Barjac 2016. Ben Mazué acclamé, qui en doute ?
Sauvé dans En scène, Festivals
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De toute la programmation de cette édition festivalière, c’était sans doute le concert que Jean-Claude Barens redoutait le plus. Comment le public, réputé difficile, exigeant, un peu rigide, allait prendre Ben Mazué ? Oh, certes, il n’a pas fait l’unanimité mais, à mesurer les applaudissements, la qualité de ceux-ci, on peut titrer que la partie est pour lui gagnée. Pour lui ? Oui, pour Barens comme pour Mazué.
Mazué, ce fut hier la 183e représentation de son spectacle tiré de son album 33 ans. En fait l’ultime, pour Barjac. Lui, pour tenter de vous en donner une juste idée, tient un peu de Barcella, beaucoup de Benoit Dorémus, génération slam. Non qu’il soit slameur du reste, mais il a dû en faire, ou en a beaucoup écouté. Sa chanson, son débit surtout, en sont empreints. Lui, quitte à chagriner des biographes rendus inutiles, fait dans l’autobiographie, le « je », le « moi », l’émoi. Je à tous ses âges. 33 ans, mais pas que. L’avant et l’après. Comme une recherche intérieure, une introspection, ce qu’il y a dedans, avec audace. Lui, c’est « sortir de moi / laisser couler le contenu / laissez rentrer l’imprévu. » Avec un rien de prétention, au moins dans ses désirs, ses rêves. Il vient à peine d’entrer sur scène, on ne le connaît pas encore, qu’il nous la joue, nous la chante, grand récipiendaire des Grammy Awards, pour le coup francisés. Et nous fait son discours de lauréat. Oh, il nous fait bien lecture de la lettre de sa mère, postée dans l’au-delà, réponse à la sienne qu’il n’a pas encore écrite.
Ben Mazué est à lui tout seul une galerie de portraits. C’est du « lui, moi, à tel âge. » Avec belle assurance, même s’il doute. Il doute tellement que, le croirez-vous, sa chanson fétiche, celle qui le résume le plus, c’est Les gens qui doutent. D’Anne Sylvestre. Il la chante. Ému, il se plante, la sait plus, la reprend. Faut dire que, fait exprès, Anne Sylvestre est là, devant lui, parmi le public. Et l’émotion du jeune chanteur n’est pas feinte. Y’a d’l'amour, de la fidélité. Ben Mazué cause, cause, c’est moulin à paroles. Il cause au moins autant qu’il chante : il fait débit, il fait débat. Au début, à la fin, tout l’temps.
D’autres, jadis, sur cette belle et grande scène, s’y sont cassé les dents. Lui est sur le fil fragile du pur talent. Il joue la surprise et la proximité, ce folk-singer, ce troudadour-slameur. A force de se livrer, sans fard, il nous est vite familier, copain, frère, fils. Indispensable. C’est dire s’il sait se faire adopter, s’il l’est.
La cour du château est pleine comme un œuf. Ce n’était pas acquis, mais les ventes de la journée ont fait guichet fermé. Public en partie rajeuni. Ovation. Belle journée pour Barens qui alignait aussi, on vous en parlé, on vous en parlera, Valérie Mischler et Philippe Guillard. Et puis Chloé Lacan, juste après la psychanalyse de Ben Mazué ça tombe bien. La touche « Barens » s’est dévoilée hier, se poursuit aujourd’hui. Majoritairement, un public surnuméraire y souscrit.
Le site de Ben Mazué, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Le site de Chloé Lacan, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
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