Frédo enchante Renaud (et plus si affinités)
Sauvé dans En scène, Festivals, L'Équipe, Vincent Capraro
Tags: Fredo, Les Ogres de Barback, Nouvelles, Renaud
Fredo (des Ogres), Estival de Saint-Germain-en-Laye, 1er octobre 2015 au Pecq,
Après toute une année sur les routes à fêter les 20 ans des Ogres de Barback, Fredo s’offre une pause et donne quelques dates d’un spectacle qu’il avait monté il y a dix ans. Quelle bonne idée Fredo, je l’avais raté !
Fredo Chante Renaud, c’est une évidence, un peu comme Renaud chante Brassens (album sorti en 1996, année des premiers concerts des Ogres). Les uns n’auraient sans doute pas existé sans les autres. Quoi de plus normal que de chanter les chansons qui nous ont fait rêver, avec lesquelles on a grandi et qui nous construisent. En chantant Renaud, Fredo invite le public à la genèse de son univers artistique avec une sincérité poignante.
Voilà ce qui l’a incité à écrire, à monter sur scène, à transmettre, à partager. On sait tout le respect et l’affection qu’il porte à l’homme. Cependant la démarche n’est pas celle d’un fan mais bien d’emmener le public en ballade, en chansons, au gré d’une œuvre qui lui a tant donné envie de faire ce métier. Un travail de passionné, de toute une vie, tout comme celui de notre copine commune Johanna Copans (photo ci-contre à droite) auteure de l’énorme Le Paysage des chansons de Renaud qui a gentiment fait le lien avec Fredo pour que je puisse assister à ce concert et vous rapporter ces quelques photos.
Accompagné de son accordéoniste, Fredo chante d’abord des chansons réalistes, de celles que Renaud avait immortalisées dans Le P’tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes. Mais c’est avec Je suis une bande de jeunes que Fredo plante le décor. Suivront Société tu m’auras pas, J’ai raté Téléfoot. Avec Étudiant poil aux dents Fredo fait un clin d’œil à sa maman qui est dans la salle : « Maman quand j’s'rai grand / J’voudrais pas être étudiant / Ben alors qu’est-ce que tu veux être ? / Je sais pas moi poète. » Ce n’est pas une mauvaise idée ça… poète… J’ai bien l’impression, Fredo, que tu as brillamment réussi tes études. La maman est bien responsable : elle avait acheté un disque de Renaud qui tournait en boucle à la maison…
Fredo chante la tendresse et l’enfance rebelle avec C’est quand qu’on va où ? et nous offre un petit tour cité Lenine pour une Banlieue rouge qui n’est plus rouge mais reste tellement d’actualité. Avec Vous m’emmerdez, chanson titre du récent album des Ogres, on continue dans l’esprit libertaire. Fredo la lance comme un pavé à toutes ces têtes pleines d’eau qui rejettent la différence, les migrants… Un brûlot contre les nantis indécents dont l’unique objectif est d’amasser fortune et contre les fous de Dieu de toutes confessions : « Comment le dire sans rancœur / Loin de vos mosquées et clochers / S’il vous plaît, priez donc dans vos cœurs / Sans m’emmerder. » Fredo reprendra trois autres titres des Ogres, emprunts tant de nostalgie que de révolte.
Ce sont Buffalo débile, La chanson du loubard, It’s not because you are qui nous amèneront doucement vers la préférée de Frédo, Rouge gorge : « Chante la mémoire / Que Doisneau préserve / De Paris, le soir / D’avant qu’elle crève / Chante la bâtarde / Paris-la-soumise / Que Doisneau regarde / Et qui agonise… » Bien d’accord avec toi Fredo, j’y aurais bien ajouté Son bleu et Cent ans, si tu as de la place pour ces deux là sur une prochaine setlist… Mais on a eu de beaux cadeaux, avec En cloque et Où est ce que j’ai mis mon flingue ?
Enfin, on part chez la jolie Rosette Au café du canal et je suis brusquement téléporté en Octobre 2001, date à laquelle je découvris les Ogres de Barback pour la première fois sur scène en première partie de Pierre Perret à Ivry, FestiVal de Marne. Les Ogres lui avait rendu un bel hommage en reprenant ce très beau titre.
Merci poteau Fredo pour cette belle soirée tu nous as émus, on a aussi grandi avec le frangin Renaud dans les esgourdes et le cœur. Ce soir j’ai entendu la quintessence de l’esprit Renaud, c’est toi qui l’a chopée mecton, merci pour ça, à bientôt au détour d’une scène et autour d’un verre ou deux si affinités.
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