Pierrick Vivarès, promesse tenue et bien tenue
Nous l’avions quitté il y a trois ans serré, pressé, dans les Transports en commun. Faut-il qu’il se soit absenté si longtemps pour ainsi nous revenir en Ph[o]enix, toujours est-il que c’est le titre de ce demi-album (on dit aussi ep ou extended play mais c’est moins joli et pas français…). Retour (discographique, car il est tout le temps sur les routes) donc du lyonnais Pierrick Vivarès avec, à ses côtés, le fidèle Clément Faure aux guitares électriques, chœurs et batterie, et David Marduel à la basse, aux chœurs et à la batterie aussi histoire de ne pas faire de jaloux, une formation qui va de folk-song à rock sans heurts, avec grand bonheur.
Excellent trio, qu’on vient de voir en première partie de Mickey 3d sur la scène de Montbrison. Efficace, très pro, d’une grande maturité. S’il y a peu, Vivarès nous apparaissait comme un jeune homme prometteur, convenons que la promesse est largement tenue et c’est un artiste aguerri, précis, redoutable, que nous avons devant nous. Un artiste enviable dont on mesure mal ce qu’il deviendra si les p’tits cochons ou The Voice ne nous le mangent pas.
« Il y a des jours / Des jours qui commencent à l’envers / Des jours où le temps est couvert / On a froid en habits d’hiver / Et sans raison on oublie sa conjugaison / Comme si on sortait de prison / Tout reste flou à l’horizon. » On ne se distrait pas aux propos de Pierrick Vivarès : le ton oscille invariablement entre sérieux et grave, pas de fantaisie chez ce (toujours) jeune chanteur. C’est dans les notes, les portées qu’il faut parfois chercher un ton plus léger, des nuances bienvenues, une respiration. Comparaison n’est pas raison, mais quand même : il y a en Vivarès du Le Forestier (du Lalanne aussi, dans ce qu’il a de meilleur, par exemple à l’écoute de Toi l’ami…), un peu par le timbre parfois, beaucoup sur la construction des textes et la solidité de la musique, sur la qualité. On écoute et on est happé par ses chansons, ses états d’âmes, ses emplâtres de mots sur les maux. « Pas si purs / On déchire les coutures / On n’a que faure de nos coups durs / Pas si purs / On s’aime à sentir la souillure… »
Tant et tant de chanteurs se proposent à nos oreilles et finalement n’y font que passer qu’on est surpris, réjouis, de cet artiste qui s’y impose et y reste, obsédant car puissant.
Pierrick Vivarès, Ph[o]enix, LSDH éditions/HE Bonhomme productions 2016. Le site de Pierrick Vivarès, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Concerts à venir : 5 avril 2016 sortie d’EP à Caluire (69), 9 avril Montans (81), 10 avril Printi’ à la maison Pézenas (34), 26 mai A Thou bout d’Chant à Lyon (69).
Invitation à écouter le micro-entretien réalisé avec Pierrick Vivarès, le10/04/2015 aux Vivats de Vibrevanz, Viricelles :
http://microentretiens.canalblog.com/archives/2015/04/10/32987723.html