Barjac 2016. Romain Didier sans discontinuer
Sauvé dans Catherine Cour, En scène, Festivals, L'Équipe
Tags: Barjac 2016, Nouvelles, Romain Didier
La météo un temps apaisée nous a permis une soirée idéale côté douceur de l’air. Tiédeur du vent, nuit étoilée… Et ce piano-voix qui, de l’avis des habitués, restera dans la mémoire festivalière comme l’une des plus belles. Avec, au mieux de sa forme, peut-être même en son sommet, un Romain Didier maîtrisant son art de bout en bout.
Dans ce piano tout noir qui habille et habite la scène de la cour d’honneur du château, Romain Didier puise à l’envi des souvenirs surgis de son enfance, NASA, Sahel, Santiago, Varsovie, un manège au Champ de Mars… une Écharpe grise qui contient « Le roman de l’enfance écrit au sel des larmes / Que le temps paludier remise pour l’adulte« . Les images défilent, s’enchaînent les chansons, sans un temps d’arrêt ni pause, juste séparées les unes des autres par un subtil changement de lumières. Ce parti-pris de « filer » tout le spectacle avec seulement deux trois respirations pour permettre (enfin !) au public de manifester son plaisir en salves d’applaudissements, je l’ai trouvé formidable ! Il permet aux auditeurs de s’installer dans l’histoire que narre l’artiste. Des textes de Romain ou d’autrui (La famille de Michel Jonasz, Un jour, tu verras de Mouloudji, Et maintenant de Pierre Delanoé…) : de lui ou non c’est toujours raconter l’histoire d’une vie nourrie de chansons, baignée de musique.
La musique est là, impressionnante. La virtuosité de Romain n’est plus à démontrer… mais ce soir à Barjac, c’est presque tout un orchestre symphonique qui semble s’être échappé du piano ! Je pourrais jurer avoir entendu des violoncelles, des cuivres, des violons chanter ce soir-là…
Et puis il y a les clins d’œil, les « virgules » musicales, entre deux chansons. Hommages légers, subtils, citations de chansons qu’on fredonne avec le piano : À Paris, Sa jeunesse, Mon enfance, Un été 42, Tu te laisses aller, Est-ce ainsi que les hommes vivent…
C’est jusqu’au bout de la nuit que nous a conduit Romain Didier. Et l’enchantement se poursuit, bien longtemps après. On se surprend à fredonner Ne pleure pas Jeannette et à sourire aux étoiles… Nuit magique, qu’on vous souhaite les autres soirs où, à votre tour, vous aurez la chance de croiser le noir piano de Romain, la même magie…
Le site de Romain Didier, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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