Cleet Boris/Hubert Mounier, 1962-2016
Tout fut affaire de lyonnais : le duo de deux frères lycéens, Hubert et Vincent, le premier surnommé Cleet Boris, par ailleurs dessinateur de BD (on lui doit notamment Le temple de la paix en 1986 et La maison de pain d’épice en 2011, tous deux publiés chez Dupuis) qui dès 1981 publiera sous ce blaze dans Rock & BD, et son cadet Kart Niagara. Nous sommes en 1979. Le duo prend le nom (en fait le pseudo) du créateur : Cleet Boris. Une petite annonce deux ans plus tarde leur amène le troisième larron et luron, Bronco Junior. L’Affaire Louis trio est née mais ne prendra ce blaze qu’en 1984 sur les conseils tant de Kent (lui aussi lyonnais, lui aussi chanteur-rockeur – à Starshooter -, lui aussi dessinateur de BD) et de Ramon Pipin, qui produit les premiers enregistrements. Patience et longueur du temps, si le trio passe l’année suivante au Printemps de Bourges et gagne un concours qui lui permet un premier 45 tours et un premier clip, si sortent deux albums de BD chez Magic Strip signés Cleet Boris, J’ai réussi et Le Temple de la Paix dans lequel les membres du groupe sont des personnages de papier, le trio ne connaîtra le succès qu’en 1987, le temps d’atterrir sur leur Chic planète. Premier album avec cette chanson-titre, pochette dessinée par Chaland : on ne se défait pas de son côté BD, bien au contraire… L’Affaire Louis trio participa au « son » des années 80 par son rock rigolo tendance cha-cha-cha, mélange de swing et de rock un peu rétro. Tout alors arrive à notre trio : des scènes somptueuses, l’Olympia en vedette et une Victoire de la musique au titre de révélation groupe de l’année ».
Le retour de l’âge d’or en 1988 (Bois ton café, Succès de larmes, Il y a ceux…), Sans légende en 1990, le groupe tente de se démarquer de l’image BD et son cuivré des débuts, explorant une voie plus pop : ce sera Mobilis in Mobile en 1993, disque d’or et succès critique. Deux autres albums sortiront avant fermeture. En 1998, Cleet Boris signe une BD autobiographique, Super héros, qui raconte la fin de l’Affaire Louis trio, puis reprend son vrai nom d’Hubert Mounier à l’occasion de la sortie de son premier album solo, Le Grand huit, réalisé par Benjamin Biolay.
Alternance alors entre chanson pop et bandes dessinées. Un western fantastique qui prend pour personnage la Créature de Frankenstein (en 2001 chez Soleil), le disque Voyager léger en 2005, toujours avec Biolay mais avec une voix de crooner qui lui va bien. Et un beau doublé en 2011 avec en simultané un album et une BD au même titre, La maison de pain d’épices. Rebelote trois ans plus tard avec la sortie de Simple Appareil (album acoustique survolant treize de ses chansons écrites de 1985 à 2005) et celle conjointe de son premier roman Le Nombril du Monde. Hubert Mounier travaillait sur un album de BD dédié à Tarzan, qui était prévu pour les éditions Dupuis. Travail interrompu par une rupture aortique foudroyante, saloperie de faucheuse.
« Mobilis in mobile » est un album-clé de la pop française, que tout amateur de rythmes frais et sautillants et d’harmonies à tomber se doit d’avoir dans sa discothèque, aux côtés des incontournables « Post partum » des Innocents, « La formule » de Hugo et « Pop modèle » de Lio. Vous savez ce qu’il vous reste à faire !
« Samedi 22 octobre 4004″
https://youtu.be/VQm8Ag_qwtc