La v’là la Morissette ! (à marquer d’une pierre blanche)
Cœur de pirate hier, Caroline Savoie et le festival de Granby avant-hier… Restons au Québec, au féminin aussi, avec Geneviève Morissette.
Morissette, vous l’avez peut être vue à l’Olympia l’an passé, invitée qu’elle fut par Lynda Lemay. Ou alors en première partie de Daniel Lavoie. Ou de Marie-Jo Thério. Pour la fête de la musique à la Maison du Québec à Saint-Malo. Ou plus dans le sud lors du festival Aah ! Les Déferlantes de Portes-lès-Valence. A moins que ce ne soit à la Manufacture Chanson, en première partie d’Emilie Marsh. Car Emilie et Geneviève ont fait connaissance lors des Rencontres d’Astaffort, un de ses prix glânés à Granby justement…
Donc Morissette ! Lisons sa bio : « notre petite-cousine éloignée avec sa parlure ben québécoise à coucher dehors atterrit à Paris au début de l’année 2015 avec sa valise et le désir de conquérir la France. Elle était venue pour deux semaines et un an plus tard, elle est toujours là… avec maintenant, son premier album ! » C’est d’ailleurs chose exceptionnelle qu’un artiste québécois sorte un album en France avant qu’il ne soit en bac du côté de Montréal : c’est même la première fois depuis un certain Félix Leclerc…
Si Charlebois avait déboulé en France « sur Québecair, Transworld, Northern, Eastern, Western pis Pan American », Morissette, elle, rêve de s’acheter un jet, surtout si c’est pour se rendre régulièrement sur la terre de ses futurs succès. Morissette c’est un peu comme son aînée Lemay, en plus remuant, plus rock’n'roll, plus exposée encore, plus « explosée ». Car les rimes de la dame consignent tout autant ses états d’âme. Et si elle « crie pour rien » (on songe un moment à Mama Béa), ça fait un bien fou.
Oui, je maintiens : Morissette est la nouvelle Lemay qui, à trente ans de distance, « gueule sa vie, lâche son cri » en phase avec son époque et ses codes. Mais avec les mêmes émotions, car ça c’est intemporel. Une chanson féminine avec ses blessures, ses brisures, ses vacheries (écoutez La femme en beige…).
Pour premier disque qu’il soit, c’est une franche réussite, déjà un point de référence. Vous écoutez là le classique de demain avec un temps d’avance. Si cette Morissette ne devient pas une grande dame de la scène, ce serait à désespérer de tout : du métier comme on dit comme du public (des programmateurs radio-télé aussi, mais eux ont déjà prouvé leur incompétence).
De ce disque qu’il vous faut découvrir, retenons aussi ce duo drôle et délicieux entre elle et Oldelaf où nos deux artistes s’entretiennent du choix de la langue : c’est savoureux, cette chanson et cet autre qu’est Ça veut pu pourraient illustrer ici nombre de nos débats sur l’usage de l’anglais en chanson.
Geneviève Morissette, Me v’là, EPM/Universal 2015. Le site de Geneviève Morissette, c’est là. En concert le 10 septembre 2015 aux Trois Baudets et le 9 octobre 2015 au Festi’Val de Marne en première partie de Jérémie Bossone et de Camélia Jordana.
Ah oui, ça a de la gueule ! Belle découverte. J’ai hâte de trouver cet album. Hors les Garou, Dion et Coeur de pirate, le Québec sait nous régaler de chansons : là, c’est presque un festin…
Encore une découverte qui nous vient du Québec ! BRAVO !!! En espérant madame vous voir prochainement sur les routes de France !!!
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