Dionysos : bon sang ne saurait mentir
Les fidèles lecteurs de NosEnchanteurs connaissent-ils Dionysos ? Depuis vingt années qu’il existe, on peut présumer que le nom de ce groupe de rock français est au moins parvenu à leurs oreilles, à défaut de son œuvre, qui – il est vrai – n’a jamais connu de réel engouement populaire. Pas de tube certifié à leur actif mais un public solide (et nombreux), qui apprécie avant tout ses prestations scéniques, où le chanteur donne tout son sens à l’expression rabâchée de « bête de scène ».
Le chanteur, c’est Mathias Malzieu. Artiste multi-fonctions, l’auteur de tous les textes du groupe (en français ou en anglais) est également écrivain et cinéaste. C’est bien entendu la tête pensante du band, le leader charismatique, le right man in the right place. Résultat des courses : ce huitième opus aurait très bien pu (aurait dû ? Seuls ses acolytes pourraient en décider) être un album solo, tant la thématique abordée lui est personnelle.
Le titre de l’album ? Vampire en pyjama. Étrange et pouvant laisser croire de prime abord à une gaudriole pouêt-pouêt dont la France a le secret. On sera cependant détrompé au fil de l’écoute des 13 chansons qui composent l’œuvre, puisque c’est bien de maladie – et de guérison – qu’il sera question, le vampire en question étant tout simplement le surnom dont s’est affublé l’auteur hospitalisé, forcé de subir transfusions sanguines et greffe de moelle osseuse.
Rien de morbide toutefois puisque le disque est ouvertement solaire, et très certainement le moins rock et le plus « chanson » du groupe. Il s’ouvre sur des accents d’Ennio Morricone et la célèbre Chanson d’automne de Verlaine, se poursuit par un hymne naïf à l’amour(Vampire de l’amour), l’enfance et l’après-maladie (Déguisé en moi) ou la victoire du rêve sur la mort (Skateboarding sous morphine). Si cette dernière est bien évoquée (Dame Oclès), c’est dans une orchestration grandiose et théâtrale, rappelant d’ailleurs leur Mécanique du cœur de 2007. Par opposition et pour le reste, nous nageons dans des ambiances folk, western, voire comptine d’enfant (Le petit lion). La vie, quoi !
L’album s’achève avec la chanson-titre et son constat que l’amitié aura su prendre le pas sur les angoisses (« J’ai changé de groupe sanguin / Mais pas de groupe de copains ») et qu’un nouveau départ aura lieu, tant pour le groupe (Dionysos est né deux fois) que pour son étendard (« Je suis un nouveau-né / de quarante ans passé »).
Disque à la fois grand public et terriblement sincère, intime et impudique, il est possible que ce Vampire en pyjama permette à Dionysos de toucher un public plus posé, moins rock que celui qui forme sa base depuis toujours. Il le mérite en tout cas. La preuve, même NosEnchanteurs en parle !
Dionysos, Vampire en pyjama, 2016. Le site de Dionysos, c’est ici.
C’est vraiment complètement neu-neu… La sincérité de Mathias Malzieu, révèle donc une capacité bien faiblarde à juger des choses de sentiment… a moins que ce ne soit un fond de commerce ?