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Aubercail 2016. Sourigues, alchimiste de l’absurde

Alain Sourigues à Aubercail (photos Anne-Marie Panigada)

Alain Sourigues à Aubercail (photos Anne-Marie Panigada)

Aubercail fait mouche en s’ouvrant sur un univers que nous affectionnons tout particulièrement : celui de Sourigues, jongleur de mots, poète alchimiste de l’absurde, humaniste, catalyseur d’un rire sain. Il n’aura pas fallu longtemps au public pour plonger dans ce délire et se délecter de ses bons mots. Alain Sourigues alterne entre chansons et aphorismes qui invitent à une certaine forme de méditation… « Dieu qui y voit parfaitement a un fils à stigmates » ou encore « Toute violence est stérile ; Que les compresses ne le soient pas ne fait qu’envenimer les choses »… On en serait même à se demander s’il n’y a pas un message « subliminal » adressé à nos puissants du moment. Avec Poing sur la gueule, Sourigues mets quelques bémols à sa non violence. Le manche de sa guitare orné d’un gant de boxe,  il descend de scène, s’approche du public, en  chantant « Un être humain c’est trop sacré pour qu’on y touche / Je suis respectueux de toute dignité / Mais dans ce cas précis si t’ouvre encore la bouche / J’vais devoir mettre un terme à ton immunité… / Poing sur la gueule ». Sourigues prévient qu’ il y a des cascades dans son spectacle, en prenant le soin de préciser qu’il les effectue lui même. Si nous ne doutons pas un instant de l’influence de Rémi Julienne sur l’univers artistique de Sourigues, nous le suspectons d’avoir été plus assidu aux cours de Raymond Devos, Pierre Dac et Bobby Lapointe. cN0524-017En tout cas, pour notre grand bonheur, l’élève file un Mauvais coton, chanson dans laquelle il défie le sort et s’avoue perdu d’avoir transgressé toutes les règles sacrées de la superstition. L’inconscient ! Il va jusqu’à « Boire de l’alcool d’asphodèle et manger onze feuilles d’artichaut ». c’est vous dire… Enfin ceci ne l’aura pas empêché de réussir sa vie puisqu’il rapporte le récit d’un Dîner de Con chez Séguela où tous les convives portent le nom  des grandes marques que l’hôte à souvent vanté : « Y avait le Réverend qui causait lingerie avec son Éminence… / Y’avait la mère Denis, le père Dodu / Quand arriva Manix dans sa décapotable ». Sourigues crut bon s’éclipser. Ce n’est pas pour autant qu’il rechigne à l’amour notamment celui de Frida mais « si l’amour c’est du caviar alors il a pas les moyens ! ». Tout chez Sourigues nous ravit : son écriture, son jeu de scène, digne d’un vrai comédien. Un esprit qui provoque l’hilarité du public véritable détonateur de bonne humeur et de franche convivialité. Un artiste à ne manquer sous aucun prétexte. Les commentaires au sortir de la salle ne trompent pas.

 

Le site de Sourigues, c’est ici et ça vaut le détour ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
 http://www.dailymotion.com/video/xid9nw

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