30 ans d’Alors Chante : des artistes comme s’il en pleuvait !
Le final d’hier au soir à Castelsarrasin, le nouveau domicile d’Alors Chante ! (photo Claude Fèvre)
12 septembre 2015, soirée anniversaire des 30 ans d’Alors Chante, en ouverture, La belle bleue, et La demoiselle inconnue (lauréats Découvertes). Pierre Perret, Amélie les Crayons, Bénabar, Francis Cabrel, Juliette, Benoît Dorémus, Zaza Fournier, Jean Guidoni, Alexis HK, Karimouche, Renan Luce, Carmen Maria Vega, Cyril Mokaïech, Zaz, Les Ogres de Barback, Anne Sylvestre, Sanseverino, Néry. Promenade du château, Castelsarrasin (Tarn & Garonne)
On l’attendait cette soirée. Avec fébrilité, avec fièvre ! On guettait le ciel aussi et disons tout net qu’il a été généreux… en averses drues ! Avouons, nous avons été soulagés de finir la soirée, certes trempés jusqu’aux os, mais sans pluie. Pourtant le public a tenu bon pendant quatre bonnes heures de concerts. Même pas tenté de partir. Ce qu’avaient préparé l’association Chants libres et ses partenaires méritait que l’on endure. Quel dieu de l’Olympe en avait-il décidé ainsi ? Les hommes d’en bas en tout cas lui ont fait la nique, ont crié leur joie, ont chanté souvent, ont tendu leurs bras vers le ciel.
C’était joyeux, bon enfant. Un superbe spectacle, sans temps morts, sans accrocs d’aucune sorte. Une soirée d’anthologie, quoi qu’il advienne ! Parrainée par Pierre Perret, l’enfant du pays, ovationné comme il se doit. Heureux le Pierrot, enfin salué par sa ville natale, prêt déjà pour l’édition 2016 ! L’enthousiasme et la confiance sont de mise. Ce soir ce n’est pas le temps du doute. On le repousse à demain !
Francis Cabrel, venu en voisin, interrompant les répétitions de la toute prochaine tournée, évoque d’emblée les trente prochaines éditions ! Sans aucune comparaison possible, c’est lui qui soulève le public, en trois chansons, seul à la guitare… Les petits écrans lumineux se tendent en masse vers le ciel.
Remarquable prestation de toute l’équipe technique et partage généreux de la scène. Jamais tentés d’abuser de leur temps de présence, les artistes. Il en est même une – Zaz, pour ne pas la nommer – pour avoir dans un premier temps tout simplement oublié de chanter sa propre chanson tant elle avait hâte de présenter le suivant : Bénabar ! Dans cet oubli, vite réparé, on peut deviner l’esprit de la soirée. Il a explosé littéralement dans la chanson finale autour d’un Néry en grande forme où chacun, petit chapeau pointu sur la tête c’est la fête ! – avait en main son papier pour chanter justement Les p’tits papiers.
L’étonnante setlist de Castelsarrasin : ajoutez-y Pierre Perret et Francis Cabrel pour faire bon poids (photo Bruno C.)
Car de la reprise nous en avons eue… de celle que l’on aime fredonner, de celle qui fait consensus dans nos mémoires et qui nous rassemble dans ce sentiment d’appartenance à la même histoire…. celle des 30 ans d’Alors Chante, mais bien au-delà encore. Nous l’avons eue en solo, guitare ou piano mais aussi en duo – de quoi faire pleurer de jalousie Nagui ! –, en trio avec l’accompagnement tout au long de la soirée de la formation instrumentale de Juliette ! Magnifique, on vous le dit, cet anniversaire ! C’est aussi la fête de la Chanson, « la Chanson dans tous ses états, tous ses éclats », clame Sanseverino ! Et l’on espère bien que l’enregistrement vidéo de ce soir débouchera sur une large diffusion.
Avec cette affiche d’exception, c’est pourtant aux découvertes que l’on fait fête en ouverture de soirée. On leur accorde un vrai temps de première partie. L’équipe du festival avec à sa tête Dominique Janin le dit, le répète : « les découvertes, c’est l’ADN d’Alors Chante ! » Les élus de ce soir, prix du public, respectivement en 2014 et 2015, sont La demoiselle inconnue, dans un solo dont on a déjà souligné toute la force, et La belle bleue de Nantes, un quintet qui, mêlant le didjeridoo aux accents rock, dévide l’originalité d’une écriture au souffle épique.
