Jules et le Vilain Orchestra, vendeurs de joie !
Jules et le Vilain Orchestra, 11 mars 2016, Les Bains-Douches à Lignières,
Après huit jours de travail assidu lors de leur résidence d’artistes aux Bains-douches, Jules et le vilain Orchestra a présenté le filage de son nouveau spectacle. Une « avant première » de leur futur concert parisien au Café de la danse. Avant goût très prometteur ! Les sept artistes ont mis le feu au théâtre, devant les responsables et quelques amis, public privilégié et averti.
Une ouverture toute en douceur. Seul en scène, Jules interprète une chanson d’amour teintée d’émotion tendre dans une atmosphère tamisée. Puis ses comparses font leur apparition et dès lors les cuivres mènent la danse ! On retrouve le Jules impétueux et farceur qui chauffe la salle avec un « tube » jubilatoire repris aussitôt par le public : J’en ai rien à foutre. Le ton est donné. Ce nouveau spectacle alterne des chansons d’amour, auxquelles l’artiste ne nous avait pas vraiment habitués, et des textes joyeux où le dynamisme est plus que contagieux, musiques de rock endiablé parfois un peu rétro qui entrainent et donnent quelques démangeaisons dans les jambes comme jadis au temps des yéyé.
Tantôt musique de film années 70, tantôt bastringue et big band à l’effervescence proche de l’orchestre du Splendid. Les musiciens, tous brillants (Pascal Lajoye à la guitare, Sébastien Léonet à la basse, Yvan Descamps à la batterie, Mathieu Debordes aux claviers, Régis Pons à la trompette, Thomas Cormier au trombone), accompagnent aussi en temps que choristes les textes de Jules que rapidement le public fredonne. Ces textes d’auteur prennent dans ce spectacle une nouvelle résonance. Car si Jules sait composer des mélodies que l’on chante dès le deuxième couplet, il a cette aisance à passer de la blague potache à la chanson profonde. Son écriture, nourrie de sentiments justes, touche droit au cœur. A la manière des grands, Jules n’oublie pas les héros du quotidien, croisés au cours de son chemin de vie et que sa poésie « magnifie ».
Il maîtrise parfaitement cette alternance d’univers différents. Tendresse tapie au fond d’une immense pudeur (Quand tu rougis), le chef de bande devient alors un enfant sage, en retrait, laissant place au clavier mélancolique qui vite se mêle au son des cuivres. Que basse, batterie et guitare rejoignent.
Un voyage instrumental où le « film de notre imagination » nous transporte dans des contrées aussi familières qu’inconnues. De nouveau « le chanteur » reprend la scène avec tendresse, en parlant à sa petite sœur, pour une insolite déclaration d’amour : T’es chiante.
Petit saut dans le passé d’un adolescent boutonneux au temps où l’on « achetait des disques », et puis, pour l’enterrement de Léon (le mari de Thérèse), l’artiste semble rejoindre son ami Brel. Il nous enchante aussi avec sa reprise de Ma môme de Ferrat en une « bossa nova » fluide et malicieuse. Les créations lumières de Marc Maine, nouveau dans l’équipe, et le talent de l’ingénieur du son, Vincent Thermidor, qui assure aussi la scénographie, habillent ce spectacle avec délicatesse (sans agresser les yeux ou les oreilles du public).
Parmi les nouvelles chansons à découvrir : Ma vieille, Tu me fais peur et Je vends de tout. Mais ce qu’ils vendent le mieux, ces « vilains garnements » et leur non moins affreux Jules, parfait meneur de jeu, c’est la joie ! Toute l’équipe nous en offre à foison. Par les temps qui courent, c’est un cadeau précieux.
Ce mardi 15 mars 2016 au Café de la danse, 5 passage Louis-Philippe à Paris 11e. Réservation au 01 47 00 57 59. Le site de Jules et le Vilain Orchestra, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
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