Claude Astier, peinture d’une certaine chanson
Lorsque dans plusieurs siècles un quelconque archéologue, cherchant dans les vestiges de la civilisation anté-informatée, trouvera les Portraits de Chanteurs de Claude Astier, il révèlera au monde un pan de la chanson que l’iconographie officielle a dédaigné.
« Libertaire centriste et professeur de flamenco pour hamster anorexique, il n’en est pas moins poète du swing et frisé de naissance ». C’est ainsi que Claude Astier apparait dans un autoportrait dont il n’est même pas l’auteur et qui ne donne qu’un raccourci laconique de ses réels talents. Sa galerie de portraits révèle en effet un coup de pinceau furtif et efficace, une palette de couleurs vives et chatoyantes et surtout une maîtrise aussi éclectique que contrastée des styles et des genres. Tel chanteur est brossé à gros traits soulignant ses signes particuliers, telle chanteuse est traitée de façon cubique, sans que ses charmes dussent en souffrir, le clair-obscur révèle chez un autre les nuances les plus discrètes de son caractère. Parfois un cœur à vif jaillit du tableau ou encore une tête bien faite occupe le premier plan. Une centaine de tableaux sont accrochés aux pages, certains même sont faux, mais ils mettent les vrais en valeur.
Céline Caussimon, Alain Léamauff, Manu Galure, Béa Tristan, Michel Bühler, Éric Guilleton, Serge Llado, Maurad Mancer et leurs compagnons de bonne ou mauvaise fortune, ayant peu ou prou fréquenté le Cabaret du Grand Toxique, au Connétable, animé par le professeur Astier entre 2006 et 2015, sont ici immortalisés. L’impressionnisme impressionne, le pointillisme exagère, le surréalisme en rajoute, le tachisme ne passera pas ! C’est la peinture d’une certaine chanson, c’est vécu, c’est écrit.
Claude Astier, Portraits de Chanteurs, Éditions Mezcaline, préface d’Albert Meslay, 10 €. A commander chez Bacchanales Productions. Le site de Claude Astier, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Claude Astier, c’est là.
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