GiedRé dans la tournante de son Lalala
Pour ceux qui ne connaîtraient pas (encore) GiedRé, par « tournante » il faut comprendre « tournée ». Et Lalala est le titre de son dernier album en bacs depuis janvier. C’est que nous avons affaire à une artiste vraiment pas comme les autres… Pour fêter avec elle les droits de la femme et l’égalité des droits, nous avons donc pris part à cette tournante. Non, pas dans une cave sordide d’une cité de banlieue, mais au Café de la danse, quartier Bastille, près de la rue de Lappe, à deux pas de la maison natale de Francis Lemarque.
Remarques. GiedRé apparaît sur scène dans une robe de petite fille, en charmante blondinette, boucles d’oreilles en fraises, (mais quand même agrémentées d’un Tampax…) Une allure de Laura Ingalls sortie de sa petite maison dans la prairie. A l’écoute des premiers titres, on aurait surtout tendance à imaginer que la fillette abandonnée dans les Carpates à l’age de trois ans a été adoptée par la famille Adams et que suite à des rapports sexuels non désirés avec « la chose » elle aurait trouvé sa vocation, chanteuse à textes vitriolés avec de la vraie vie dedans… (la bio est assez approximative je vous le concède).
La jeune trentenaire ne se refuse rien. Elle n’a aucune limite, son humour trash en choquera certains mais la vie est en souvent bien pire que ses chansons. Le concert est une fête. La salle est chaude et le public a décidé de se lâcher. GiedRé a son public de fans inconditionnels à qui elle fait faire des Petits Anus avec les mains comme signe de ralliement… Hauts les cœurs, non ceux là on se les réserve pour les concerts de Louane ou Lorie. On sait bien que dans les concerts, comme dans la vraie vie, tout le monde s’aime.
Avec cette posture faussement ingénue elle nous balance des pavés sous forme de comptines et fabulettes passées au mixeur du caustique et de la dérision. Tout y passe, le handicap « les légumes d’appartement », l’enfance maltraitée et l’éducation Courez pauvres fous (« si on fait rien dans dix ans ils vont tous nous buter on f’ra moins nos malins »), la religion L’arnaque (« Si Dieu vous aimait je crois que ça se saurait. Il ne vous aurait pas donné des vies toutes pourries, des jobs de merde, des enfants cons et des cancers à la vessie… »).
Les incontournables scato tubes Pisser debout et On fait tous caca charmeront les amateurs de poésie et de la grande chanson française mais GiedRé c’est bien plus que ça. Profondément Libertaire, (Choron et Cavanna l’auraient adorée), elle déguise ses inquiétudes sur le genre humain avec de la gaudriole comme pour mieux exorciser nos angoisses, nos maux, nos travers. Le politiquement correct ne fait pas recette. GiedRé l’a bien compris et traite du féminisme à sa façon « Toutes des Putes » (« Les filles qui naissent toutes nues / C’est trop des putes / Les filles qui montrent leurs seins à leurs bébés quand elles les allaitent / C’est trop des putes … ») Elle nous invite à être plus tolérant… « on mange bien des escargots ils ont bien le droit de couper des clitos. ». « Pas de salle de sport dans ton quartier pour te défouler, tu bats ta femme. Un esprit sain dans un corps sain ! »
La question essentielle récurrente est, comment tuer le gros con qui sommeille en nous ? L’homme, le « Roi des animaux » « Le gros enculé » « le plus fort de tous qui est capable de faire fondre les glaciers ou dégommer la planète qui veut son iphone qui aime trop trop le goût du coca, il s’en bas les couilles du bilan carbone il veut du raisin au mois de mars. »
Celui là même qui ne respecte pas les clodos puisque ce ne sont Pas des hommes » (« Même si tu suintes, même si tu pues, on peut toujours changer de wagon, ça nous dégoûte tout au plus, nous autres tu sais, ceux qui sentent bon » ).
Entre deux chansons GiedRé se désaltère, attrape une bouteille de CIF crème à récurer (aucune allusion aux prêtres pédophiles, c’est barbare hein ?) et s’en envoie une bonne lampée. Quoi de plus normal ? Le spectacle offre aussi des poses pub « belle des champs ». Sur la bande son d’un autre doux dingue, Richard Gotainer, GiedRé descend dans le public avec un panier pour distribuer du fromage au public…
Certaines rumeurs courent comme quoi GiedRé mangerait des enfants. C’est très exagéré. Ça a pu arriver mais les risques restent assez faibles. Vous pouvez aller la voir tranquillement en famille, si elle passe près de chez vous. De préférence, avec vos rejetons de plus de quatorze ans qui pourront méditer cette pensée philosophique GiedRéHyenne : « une fois qu’on meurt la vie c’est pas si différent c’est juste qu’on en est pas. »
Le site de GiedRé, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Pour voir toutes les photos de GiedRé prises par Vincent Capraro, c’est ici.
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