CMS

Cher Herlok, ok

Herlok-le-kEncore un de ces artistes mystérieux qui vous arrivent un midi dans la boite aux lettres et dont au final, malgré la toile, on ne sait rien ou pas grand’chose, sinon des phrases toutes faites dupliquées, piquées au maigre prière d’insérer, une non-bio jointe à l’album. C’est son second album. Le précédent, éponyme, remonte à 2011. On le dit dandy et on rappelle à son propos le souvenir de Jacno, l’élu de l’Elli. Un peu oui, aussi vrai que la mention à Dutronc père est vraie, comme une résurgence : l’humour distancié est semblable, la fraîcheur, le timbre parfois, comme s’il y avait des vrais morceaux de Dutronc dedans, c’est osé, hardi. Et agréable. « Entre rock et chanson » lit-on. Oui, des paroles et une musique, c’est l’équation de la chanson. Ici fortement pop-rock, c’est entendu.

Sur un rythme presque dansant, tressautant, Par A plus B expose, sans fard mais avec sémantique et sens de la ponctuation, de la conjugaison aussi, et la rupture et le pourquoi (« Faut-il le dire en majuscule ? / Petit A tu m’emmerde / Petit B tu m’emmerde »). Juste avant, l’écriture s’égarait, troublante, entre l’amour physique et le court de tennis, histoire de petites balles (Set et match) : « Pas d’erreur mon chéri, ton meilleur coup ! » Le désir est poussé plus encore, à son paroxysme, dans Les désirs solidaires, désirable duo avec Lena G (le point G, assurément…), dont la fin fait intentionnellement et cruellement retomber le soufflé. On pourrait à loisir citer et commenter les dix titres qui chacun recèlent leur part de cynisme, d’humour et d’amour noir. Ça ne s’écoute pas forcément d’une manière distraite (de toute façon, les mots vous rattrapent), ça interpelle au niveau du vécu.

Des titres comme ça, ça devrait alerter les programmateurs radios où alors ils n’ont strictement rien entre les oreilles, pas même un neurone. Car d’Herlok (au fait pourquoi donc Herlok ? je ne le sais mon cher Watson !) est d’un art agréable, qui sait trousser et détrousser la ritournelle, vous mettre la note à l’oreille, l’eau à la bouche, le feu aux pulsions. C’est ma foi de la belle écriture, décontractée mais rigoureuse, pas farouche mais impeccable, qui prouve s’il le fallait encore aux médiocres s’exprimant en yaourt qu’on peut drôlement faire sonner la langue française.

 

Herlok, Le K, autoproduit. Le site d’Herlok, c’est ici. Pas encore de vidéo tirée de ce nouvel album : on se console sur un précédent titre, Les gens ordinaires. http://www.dailymotion.com/video/xi1dg5

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives