Blanzat et Barjac 2016. Les ballades du roi Renault
Sauvé dans Anne-Marie Panigada, En scène, Festivals
Tags: Barjac 2016, Blanzat 2016, Nouvelles, Valérian Renault
De guerre, jadis le roi Renaud revint. On sait ce qu’il advint. Autre temps, autre régie : voici Renault, Valérian. Renault revint de tout. De l’amour aussi. Et le chante. A peu de choses près, il ne chante d’ailleurs que ça, des chansons d’amour tristes : « Une chanson d’amour, c’est parce que c’est fini qu’on en fait. Ou parce que ça tarde à commencer. » Débarrassée de ses fonctions sociales d’antan qui la voyait tantôt gazette tantôt soutien au travail, la chanson fait depuis son lit de l’amour. Et Renault, depuis lors délaissant son commerce d’enclumes, en a fait son credo, son créneau. Avec cependant bien plus de talent que les sempiternelles chansons à l’eau de rose, les je-t’aime-oh-reviens je t’aime des insupportables chanteurs de charme.
Désinvolture, autodérision, il est tantôt de près, tantôt de loin, acteur de cette comédie toujours recommencée des sentiments. Et si ce n’est pas lui, c’est donc elle : « J’avoue je joue / Mais la partie valait le coup ».
Guitare électrique, textes taillés au plus près de l’os, Renault fait dans l’obsessionnel, comme un peintre qui toujours revient à son sujet de prédilection, changeant chaque fois l’angle, l’éclairage, le drapé souvent. S’essayant parfois à d’autres techniques, ajoutant d’autres couleurs à sa palette. Pas sûr que ses souffrances soient autobiographiques : lui est acteur qui décline à l’infini son rôle. D’un coup on ne sait plus qui il est quand il nous chante « T’es belle comme la femme d’un autre / Comme une chanson désespérée ».
S’il est engagé, c’est pour la tendresse. Pour la revoir « à tous les coins de rues ». C’est tout intime, lui a l’art d’en faire chose publique et de nous faire aimer ses traques et tragédies sentimentales, de presque les partager, fût-ce par sympathie, par empathie. Propos intelligents, sensibles au delà des mots et des notes (une de ses chansons, Quand tu te réveilles, est composée, bel honneur, par Charles Aznavour), Renault est un beau cadeau fait à la chanson. D’une thématique archi visitée, il renouvelle le genre. C’est un amour.
Le site de Valérian Renault, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Une petite réserve sur cet article consacré à Valérian Renault… Les chansons interprétées ce soir là ne sont pas toutes des chansons d’amour. celles que je ne classe pas dans les chansons d’amour au sens traditionnel méritent aussi des louanges.