Le Journal de Brassens à présent chanté
On a tout chanté de Georges Brassens. On connaît ses chansons sur le bout des doigts, au moins celles qu’il a enregistré et interprété sur scène, 136 pépites qui pour toujours nous seront comme trésor. Il y a peu de répertoire de la chanson pouvant prétendre à ça. C’est le seul me semble-t-il.
On a tous chez soi un disque de quelqu’un qui chante Brassens dans tous les sillons de ce disque. MEJ trio, Maxime Le Forestier, Georges Chelon, Trio Job, Paco Ibanez ; Claude Besson, Mountain Men, Alain Brisemontier, Joël Favreau, Alcaz, Valérie Ambroise, Jacques Yvart, Alexis HK, Miquel Pujado, Goun, Hervé Suhubiette, Christian Valmory, Sale Petit Bonhomme pour ne citer que ceux-là : la liste est longue qui chaque jour s’allonge plus encore.
On a tout dit de Georges Brassens, tout écrit. Même dessiné, donnant chair tant au Gorille qu’à la gougoutte à Margot… Combien d’arbres pour combien de livres : la bibliothèque de l’amateur de Brassens croule sous les bouquins, tous intéressants, certains plus passionnants encore.
On a fait une expo à La Villette, on organise toujours des colloques, on fait des festivals Brassens à la pelle où les interprètes, tous, grattent leur guitare sans obligatoirement fumer la pipe.
Pourtant Brassens reste toujours à découvrir.
Jean-Paul Liégeois, directeur de collection et fin amateur du sétois, a fait éditer au moins deux des plus formidables pièces sur Brassens. Ses Œuvres complètes d’abord, plus de 1500 pages sur papier cigarette en 2007 au Cherche-Midi : les chansons retrouvées y sont plus nombreuses que celles enregistrées. Outre ces chansons, il y a dedans ses poèmes, ses romans, ses préfaces, ses écrits libertaires et ses correspondances. Et, preuve qu’elles n’étaient pas si complètes que ça, Liégeois a sorti il y a un an le Journal et autres carnets inédits de Brassens. Un journal, des pages à petits carreaux, que Brassens tenu de 1963 à 1981, dans lequel sont notés des réflexions, des événements intimes ou non, des aphorismes et des ébauches de chansons.
C’est ce Journal qui est porté en scène par Annick Roux et Yves Uzureau dans le spectacle Ces chansons qui sont nées quelque part, mis en scène par Jean-Paul Liégeois. Uzureau est une vieille connaissance des chansons de Brassens qui pour lui sont comme seconde peau. Lui aussi en a enregistré plusieurs albums. Notre collègue et ancien collaborateur Norbert Gabriel en parle dans son blog et dit ceci : « Je vous garantis un excellent moment, Annick Roux est une femme de scène flamboyante, à tous points de vue, et Yves Uzureau révèle qu’en plus de ses talents de chanteur musicien, il est aussi un comédien très expressif. Jean-Paul Liégeois a trouvé les deux personnages parfaits pour faire vivre la naissance de ces chansons avec tendresse, truculence, humour, sensibilité… Vous aimez Brassens, vous serez ravis, vous n’aimez pas Brassens, vous serez conquis, car musicalement, c’est remarquablement élaboré. »
Par ce spectacle, Roux et Uzureau (re)mettent en lumière, en musique et en voix, une vingtaine de ces chansons nées dans ce journal singulier. Un spectacle sur la genèse d’une œuvre, sur la naissance de chefs d’œuvre du père Brassens, avouez que ce n’est pas commun.
Samedi 28 novembre 2015 au Forum Léo-Ferré à Ivry-sur-Seine. Réservations au 01.46.72.64.68. Le site d’Yves Uzureau, c’est ici.
https://youtu.be/gDTgmgXbE2Y