Stéphanie Blanchoud, les beaux jours de l’artiste belge
Nous sommes en 2016 et c’est paradoxal. A l’heure de la toile où nous pourrions tout savoir, nous devrions tout savoir, pour ce qui nous concerne sur la chanson et les sorties de disques, nous n’avons jamais été aussi ignorants : c’est dire s’il nous reste du boulot à faire à NosEnchanteurs… S’il n’est pas griffé Universal ou Sony, déjà que nous avons du mal à le trouver dans les bacs français, un disque a moins de chance encore d’exister dans un commerce de Bruxelles, de Lausanne ou de Montréal. C’est réciproque. Qui saura dans l’Hexagone ne serait-ce que le nom, encore moins les disques, de la belge Stéphanie Blanchoud. Dont voici Les beaux jours, le nouvel (et lumineux) opus, son troisième. Encore que ce disque, le temps non que l’info nous parvienne mais que nous allions la chercher, est millésimé 2015 (sorti en avril en Belgique puis en novembre en Suisse, mais pas en France).
D’origine belgo-suisse, Stéphanie Blanchoud est actrice. Au théâtre (nombreux rôles, nombreux prix), au cinéma aussi où elle fut nominée en 2011 comme meilleur espoir aux Magritte du Cinéma belge pour son rôle dans « La Régate ». Et chanteuse : son premier album en 200 « reçoit un grand succès d’estime en Belgique et séduit tous les amateurs de chanson française » nous dit sa bio. Au moins ceux qui savent qu’elle chante…
Entre son précédent album et celui-ci, il y eut un ep (mini disque) étasunien, Blanche, et l’occasion de jouer avec des musiciens de là-bas. Le présent album, réalisé par Marcello Giuliani (Sophie Hunger, Erik Truffaz, Lou Doillon…), s’en ressent, comme si des notes américaines, des arrangements aussi, venaient oxygéner ses mots apportant de fait une configuration moins « classique » que par le passé. Là, le français convole avec des sonorités anglo-saxonnes (deux chansons et la moitié d’une autre sont en anglais) en un folk-pop « organique » qui fait écrin à cette voix fluide et belle, en tout point séduisante. Les sujets ? Les affres, les errances, les doutes de l’amour où tout tourne autour de ça, autour « de toi », en une séduisante mélancolie portée par des effluves musicales qui dispersent loin les sentiments : « J’ai perdu l’équilibre / Sur le bord d’un écrin / Qui me rappelait le jour / De nos allers-retours / Je divague de rimes en plaisirs / Ça tourne tout autour de moi. » Un disque très dans l’air du temps, qui n’abdique pas pour autant la science des mots, la qualité de l’écriture, qui servent si bien la voix toute de séduction de la chanteuse : « Pas peur d’aller chercher / Le soleil sans ton ombre / De t’offrir un baiser / Comme on offre le monde / Pas peur d’y croire encore… »
Pas de dates françaises pour celle qui fut jadis en « découvertes » à Montauban et fit la première partie de Maurane à l’Olympia et ailleurs en 2010. Quelques dates en Hollande, Suisse et Belgique. On la retrouve en juillet aux Francofolies de Spa.
Stéphanie Blanchoud, Les beaux jours, V2 (Belgique), Disques Office (Suisse) 2015. Le site de Stéphanie Blanchoud, c’est ici.
TRES BELLE ARTISTE DEJA PROGRAMMEE EN CHANT’APPART CHEZ LES BELGES. A VOIR OU A REVOIR
Programmée aussi,
chez nous,
Chant’Appart, canal HISTORIQUE,
en 2006 …
… pas 2007.
Son pianiste voulait un quart de queue !