Maud Lübeck, elle aussi
Sortie ce 14 octobre 2016 du nouveau disque de la parisienne Maud Lübeck, intitulé Toi non plus. Non, ne croyez pas que je cherche à rectifier une erreur, le titre est bien barré ! Comme l’univers de l’artiste ?
Le CD a été conçu dans l’urgence, suite à l’abandon d’un projet plus ambitieux et coûteux pour cause de clé sous la porte du label. Qu’à cela ne tienne, la chanteuse aura su faire face : puisqu’elle n’aura pas les moyens souhaités, elle bricolera elle-même son album, de A à Z, paroles, musiques, arrangements et réalisation, conception de la pochette… Ou quand de la contrainte naît la créativité !
Véritable album-concept, l’opus est opportunément sous-titré Chroniques d’une séparation. Vous voilà prévenus, vous allez entrer dans un monde où la peine est reine, la nostalgie ton amie, la mélancolie une douce folie. L’amour s’y conjugue au passé et l’humour a dû migrer.
Les titres des chansons donnent le ton et permettent de saisir la chronologie de cet aventure défunte : La disparition (constat clinique de la perte du désir), Encore (l’examen du vain espoir de sauver l’histoire), Toi non plus (et sa terrible évidence : Dans mon sang, dans mon cœur, dans mes veines / Je n’y suis plus / Toi non plus), L’imperméable (l’auto-défense pour tenir le coup : Et le soleil / J’oublierai que je l’aime)… Et ainsi de suite jusqu’au morceau final A la fin, qui voit l’espoir renaître (A la fin, tout à la fin / Quand je n’avais plus rien / J’ai retrouvé le temps).
Au total, un CD court mais intense (même pas 30 minutes pour les dix chansons) d’une pop-électro minimaliste, faisant la part belle aux synthés au son vintage, mettant en valeur la voix un peu voilée et porteuse d’émotion de l’artiste. Des chansons mélodiques, qui pour certaines auraient mérité un traitement plus ample, permettant à l’auditeur de s’abandonner aux joies de la tristesse. Maud Lübeck serait-elle la digne descendante de Françoise Hardy ?
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