Jo Masure, emblématique directeur, fondateur de la fédération des festivals de la chanson francophone a tiré sa révérence. La nouvelle équipe, dont il faut saluer le courage et la détermination, a trouvé dans le public de cet anniversaire un précieux encouragement. Dans cette terre du rugby, en des temps de coupe du monde, reste à la ville de Castelsarrasin à transformer l’essai !
Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de La Demoiselle inconnue, c’est ici. Et La Belle bleue, c’est là, en vidéo : 
Un grand bravo à tous ces artistes qui ont relevé le défi. Et que vive encore longtemps « Alors chante ».
L’anniversaire, avec quelques mois de retard, est donc célébré. Il eut été dommage de le manquer. Mais quand est-il de l’avenir de ce festival ? De ses dettes ? Ont-ils gagné des sous, n’en ont-ils pas perdu bien que les artistes aient tous été bénévoles ? Combien y avait-il, au fait, de spectateurs à cette soirée ? Y aura-t-il une 31e édition d’Alors Chante en mai 2016 à Castelsarrasin ?
Chère Mathilde D. Vous listez là toutes les questions que nous nous posons. La soirée d’hier a probablement coûté plus qu’elle n’a rapporté… La pluie qui s’est invitée, sans invitation , elle, n’a pas aidé. Je pense très sincèrement que la route est encore longue et âpre pour aller de cet anniversaire superbe à mai 2016. Nos ne manquerons pas de tenir au courant notre lectorat dès que nous le pourrons.
Hier et aujourd’hui l’heure est à la fête. Mais nous y tenions !! Il est évident que c’est juste un répit.
Quoi qu’il arrive, c’est une formidable victoire sur tous les déprimés qui baissent les bras et laissent tomber les festivals. De chanson. Et cette affiche très ouverte à toutes les générations de spectateurs est un exemple que devraient suivre les confrères es-programmation.
bravo AUX ORGANISATEURS d’avoir fêté ces trente ans à Castelsarrasin, puisque l’équipe de madame la mairesse de Montauban a voulu démolir ‘Alors Chante, le festival de Jazz et tout ce qui était culturel…Honte à ces élus pour qui le mensonge et la triche sont les armes favorites…
Et Bravo à tous ces artistes qui ont répondu présents ! Je me souviens des Juliette, Bénabar, Maxime le Forestier…lors des nombreux Alors Chante que nous avons vécu. Fasse que le Ministère de la Culture et tous les partenaires institutionnels se concertent pour perpétrer cette manifestation nationale, grande pourvoyeuse de talents ! Car la culture-encore davantage en temps de crise- est indispensable au bien vivre ensemble.
Très heureux pour l’occasion d’avoir retrouvé Claude Fèvre (nous avons même vécu le concert côte à côte…), je lui dis bravo pour cet article qui reflète parfaitement l’ambiance de cette soirée exceptionnelle. Pour ma part, je reviendrai aussi sur l’événement dans mon blog, sa signification et ses conséquences, mais à ma petite façon, un peu plus tard… Maintenant que je n’ai plus de contraintes de bouclage, tous mes lendemains sont forcément des lendemains qui chantent… et demandent qu’on les vive à fond. J’en profite pour adresser mes saluts cordiaux et mes félicitations à toute l’équipe qui se dévoue sans compter pour que la chanson vivante le reste, ici, au jour le jour.
Rétrolien 30 ans d’Alors Chante : des artistes comm...
Je confirme les propos relatés ! il y avait des averses drues d’humilité.
J’avoue avoir eu la tentation de quitter les lieux, tant j’étais trempée et découragée quand la petite pluie s’est transformée en véritable averse.
Puis la puissante voix de Juliette a chassée la pluie et quand Cabrel nous a invité à « partir pour rester », j’ai su que je resterai là jusqu’au bout de la nuit si cela avait été possible. Difficile de quitter cette ambiance de fête et de voir les artistes se retirer.
Je parierai que Jo Masure, même en quittant ce festival qu’il aime tant, les a bien aider pour l’organisation de cette soirée. Ce n’est pas possible autrement tant la préparation d’une telle soirée est longue et complexe, surtout dans le contexte actuel.
Pari réussi pour cette nouvelle équipe a qui je souhaite longue vie.
J’ai hâte d’être en mai 2016 pour cette fois le véritable trentième festival d’Alors Chante.
Encore bravo et merci, merci, merci… à tous les intervenants de ce challenge.
J’avais promis que nous irions. On y était. Nous n’avons pas craint de mouiller nos vieux os et cependant nous n’avons jamais regretté notre long voyage. Bravo les artistes et bravo les organisateurs