Louane : et une bio pour la jeune demoiselle !
Quand nous prenons notre plume, plus souvent notre clavier, c’est pour défendre un artiste, un spectacle, un disque, un bouquin, pour aider le petit commerce de nos amis les chanteurs. Là, comment dire ?
François Alquier est un ami et collègue. Dans le milieu je crois que personne ne dirait du mal de lui : François est un type bien. Ce journaliste de diverses publications d’enseignes est l’auteur du blog Les Chroniques de Mandor. Mandor, c’est lui. A écrire tout le temps, il vient un jour l’envie d’aller plus loin, de sortir un livre. Je le sais. Mais diantre pourquoi Louane ?
Louane ? Une jeune chanteuse de 19 ans, un album à son actif, un film aussi (La famille Bélier), L’école des stars à douze ans, demi-finaliste à The Voice à dix-sept, deux drames familiaux, un beau sourire. Est-ce que ça fait un bouquin, ça ? Non, tout au plus un tire-larmes (ce qui, là, soyons satisfaits, n’est pas le cas). On ne peut même pas parler de carrière, ni même parier dessus en ces temps incertains où on jette les postulants idoles du jour au lendemain à la manière de kleenex. D’ailleurs Alquier rame au début pour justifier ce travail, comme si on lui demandait de le faire. Qu’il ne culpabilise pas : la gestion forestière est telle en ce pays qu’on replante les arbres qu’on coupe pour faire du papier.
Bien sûr, tant d’artistes méritants à l’œuvre impressionnante (pas d’exemples ici, ils sont bien trop nombreux) n’auront jamais sur eux le livre qu’ils méritent (c’en est crève-cœur) car sciemment tenus ignorés du grand public par des médias coupables et incultes, qu’on accueille ce livre avec – comment vous dire ? – étonnement.
Jusqu’à preuve du contraire (on réévaluera notre avis dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans, si toutefois elle est toujours en piste) Louane est moins artiste qu’elle n’est produit commercial de grande consommation. Un produit, oui, que ça, qu’on lance comme on le ferait d’un produit d’entretien (la chansonnette c’est fait pour entretenir le moral). De fait, ce livre est aussi un produit, supputant qu’il puisse y avoir une clientèle pour ça. Il y en a.
François Alquier a bien du mérite. Cinq mois d’immersion dans Louane, paradoxalement sans aucun contact avec la jeune chanteuse malgré ses demandes réitérées. Et au final un livre qui oscille entre une enthousiaste hagiographie (c’est le caractère d’Alquier, qui est comme ça, qui sincèrement aime les gens) et le salutaire besoin de poser un début de discours critique. Pour l’aider à cette tâche, il a fait appel à pas mal de ses collègues (ainsi mon pote Varrod…) dont certains (votre serviteur entre autres) dans l’ingrat et vilain rôle de portes-flingues, pour apporter la contradiction, semer la zizanie et casser la dynamique. En conséquence, Alquier fait de cette bio un objet de lecture non identifié, ou vaguement. Assez digne. Dire que des torchons comme Gala y ont pourtant trouvé matière rédactionnelle… Qu’en penseront les lecteurs, forcément fans, très jeunes qui plus est : ont-ils à cet âge la distance pour accepter autre chose que la béate admiration ? Dans ce bizness de la bio facile qu’a priori nous conspuons, Alquier insère le germe de la dissonance, de la discorde, presque de la dispute. Bravo. Il y a des jours où on aime lire un tel livre génétiquement modifié, bien que, vu le peu à dire sur Louane, il ne nous apporte au final pas grand’chose.
Si, on y apprend que Louane souffre de bananophobie. Si vous voulez vous protéger d’elle et plus sûrement de ses chansons, faites le régime !
François Alquier, Louane, aujourd’hui l’avenir, Editions du moment 2016, 174 pages, 16,50 €
Coucou Louane, je suis ton plus grand fan depuis que tu étais dans « The Voice » et j’ai écouté ton album « chambre 12 » dont « Jour 1 » et « Avenir » que j’ai sur mon portable. J’adore tes chansons et je vais bientôt te voir en juillet prochain au festival des vieilles charrues à Carhaix (s’il reste des places), comme ça je pourrais avoir des autographes de toi. Je t’adore