Francesca Solleville, bonne mine, bonne pioche
Francesca Solleville, salle de Bouthieu à Saint-Héand, 15 et 16 octobre 2016,
En deux jours, remplir deux fois la même salle (presque 500 spectateurs au total, dans une petite commune qui presque jouxte Saint-Étienne), c’est un exploit. Certes, il s’agit de Francesca Solleville, mais quand même. Ce même week-end à Prémilhat, on aurait aimé connaître une telle affluence.
D’autant que notre passionaria de la chanson se plaint de ne plus assez travailler, que ses tours de chant soient de plus en plus rares. Là, Dominique Teppe-Dupelot, l’organisateur, prouve que la chanteuse est encore en capacité de soulever les foules, le ban et l’arrière-ban des amateurs de chanson, pour peu qu’ils soient informés.
De la première partie, on oubliera l’indigent sketch de deux jeunes chanteurs du cru pour retenir ces extraits d’un superbe répertoire, Pauvre mineur, mineur joyeux, partagé entre trois interprètes (par ailleurs acteurs) : Béatrice Moulin, Philippe Grenier et Didier Pourrat, accompagnés au piano par Nathalie Fortin (c’est la même distribution sur disque). Certes, ce ne furent que cinq titres (plus un autre, La partie d’échec de Jacques Douai, dans une tonalité proche). De poètes impliqués, venus sur le carreau de la mine pour être au plus près des efforts et des souffrances des gueules noires de Saint-Etienne, de La Ricamarie comme de l’Oural. Et des clapeuses, trieuses de pierres : « Les jeunes filles et les petits garçons / Travaillent aussi dans les charbons / Il faut vite souffler la chandelle / Voici la cloche qui nous appelle / Quittant le seuil de la chaumière / Pour travailler à la carrière / Et pour gagner le pain de la famille / Vont travailler les jeunes filles. » Admirables textes mis en mélodies par Fortin : rien que du très bien.
Ça met dans l’ambiance pour recevoir, après entracte, la Solleville, plus rayonnante que jamais. Elle a beau dire avoir ses textes en elle, Francesca les a aussi désormais par écrit, sur son pupitre. Car à son âge, la mémoire est parfois passoire : « C’est tout tatoué mais ça s’en va, c’est pour ça que j’ai ça. »
Francesca Solleville est artiste coutumière sur ce site et, peu ou prou, nous connaissons toutes ses chansons. Toutes, sauf celles qu’ici elle présente en avant-première : des titres d’un album à venir dans les prochaines semaines. Elle n’en fera que quatre sur cette scène, dont deux qui nous parlent de frêles embarcations sur la Méditerranée, de ces hommes, femmes et enfants fuyant l’horreur de la guerre pour des terres qu’ils imaginent plus hospitalières, de tous ceux avalés par la mer… La Méditerranée, d’Eric Pellerin, et La vague, une chanson entre toutes superbe de Michel Bühler : « Où faut-ils qu’ils aillent / Ce n’est pas sans risque / Qu’on engage sa vie » (qu’on retrouve comme chanson-titre sur le nouvel album de Bühler).
« Il y a beaucoup de Lola dans mes chansons parce que c’est ma petite fille » dit-elle avant de chanter Les petits cailloux de Pierre Crosz. De la toute petite à la grand-mère, c’est tout un monde sur cette scène par elles magnifiée. Où se croisent et presque s’interpellent Gustave Nadaud et Allain Leprest, Louis Aragon et Jean-Michel Piton, Anne Sylvestre et Jean-Max Brua… Un récital sans temps mort, fait de pics d’émotion, de colères jamais rentrées et de grands espaces de pure tendresse que prolongent les touches graciles de Nathalie Fortin. Telle est Solleville, toujours aussi grande dame qu’à ses débuts. Excellente ! Et sans âge.
Tant que Solleville sera debout elle chantera, lèvera le poing, se mettra en bouche des vieux révolutionnaires comme Pottier et Clément et des jeunes artistes qu’elle appelle de ses vœux. Tant qu’elle chantera elle sera avec nous, debout. Dites-le, invitez-la !
Le site de Francesca Solleville, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
Une bien belle (d)ame … Merci Michel
Il y a effectivement des artistes dont il faut absolument parler, et dont on parle trop peu… c’est un rien bien que vous soyez là !
JPaul Gallet
J aurai pu présenter ce spectacle par « gens que j aime » d Allain Leprest tant les artistes qui étaient sur scène, a commencer par Francesca et les interprétés des « pauvres mineurs… sont des amis, mais aussi les spectateurs dans la salle qui sont venus écouter et partager ce merveilleux moment
Deux récitals avec Francesca, c est magnifique, les a cotés de cette organisation super a vivre avec un verre de vin ( d Ardèche) a la main a trinquer avec Francesca.
ces soirées j en ai rêvé c est fait, et c est a donner l envie de le refaire.
organiser un concert de Francesca c est la certitude de vivre un magnifique moment.Faites la chanter, elle envoûtera vos spectateurs
le cadeau des quatre nouveaux morceaux nous feront patienter jusqu a la sortie du nouvel album.
merci a ceux qui m ont aidé et encouragé :Simone, Guy, Marie-José, Mayeul … .
Dominique ( l heureux organisateur)
quatre morceaux du futur album de Francesca pour nous faire patienter dans l attente… .
Bien heureux, ceux qui ont put écouter cette grande artiste…
On ne se lasse pas de ses magnifiques chansons.
A bientôt j’espère dans mon Ardèche!