CMS

Flo Zink, coup de lune qui facilement irradie

12347899_10206531722825522_3805864452684111444_nJoli titre que celui de cet album, Les veilleurs de lune… Superbe visuel aussi : dessin d’épure parsemé d’étoiles. Prenant son quartier, la lune se substitue au o de Flo pour être sur l’image ; et Flo sur son banc, inspirée par la nuit, comme si Pierrot lui prêtait sa plume pour écrire un o… Ces illustrations du livret aussi, où il ne manque aucun musicien, aucun ami, personne…

C’est un beau disque, un disque charmant, en tout point chaleureux. Qui vous change de tout, des faux semblants, des faux artistes. Rien n’est important dans la plupart de ces chansons, donc tout l’est, fusse un p’tit caillou qui ramène à l’esprit foule de pétoches. Flo Zink fait chanter la vie avec du trois fois rien, beaucoup de féminité, des étoiles dans les yeux et dans le cœur, un homme un vrai, qui sait pleurer, les vieux rêves que nous sommes, à subir les épreuves du temps : « J’avale les couleuvres du temps / Qui se glissent dans mes yeux / J’avale le passé au présent / Et je n’y vois pas mieux / Je suis ce que je fuis / Je ne suis plus ce que je fus / Et ce que je fus s’enfuit ».

Même mâtiné de vers plus inquiets, ce disque est fait de légèretés bienvenues. Qui plus est aériennes, d’une douce lévitation. Même quand, sur une plage bien plus ironique, elle tacle et raille [sa] Vie en nucléaire : « C’est mieux qu’une cure d’opium / De vivre à l’uranium ». Même quand Flo évoque, mine de rien, les femmes cachées, voilées, grillagées : « Marcher tête nue / Le corps en spirales ! Chanter tête nue / Le cœur en pétales ! (…) Nous, on est des filles / On veut des étoiles / Mais pas sous le voile / Non, pas sous le voile ».

Pour tout ça, ces coups de griffes et ces choses tendres, heureuses, lumineuses (la lune l’est…) et modestes, souvent d’une légèreté bienvenue, parfois graves sans que les vers ne pèsent et ne plombent trop, pour parfois le timbre, pour l’inspiration, pour cette douce folie, ces jolies utopies, on croit entendre Amélie les Crayons. Il y a parenté et rien que le dire c’est dire notre adhésion. Ce disque résiste facilement à toute velléité de critique : il est dans l’ensemble heureux et transpire de ce bonheur, de cette douce et tendre poésie.

Autre repère qui a pour nous son importance : aux côtés de Flo (comme chanteur, compositeur et musicien) on a plaisir à retrouver l’ami (et la patte de) Frédéric Bobin dont la voix surligne parfois celle de Flo, en simultané, comme un étrange et probant relief.

 

Flo Zink, Les veilleurs de lune (chansons poétiques et fantaisistes), autoproduit 2016. Le site de Flo Zink, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives