Balavoine : le vrai hommage c’eût été d’éviter celui-là
Ça nous plaisait bien cette idée d’enfin parler de Daniel Balavoine dans ces colonnes qui, vous le savez, traitent de l’actualité de la Chanson. Une actualité d’il y a pile trente ans, le soir du 14 janvier 1986, en plein désert du Sahel, une tempête de sable, un crash d’hélicoptère, une carrière brisée…
Bien sûr, pour avoir écouté les récents tributes, ça pouvait nous refroidir un peu. Mais là, c’est Balavoine, alors… L’anniversaire de sa disparition aurait pu être l’occasion d’offrir à ses chansons un nouvel écrin, différent du son et des orchestrations des années quatre-vingt, d’utilement les restaurer pour leur permettre de s’inscrire dans le temps.
Tel n’est évidemment pas l’objet de ce banal et, ma foi, assez insupportable tribute. Un hommage à nouveau sans imagination, qui pare au plus pressé et à moindre frais, pour un maximum de bénéfices. On prend des bons gagneurs du moment (Zaz, Nolwen Leroy, Raphaël, Emmanuel Moire, Jenifer, Florent Pagny – tiens, au fait, Cœur de pirate n’était pas disponible cette fois ?), des pour qui on tente la respiration artificielle (je ne cite pas de nom), de vieilles gloires encore monnayables (pas de nom non plus) et quelques autres qu’on essaye d’installer dans le succès (le reste). Et on lance un produit souvent indigeste et plat qui, soyez sûr, se vendra, avec l’imparable mais fallacieux alibi que c’est pour faire découvrir aux plus jeunes. Rien de nouveau sous le soleil. Contrairement à l’expression populaire et malgré les avanies qu’on leur fait subir, les morts ne se retournent pas dans leur tombe et c’est mieux ainsi.
Que trouve-t-on dans ce disque ? Que des titres extraits des albums qui ont été disques d’or, pas des autres. Mais pas Je ne suis pas un héros (titre à l’origine écrit et composé pour Hallyday), ce qui aurait été un aveu, car aucun des repreneurs ici ne l’est. Mais des zéros, oui, pour la plupart. Bien sûr on en trouvera toujours pour sauver la mise, comme Ours ou Féfé, ce dernier reprenant L’Aziza en en changeant la couleur pour l’habiller reggae, en faire recréation. Si Pagny fait dans le sobre et le digne avec La vie ne n’apprend rien, Jenifer transforme Mon fils ma bataille en vulgaire titre de variétoche, Zaho insulte Sauver l’amour en un truc dance, Damien Lauretta ridiculise Quand on arrive en ville…
Non, il n’y a rien a espérer d’un tel tribute. Par bonheur et si toutefois vous n’avez pas encore de Balavoine chez vous, sort en simultanée une compilation 2 CD + DVD avec même un titre inédit. Là, pas de risque de se tromper : préférez l’original à la copie ! Le tout relayé – vous l’avez vu – par la grosse artillerie radio et télé, cette dernière n’aimant vraiment que les chanteurs morts qui mettent ainsi en évidence les présentateurs et témoins vivants. Ainsi Florent Pagny évoquait « Daniel » le 2 janvier dernier sur TF1 : il a dû drôlement en dire notre patagonien, Balavoine étant décédé en début 86 et Pagny n’ayant enregistré son premier album qu’en 1990. Décidément, les médias ont la même indécence qu’il y a trente ans.
L’œuvre de Balavoine mérite bien mieux que tous ces calculs, ces fausses notes. Le souvenir du chanteur est toujours présent, son talent et son humanisme intacts. Mais là nous n’avons que la nausée, que ce que le pire showbiz sait faire pour faire plaisir aux banquiers.
Collectif, Balavoine(s), Barclay 2016.
Emmanuel Moire, Le chanteur
Mise à jour vidéo 12 décembre 2024
Complètement d’accord. Un vrai gâchis pour un artiste qui est pourtant complètement actuel. Rien n’ayant été fait auparavant, ils aurait pu prendre le temps de sélectionner les artistes il y avait tant à faire au niveau interprétation et ré-orchéstration avec de si beaux morceaux. A signaler dans le documentaire de Didier Varrod la reprise de sa fille (qui chante en anglais dans un groupe), très belle voix, belle présence, à suivre donc.
S’il faut rendre hommage à Balavoine, je préfère écouter des interprétations par Liane Foly (« La vie ne m’apprend rien) ou même Johnny (« Je ne suis pas un héros »). Il y a aussi des chansons en forme d’hommage : « Evidemment » (France Gall), « Dormir debout » (Francis Cabrel), il y a même un clin d’oeil de Vincent Delerm dans « Les filles de 1973″…
Découvert récemment sur « youTube » : « Aimer est plus fort que
d’ être aimé » par CHRISTINE and THE QUEEN.
Découvert également sur YouTube un duo la grande Sophie, Christine and thé queens sur Tous les cris les sos
Je ne peux que conseiller son 2ème album (concept) « Les aventures de Simon et Gunther » sorti en 1977, tout se passe à Berlin, d’un côté ou de l’autre du mur…c’est musicalement riche et les textes sont poignants…Balavoine c’était pas que Sauvez l’amour et Je ne suis pas un héros, fuck les tributes réducteurs…et au diable les opportunistes….
https://www.youtube.com/watch?v=J3r11Yi-TIE
Bonjour,
Lorrain d’origine je découvre votre site.
Tribute Balavoine depuis peu, nous commençons cette année avec notre 1ére représentation de notre spectacle « JE NE SUIS PAS UN HEROS »
L’originalité de ce tribute c’est qu’il est familial !
En effet filles, fils et épouse partagent la scène avec moi, entre chorégraphie et chant.
Nous cherchons à nous produire et nous avons besoin d’aide et d’information.
Que dire de cet artiste à la voix hors du commun ! Nous reprenons ses plus grands tubes, 2h de spectacle en total autonomie Light show complet.
On me dit souvent que j’ai une voix très proche, je ne suis pas dans l’imitation, j’ai ma propre interprétation.
Un lien pour vous rendre compte.
https://www.youtube.com/watch?v=0HgKLdK7WUU
Merci beaucoup pour votre retour.
Très cordialement
Mister R