence à compter : sept albums studio, deux disques live, des concerts à la pelle (parfois partagés, avec Luce ou Dick Annegarn), des collaborations avec quelques cadors comme Vanessa Paradis… Pas trop mal pour quelqu’un qui reste pourtant méconnu du grand public !

Son nouveau CD sera-t-il pour lui l’occasion d’élargir son audience ? On ne peut bien sûr que le lui souhaiter, mais il y a comme un doute… Non que le disque ne le mériterait pas ! Disons-le d’emblée, c’est une très belle réussite, une petite perle qui percera le cœur des âmes sensibles, celles qui goûtent à la fragilité, la tendresse et la discrétion. De là à se trouver dans les playlists des radios populaires…

Le titre de l’œuvre annonce la couleur : Promeneur. Et c’est bien à une flânerie que nous invite le chanteur. Une balade que chacun fera à son rythme, guidé par les mélodies simples mais accrocheuses, par l’orchestration épurée sans être minimaliste (Mathieu Boogaerts a joué de tous les instruments, hormis un couple de violons venu s’immiscer dans deux chansons et une apparition discrète de chœurs), par la voix fluette et unique de l’artiste. Au cours de la randonnée, une halte sera bienvenue de ci de là, pour apprécier l’élégance des textes, la pertinence d’une rime, la joliesse d’une tournure.

promeneur-pochetteTout semble pourtant si simple et facile. Pas de grandiloquence ni de lyrisme échevelé chez Boogaerts, pas plus que de grandes envolées passionnelles. Mais comme en peu de mots, tout est dit ! L’économie de moyens alliée à la maîtrise de l’écriture. Chapeau bas.

Cet art se met au service d’un disque-concept qui s’avance caché. N’est-ce pas la fin d’une aventure amoureuse qui se dévoile ainsi au fil des titres, formant un ensemble cohérent ? De l’inquiétude sur les rêves perdus de vue (Qu’en est-il de l’étoile / Qu’en est-il de la comète / Des promesses géniales / Que tu m’avais faites ?) au constat du changement de regard de l’autre (C’est bizarre comment tu m’ dessines / Ces yeux noirs, ces griffes, ces épines), du sursaut de révolte (Pourquoi pas / Se sauver d’ma prison / Pourquoi pas l’évasion ?) à la triste réalité (Non, rien n’sera jamais / Plus comme avant / Et avant, c’était mieux / Qu’maintenant), de la vie post-couple (Tu penses vraiment qu’il faut qu’on passe / Tous nos jours en enfer / Tu penses vraiment qu’il faut qu’on fasse / Pas l’amour mais la guerre ?) à la dépression qui guette (Pourtant j’ai l’envie / L’envie d’ sombrer / L’envie d’ plonger / De toucher le fond)… Heureusement qu’au bout luit l’espoir d’un renouveau (Va va va / Va où tu voudras mais va) et d’un possible nouveau éden (Tout est merveilleux ici / N’est-ce pas un peu le paradis / Que brillent mes yeux éblouis / Tout est merveilleux, merci).

Disque fragile par son propos, profondément émouvant pour qui ne craint pas de se montrer faillible, Promeneur est appelé à se frayer un chemin chez les cœurs tendres et les amoureux de la vie. Qui a apprécié le Souchon de l’époque Maman Bobo se retrouvera dans cette suite parfaite de chansons intimes. Faites passer le message, c’est cadeau !

 

Mathieu Boogaerts, Promeneur, Tôt ou tard 2016. Le site de Mathieu Boogaerts, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs à déjà dit de lui, c’est là.

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  1. Rétrolien 13 février 2017 | La vie en rose

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