Barjac 2016. Balimurphy, un peu de belgitude en ce festival
Sauvé dans En scène, Festivals, François Bellart, L'Équipe
Tags: Balimurphy, Barjac 2016, Eric Frasiak, Nouvelles
Jeudi 4 août, dix-sept heures. Barjac vit dans l’attente de cette pluie annoncée qui va un peu chambouler la soirée. Mais pour l’instant, le ciel se contente d’être bas et gris, et le chapiteau n’est pas suffocant de chaleur. Le groupe Balimurphy s’y installe et c’est la bonne surprise d’une chanson mélodieuse, bien construite et surtout bien orchestrée avec une économie de moyens : Cédric Van Caillie, chanteur et guitariste, est entouré de Matthieu Catala, un batteur pertinent et pondéré, choriste à l’occasion, et du pianiste et violoniste Martin Lauwers qui apporte beaucoup de couleurs, souvent graves avec ses cordes.
De chanson en chanson, ils vont ensemble développer avec des voies d’accès originales leurs thèmes favoris. La fuite inexorable du temps, d’abord, vécue comme une résignation (« les jours s’entassent dans les cases du calendrier« ), comme un regret (« Si j’avais été moins occupé« ) ou comme une incitation à repartir (« Il reste du vent pour regonfler les voiles« ). La femme inaccessible, ensuite, comme Roxane, un corps de rêve qui fait ce qu’il veut, ou cette « beauté fauve et éphémère / Il en faut pour la subir et d’autres pour la satisfaire » ou encore « Cette femme est parfaite / C’est un terrible constat / Elle est plus belle sans moi » qu’ils font chanter en bis au public docile. Et notre provisoire et hasardeuse condition humaine, enfin, (« On n’est pas là pour durer, pour comprendre / Il y a cent planètes qui nous attendent« ), que nous devons à la providence « où je me sustente / Jusqu’à la dernière goutte » ! Ces sujets sont exprimés avec une écriture bien tournée et bien enveloppée dans la musique, même si un peu énumérative ou répétitive pour certains titres. Ils apportent une sorte de fraîcheur belge, surtout lorsqu’ils font l’apologie de cette Rue de Flandre, une artère très animée de Bruxelles qu’ils ont l’air d’avoir bien arpenté.
Ce jeune groupe sympathique fit passer un bon moment aux spectateurs. Il ne peut que progresser dans le sillage de ses illustres compatriotes disparus comme Paul Louka ou Jean Vallée. Et nous lui savons gré d’avoir apporté à Barjac, juste avant la pluie, un peu de belgitude fort bienvenue.
Le site de Balimurphy ne semblant pas fonctionner, voici leur page facebook. Le site d’Éric Frasiak, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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