Et voilà la Mahicha !
C’est à Vandœuvre-lès-Nancy, entre le 4 et le 6 mars que la Maison Historique de la Chanson (Mahicha) vient de poser ses fondations.
Mais qu’est-ce que la Mahicha ?
C’est le projet d’un lieu d’importance nationale, consacré à l’histoire de la chanson de langue française. Un musée, un centre de conservation d’archives professionnelles, une médiathèque spécialisée, mais aussi un espace de travail, de recherches, de débats. L’idée à longtemps fait son chemin sous des formes diverses. Un projet mené par Christian Marcadet, réunissant presque toutes les associations concernées, a failli réussir dans les années quatre-vingt avant d’être enterré par le ministère. A contre-courant de la chanson jetable vendue aujourd’hui par le show-business, sans mémoire et sans avenir, celle qui est ici défendue est respectée en tant qu’art, avec son histoire, son présent et ses perspectives. Jacques Bertin y pense depuis longtemps, il a pu en faire une réalité, au moins sur le papier, grâce à la ville de Vandœuvre-lès-Nancy et à la volonté de son maire, Stéphane Hablot. A l’issue de trois rencontres entre les différents acteurs du projet, pour peaufiner les statuts, régler les détails administratifs, on peut affirmer aujourd’hui que la Mahicha est lancée officiellement. Financée par les pouvoirs publics elle recueillera aussi les dons de collections de disques, de CD, de livres, de revues.
Le samedi 5 mars voit la constitution du conseil d’administration et du bureau, composé du président Martin Pénet (journaliste, historien, auteur), du secrétaire Jacques Bertin (chanteur, écrivain, réalisateur), et du trésorier, Jean-Pierre Becker (adjoint au maire de Vandœuvre, délégué à la culture), tous élus à l’unanimité. Ce même jour est constituée une autre association, plus large : les Amis de la Mahicha, ouverte à toutes les personnes ou associations passionnées de chansons qui souhaitent soutenir le projet.
Bien sûr ces trois jours à la Ferme du Charmois furent aussi des moments de détente, de bonne humeur, de découvertes. A l’issue des travaux, il fut procédé à l’élaboration du « trésor de naguère » : les participants ayant apportés quelques dons symboliques pour constituer le fonds : plusieurs vinyles, quelques livres et même une thèse furent déposés et enregistrés dans la bonne humeur qui émane des souvenirs et des découvertes. Un apéro chanson a réuni ceux qui souhaitaient présenter et commenter, à l’aide d’un enregistrement, une chanson de leur choix. La conférence sur la Chanson de Proximité, l’exposition Raconte-moi Gaston Couté et les intermèdes de Michel Grange ainsi que son récital sur les Poètes de Léo Brassens ont mis de la couleur sur les travaux en cours.
Deux soirées ont contribué à la réussite artistique de cet évènement : Le vendredi, c’est Romain Didier, invité par l’association Les Baladins, qui nous a promenés avec son Piano tout noir, enchaînant les chansons sans temps morts. Le samedi, la bande à Gérard Pierron nous a fait parcourir les chemins de Gaston Couté avec Bernard Meulien, Françoise Mesnil, Marie Mazille et Patrick Reboud. Un plaisir poétique et musical exceptionnel dont nous reparlerons prochainement sur NosEnchanteurs.
Le site de Jacques Bertin, c’est ici ; celui de Vandœuvre-lès-Nancy, c’est là. Et encore : celui des Baladins et, en prime, celui de Radio Caraïb Nancy (Guy Zwinger).
Voilà une excellente nouvelle pour la chanson française et plus généralement francophone.
Cela fait très plaisir de savoir qu’elle ne risque plus de disparaître « dans la nuit froide de l’oubli ».
L’obstination de Jacques Bertin a fini par payer. Bravo et merci à lui et à tous ceux et celles qui l’ont accompagné !
Je ne connais pas encore Vandoeuvre-lès-Nancy mais quelque chose me dit qu’un jour ou l’autre j’irai dans cette ville capitale.