Barjac 2016. Fabien Bœuf, la corde sensible
Sauvé dans En scène, Festivals, François Bellart, L'Équipe
Tags: Barjac 2016, Fabien Bœuf, Nouvelles
Les après-midi sous chapiteau de Barjac se suivent et ne se ressemblent pas. Après l’énergie communicative de Valérie Mischler sous des cordes d’eau, voici Fabien Bœuf avec ses cordes sous le soleil revenu, et la démarche de s’entourer d’un violoncelle et d’une guitare est déjà en soi une entrée en matière favorable. Devrais-je subir une suspicion de favoritisme, j’avoue ne jamais résister à la magie d’un violoncelle pour accompagner des chansons. Ici, Claire Menguy était parfaite dans ce contrepoint aux mélodies toutes bien troussées, défendues par Fabien lui-même sur des tempos marqués par son guitariste-bassiste. La musicalité des chansons était telle qu’on en oubliait les textes pour se laisser porter par l’ambiance instrumentale et la belle voix de l’artiste coulée dans le bronze des cordes frottées. On avait tort. Ces paroles qui semblent au premier abord un peu superficielles et minimalistes, cachent pourtant des réflexions sur des situations que vivent la majorité des jeunes d’aujourd’hui. Par exemple sur les difficultés de l’apprentissage avec cette belle métaphore Dans les cordes, bien dans le tempo de la formation musicale du trio. Ou Je reviendrai bientôt qui rend compte de la réalité des enfants aux parents séparés et qui sont chez eux dans deux maisons différentes. On va plus loin avec le Bye bye qu’il faut dire à un amour envahissant, comme à toutes les villes où sont implantées des centrales nucléaires (Je dois quitter tes terres / Trop de fusion parfois nous enterre), ou avec cette ode au petit geste quotidien pour sauver la planète (Si tous les papillons voulaient battre la même aile /…/ Soyons patients ou soyons fous / Demain les anges ce sera nous). Bien sûr, le thème de l’amour et de son devenir, du couple et de sa longévité sont aussi présents, souvent derrière des métaphores comme ces deux qui s’embarquent Avec des bouteilles tels des plongeurs en exploration.
L’ensemble est si coulé, si doucement amené qu’on aurait tendance à considérer les chansons de Fabien Bœuf comme des petites chansonnettes insignifiantes, et qu’on passerait ainsi à côté d’un artiste discret, aux textes facilement intelligibles mais montrant sous de belles musiques une sensibilité qui ne demande qu’à être partagée.
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